pop & riche

nous vous avions fait découvrir coldplay il y a quelques mois au moment de la sortie du blue room ep et du premier single, shiver, et nous vous avions dit tout le bien qu’on pensait de ces jeunes anglais. après plusieurs eps et singles, coldplay sort enfin son premier album. les deux premiers extraits de l’album, “shiver” et “yellow”, avaient surpris, tant le style était différent des premières chansons de coldplay : un son beaucoup plus pop, beaucoup plus riche, toutes guitares devant. l’album se révèle en fait être très varié.

facilité & platitude

coldplay peut de premier abord faire penser à radiohead ou à jeff buckley, mais l’esprit qui habite ce groupe et sa musique est à mille lieux de radiohead ou du génie américain : coldplay écrit une musique qui traduit l’optimisme démesuré, la joie de vivre et le romantisme de chris martin et de sa bande. les coldplay voient la vie en rose, ou plutôt en jaune comme le montre “yellow”, et leur enthousiasme est terriblement contagieux. prenez la première chanson de l’album, le génial “don’t panic” présenté ici dans une nouvelle version - on pouvait déjà trouver cette chanson sur le blue room ep : le message est clair, « don’t panic, we live in a beautiful world », et la façon dont chris martin chante cette chanson est si touchante qu’on a vraiment envie de le croire et de le suivre à l’autre bout du monde. le ton général de l’album, la naïveté des paroles et la voix béate de chris martin peut énerver, et le groupe est souvent à la limite de la facilité et de la platitude, mais les chansons sont jouées avec un tel enthousiasme, une telle foi, une telle conviction que coldplay emporte la partie à chaque fois.

optimisme désarmant

“yellow” est très révélatrice à cet égard : les paroles font un peu poème d’amour adolescent, avec cette image un peu lourde sur la couleur jaune, mais le morceau est tellement réjouissant, qu’il devient vite contagieux. que dire de la musique en elle-même ? il y a beaucoup d’exellents morceaux sur ce premier album qui laisse entrevoir un futur radieux. on retrouve “don’t panic” et “high speed”, deux des meilleures chansons du blue room ep. le reste de l’album n’est pas toujours du même niveau, mais il n’en est pas loin quand-même : “trouble”, une chanson au piano, avec son refrain irrésistible, “spies”, assez acoustique, qui commence doucement pour se terminer en apothéose, “we never change”, une ballade acoustique sous forme confession, d’une grande classe, “everything’s not lost”, une fois encore à la limite de la facilité avec le passage « common yeah yeah yeah » très brit-pop, mais chanté avec une passion désarmante et se terminant en feu d’artifice, et les deux singles qui vous gagneront petit à petit à votre corps défendant. et puis il y a la guitare du jeune jonny buckland, qui sort un son d’une beauté renversante, qui crée des mélodies faisant s’envoler les chansons très haut, sur “don’t panic”, “everything’s not lost” ou “yellow”. une petite déception peut-être, “sparks”, qui est en-dessous du reste et un peu facile, ne décollant jamais vraiment. colplay sort avec parachutes un des albums les plus réjouissants de l’année. c’est un superbe premier album, qui marque par son optimisme désarmant et sa joie de vivre contagieuse, et qui séduira les romantiques invétérés et les doux rêveurs.