Tiens encore un groupe d’électro ? peut-être pas Chromatics aligne les synthés, comme à peu près tout le monde au Pitchfork mais il y a des guitares dont une jolie SG métallisée entre les mains d’une chanteuse toute de cuir vêtue... alors rock’n’roll les Chromatics ? eh bien un peu... :  my my, hey hey, rock’n’roll is here to stay, it’s better to burnout than to fade away. Une profession de foi un peu naïve mais qui a de la gueule quand même en guise d’introduction à leur album Kill For Love (2012), le tout sur fond d’arpèges de guitare et d’accords de piano plaqués et peu d’électronique finalement.

C’est répétitif, mélancolique, ça monte lentement mais comme c’est bien fait ça vous scotche 5 minutes sans que vous sachiez trop comment et surtout ça vous reste en tête. Même chose pour l’autre "tube" du disque, "These streets will never look the same", une voix déformée par l’autotune qu’on fait volontairement dérailler et les effets , une seule ligne mélodique pendant un bon moment, un peu de guitare, pendant 8’ minutes et 3 secondes ça évolue lentement avec ces mêmes ingrédients sans qu’on se lasse. C’est bluffant.

En live, on retrouve à peu prêt ces ingrédients mais le groupe est un peu crispé, tous concentrés sur le milieu de la scène, ils ne se lâchent pas beaucoup et en même temps le rendu de la musique perd la subtilité du disque, on ne ressent pas l’effet mélancolique, le côté lancinant. Alors sur le coup, on est pas plus impressionné que ça, mais 2 jours plus tard en écoutant le disque pour la première fois, on se rend compte qu’on a pas oublié les mélodies de Chromatics et là encore c’est bluffant.