Ils sont énervants ces Chokebore  : il y a deux ans déjà ils nous avaient fait sombrer dans les superlatifs, on vous avait parlé d’ un show "quasi-parfait" etc. etc... alors évidemment pour la tournée des 20 ans, qui s’accompagne de la réédition de leurs deux premiers albums chez Vicious, on se doutait bien que ça risquait encore d’être grand.

Et voilà, c’est d’un ennuyeux mais je suis obligé de vous dire qu’ils nous ont fait la même, un concert quasi-parfait, pour les yeux, pour les oreilles, pour la musique, pour la douleur, pour la magie, pour la lourdeur du son, comme la subtilité des dissonances ; pour les milles et une manières de caresser une telecaster ou de lui faire grogner un grunge qui convoque toute une décennie de souvenirs, personne d’autre ne sait insuffler le désespoir et la colère en étant à la fois glacial et brûlant comme ça. Je vous hais Chokebore, comment est-ce que je pourrais dire d’une nouvelle manière que Troy est un frontman génial ? pourquoi je le dirais d’une autre manière ?

Allez on arrête là et je vais juste vous raconter une anecdote, toute bête mais ceux qui remettent le personnage, ça leur parlera sûrement... vous connaissez certainement le photographe Robert Gil : il est à peu prêt tous les bons concerts de rock à Paris, voir même à plusieurs le même soir, reconnaissable à sa tenue toute noire de ninja. C’est un vrai pro qui est là pour *la* photo, sans cesse sur le qui-vive. Chokebore, c’est la première fois que je le vois s’arrêter un moment de shooter et se mettre au headbanging. Quelques secondes surréalistes avant qu’il réalise lui-même ce qu’il est en train de faire et se remette au travail...