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publié par tairanteuh le 09/06/05
coldplay
- x&y
x&y

actionnaires

Comment accueillir ce nouvel album de coldplay ? Dans la presse papier et électronique, les torchons comme les institutions, les réactions sont mitigées. D’un côté les fervents complètement retournés, de l’autre les détracteurs qui s’en donnent à coeur joie pour démonter chaque ligne de ce X&y. il faut dire que le premier single n’a rien d’engageant. “Speed of sound” n’est qu’une pale copie de “clocks”, taillée comme il faut pour connaître le même succès que sa parente. Après tout, il faut bien faire vivre les actionnaires d’EMI qui ont vécu une petite année 2004. Quoiqu’on en dise, ce morceau est une belle transition de rush of blood to the head à x&y.

vocalises

À propos du titre de l’album, chris martin s’explique d’ailleurs : « En maths, X et Y sont toujours les réponses, mais dans la vie, personne ne sait. Selon moi, cet album traite de questions auxquelles il est impossible de répondre, et ce qu’on peut faire par rapport au fait, que certaines variables sont impossibles à expliquer. » Voilà pour le concept, rien de très profond donc. Ça se décline sur une douzaine de titres inégaux. Certes coldplay sait monter sa mélodie, en faire un morceau de pop bien calibrée avec une petite ligne de guitare bien entêtante, des sons de synthés très coulants et un chant modéré qui ne part pas dans des vocalises imbuvables.

mathématiques

Modération et modestie sont d’ailleurs les mots clés de cet album voire du groupe en général. Une sorte de « ni, ni » qui sert de leitmotiv musical. Il me semblait avoir lu le groupe annoncer leur virage expérimental. Celui-ci ne s’est pratiquement cantonné qu’à l’évocation des mathématiques dans le titre. D’ailleurs en ne citant que x et y, deux variables qui définissent les coordonnées d’un point sur un plan, les coldplay montrent bien qu’ils ont du mal à appréhender la troisième variable, z, celle qui permet de cerner un point dans un espace tridimensionnel. Il manque à coldplay cette dimension, celle de la profondeur, le côté un peu moins modéré, modeste et lisse. Celui qui leur permettrait de faire autre chose que de simples pop songs.

routine

Ce qu’ils savaient pourtant faire le temps d’un incroyable blue room ep. Depuis coldplay se contente de l’effleurer au gré de quelques passages moins convenus, moins calibrés. Le morceau d’introduction “square one” est au rang de ceux-ci et met dans les meilleures dispositions pour entrer dans l’album : De même, “fix you” est une belle et triste ballade assez atypique avec cet orgue funèbre en arrière plan et l’explosion sonore finale. Plus loin, “talk” et son emprunt à kraftwerk sort quelque peu de la routine. Enfin, “twisted logic”, morceau final de l’album, montre un coldplay beaucoup plus épique et tendu, ce qui leur va plutôt bien.

retenue

à contrepied, le morceau bonus, “til kingdom comes” est une ballade acoustique épurée écrite pour johnny cash peu avant son décès, qui atteste que la musique de coldplay serait d’autant plus charmante dans un appareil plus simple, moins minutieusement travaillé. Le reste de l’album est de la pop sans grande nuance, des morceaux assez automatiques, sans grands enjeux, sans prises de risque... bref sans réelle saveur. X&y est un album en demi-teinte, rien de vraiment mauvais, quelques passages excellents, mais dans l’ensemble un modeste ouvrage qui pêche par trop de retenue.

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publié par le 09/06/05