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publié par Mickaël Adamadorassy le 20/06/23
Coline Rio - Le Café de la Danse, Paris - 13/06/2023

Le Café de la Danse affiche complet ce soir pour Coline Rio. Après l’aventure INUIT où Coline officiait au chant et au clavier, la musicienne s’est lancée en solo avec d’abord un premier EP très réussi "Lourd et délicat" (2022) et cette année son premier album, "Ce qu’il restera de nous" où on retrouve tout ce qu’on aimait déjà dans l’EP, mais aussi de nouvelles approches ( "ce qu’il restera de nous", autant raconté, que chanté ). Pour nous, c’est la quatrième fois en un an que l’on voit Coline en concert mais c’était toujours des sets courts, premières parties ou apparitions sur des plateaux de festival, cette fois-ci c’est sa scène et on l’a pour nous pendant plus d’une heure, avec une formule qu’on connait bien désormais : Coline au piano et au chant sur la gauche de la scène et à droite sa complice Cécile Lacharme aux chœurs et au violoncelle qui use de toutes les techniques de l’instrument et de multiples pédales d’effet pour apporter une large palette de sonorités supplémentaires aux chansons. Et selon les titres, une rythmique en playback qui soutient tout en se faisant d’autant plus facilement oublié qu’elle est surtout présente quand Coline abandonne le piano pour venir sur le devant de la scène, pour danser ou chanter au plus près du public.

Le son comme le cadre du Café de la Danse, les éclairages feutrés et chaleureux sont parfaits pour la musique de Coline qui nous propose une bonne partie des chansons du premier album, judicieusement choisis tant ils semblent "fait pour le live" et donc y prendre naturellement encore plus d’ampleur : "Elle Laisse" qui ouvre le concert (et le clôturera aussi lors d’un deuxième rappel improvisé) mais surtout "La Rivière" avec les "Haha" qui ponctuent la deuxième moitié du morceau qui gagnent en impact et en énergie.

Une date parisienne pour la sortie d’un album c’est souvent l’occasion d’inviter des collaborateurs ou des amis sur scène. Pour "Homme", qui parle du patriarcat, des inégalités homme-femme, sans mâcher les mots pour exprimer la souffrance, l’insécurité mais aussi avec l’espoir de faire comprendre et de réunir, on a droit à deux violoncelles supplémentaires joués par Laure Magnien et Mathyas Vj qui apportent des textures supplémentaires à un titre qui n’est pas facile à interpréter mais d’autant plus beau.

Lors du rappel, c’est d’abord Lisa Ducasse qui chantera avec Coline, "La Tendresse" de Bourvil, on ne savait même pas que deux de nos chanteuses préférées de ces dernirèes années étaient amies mais les univers se rejoignent tout naturellement et la tendresse serait un qualificatif aussi très approprié pour décrire la complicité dans les regards échangés entre les deux interprètes. Mais l’émotion va encore crescendo pour le morceau suivant où Dany Coutand, la mère de Coline, déjà évoquée un peu plus tôt avec Ma mère" rejoint sa fille pour chanter le "Oh ! My Mama" d’Alela Diane qui est déjà un moment de toute beauté quand celle-ci vous le chante en concert mais quand c’est une mère et sa fille, qui la chantent à deux voix, avec de très belles harmonies, il y a encore une émotion supplémentaire, des yeux pas loins d’être humides et l’impression d’assister à un moment exceptionnel.

Et ce n’est pas fini, "Ce qu’il restera de nous" ménage une petite bulle lumineuse, un moment à part où Coline nous projette dans un souvenir, peint par touches éparses, sensations, émotions, très personnelles mais dans lesquelles on se retrouve sans peine" et pour fournir "Monstres" pour nous faire atterrir en douceur de ce voyage qui nous a emmené très loin et très haut .

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