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publié par Mickaël Adamadorassy le 03/09/14
Cloud Nothings - Rock en Seine 2014 - 24/08/2014

Si la programmation de cette édition 2014 de Rock en Seine reste variée, on a quand même l’impression qu’elle marque un peu le retour d’un rock à tendance noisy sans fioritures, joué vite, tout à fait adapté aux formules en trio comme Thee Oh Sees ou Cloud Nothings. Un nom qu’on avait déjà repéré mais pas encore eu l’occasion de tester en live (un album produit par Steve Albini ça fait souvent ça même si depuis que c’est un nom de groupe on se sent un peu ridicule de le mentionner).

Les américains débarquent sur la scène de la cascade, le look est plutôt sage, on se demande même comment le chanteur peut porter sa grosse veste alors qu’il fait plutôt chaud. Ils empoignent leurs instruments, la Gretsch de Dylan Baldi envoie quelques accords, enrobés d’une belle chappe de distorsion mais elle garde un grain et une définition qui renvoie plus au garage ou au grunge qu’au metal/punk, un son très albinien justement. Les cordes résonnent, le guitariste égrène les notes comme pour prendre la mesure de son propre son, sans qu’une mélodie prenne encore vraiment forme. Le bassiste finit de s’accorder pendant ce temps. Lui aussi donne dans la grosse distorsion et si tôt son instrument prêt il passe direct aux affaires sérieuses et ça ne rigole, il joue droit, tient une ligne simple mais efficace. La guitare se cale dessus, la batterie arrive à son tour et c’est parti, la machine Cloud Nothings est lancée pour ne jamais s’arrêter et ne jamais faiblir avant la dernière note du dernier morceau.

La formule est classique mais oh combien efficace : des refrains simples mais efficaces scandés ou hurlés où la guitare et les cymbales s’en donnent à coeur joie, des couplets plus mélodiques où l’accompagnement se fait volontairement plus creusé pour laisser la place à la voix pendant que la basse tient la maison. Mais la cerise sur le gâteau ce sont ces longues plages instrumentales bruitistes et jouissives qui mettent en valeur toute les qualités musicales des membres du groupe. (mention spéciale pour Jayson Gerycz, un batteur de grande qualité qui sait se mettre aux services des morceaux, discret quand il faut et impeccable quand il faut durcir le jeu, précis dans tous ces roulements et toutes les descentes, on pense forcément au Dave Grohl de Nirvana, ce qui est un énorme compliment) 

Tout n’est pas encore parfait chez Cloud Nothings, c’est encore parfois un peu brouillon, la voix du chanteur peine un peu quand il la pousse dans ces dernières retranchements et puis même si on est séduits, il manque encore un petit quelque chose qui ferait dire "ce groupe c’est un truc de tueurs..." mais c’est le genre de sets et le genre de rock qui nous manquait un peu ces derniers temps.

Vous pouvez voir ce concert en intégralité sur Culture Box : http://culturebox.francetvinfo.fr/festivals/festival-rock-en-seine/cloud-nothings-au-festival-rock-en-seine-2014-161437

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