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publié par Mickaël Adamadorassy le 19/06/24
Cherry Glazerr - La Maroquinerie, Paris - 14/06/2024

Au milieu d’un mois de juin blindé en concerts, il y en a un qu’on avait bloqué de longue date : celui de Cherry Glazerr aka Clementine Creevy à la Maroquinerie. Elle n’a peut-être pas fait le buzz avec son dernier album I Don’t Want You (2023, Secretly Canadian) mais c’est un sacré bon disque de rock féminin à guitares, un des plus heavy dans ce genre qui commence à foisonner et ce en conservant des mélodies de voix bien léchées et une très belle voix qui joue volontiers sur la fibre sensuelle mais ne se dénature pas trop quand elle hurle. Ceux qui connaissent le groupe depuis les débuts regretteront peut être qu’il y a moins de punk , de chaos et de folie maintenant sur disque, en live ça restait à voir.

C’est une Clementine en robe blanche toute simple et bottines noires qui arrive sur scène, très souriante. Depuis la dernière fois au Point Ephémère, elle a abandonné la teinture blonde pour retrouver son noir d’origine. On ne vous dire rien de la coupe : dès le premier morceau ça part fort et secouage de tête oblige c’est un peu le chaos capillaire. Pour l’accompagner une formation en quatuor avec un guitariste-claviériste en jupe à motif écossais avec deux peluches qui trônent sur son synthé, une bassiste avec un pantalon avec le motif et un batteur. Il y a apparemment une private joke avec l’écosse vers la fin du concert : après avoir pris la pose avec la bassiste en se mettant les deux peluches du guitariste en équilibre sur la tête , ce dernier va chercher un ourson en coulisse pour le donner à Clementine, lequel ourson serait écossais de ce qu’on comprend ? peut être un cadeau de fans lors du concert du groupe à Glasgow ?

Mais pour parler du concert.. alors oui ça commence fort avec "Touched You With My Chaos" à deux guitares, bien chargées en distorsion et bien graves qui pilonnent sans relâche avec un petit break sur le milieu pour repartir. Evidemment on perd la jolie section de cordes du disque et son effet de surprise mais déjà on est plutôt convaincu par le mur du son dressé par cette formulaire à deux guitares, avec un mix qui laisse quand même largement passer la voix et ses "I said that I love you" poignants.

On continue vite et fort avec "That’s Not My Real Life" puis sur un rythme un peu plus lent "Told You i’d Be With The Guys", peut-être pas le morceau le plus accrocheur du groupe mais il montre un de jeux de guitare les plus originaux de Clementine et offre un beau final bien puissant. Dans la salle bien remplie, avec une dominante féminine, l’accueil est pour l’instant encore plutôt calme. Mais le groupe comme le public est encore en train de monter en puissance : passé le premier tiers du concert, quelque part autour du tubesque Wasted Nun toujours aussi intense et efficace, il y a un cran qui est passé et tous les titres sont envoyés avec une belle intensité, Clementine se démène autour de son pied de micro , saute , va jouer "en duel" avec la bassiste. Tout le groupe a l’air très complice, on observe de nombreux sourires et regards de complicité. Et puis quand la chanteuse parle entre les morceaux, elle donne vraiment le sentiment de prendre du plaisir à être là voir de prendre son pied, si on en croit les petits cris suraigus qu’elle poussent entre les morceaux , doublés d’un grand sourire (on comprendra en écoutant les conversions à la sortie que ce qu’on pensait être une onomatopée trop mignonne et un peu "girlie" du genre "ssIiiiiiyiiii" est en fait un "thank you" deux octaves plus que la voix d’un humain standard).

Alors que sur scène le groupe continue d’envoyer du gros son et de se donner à fond, avec bizarrement en majorité des chansons du précédent album , arrive enfin ce qu’on attendait du public : les applaudissements chaleureux c’est bien mais un bon gros pogo c’est encore mieux pour rendre un concert vraiment rock’n’roll. Et son effet se ressent autant dans la fosse que sur scène, on a l’impression d’encore monter en intensité, avec en point d’orgue en unique rappel un Territorial Pissings punk à souhait : pas forcément parfaitement bien joué et bien chanté mais chaotique, lourd, une dernière décharge d’adrénaline bienvenue avant de se quitter.

Une grosse heure de concert mais qui a été intense presque d’un bout à l’autre, qui nous a paru un bon cran au dessus du précédent concert au point éphémère, que ce soit l’attitude scénique détendue, l’énergie déployée mais aussi un son et une interprétation impeccable, cette incarnation du groupe à deux guitares nous semble vraiment la plus adaptée à bien rendre en live le son massif des chansons rock du groupe.

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