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publié par francky g. le 18/04/09
Chad Vangaalen
- Soft Airplane
Soft Airplane

Le problème avec les Canadiens, c’est que quand ils ne nous vendent pas de la soupe francophone à grande voix entraînant un besoin de greffe de tympans urgent, ils ont souvent du mal à faire parvenir leurs groupes locaux jusqu’à nos petites oreilles pourtant alertes. Alors oui, Chad Vangaalen, je n’en connaissais pas grand-chose, beaucoup d’entre vous n’en connaissaient sûrement pas grand chose, mais plutôt que de nous auto-flageller, rattrapons-nous ! Le jeune homme, perdu dans son Alberta natale a tout de même été nominé au Polaris en 2007, battu par ce diable de Patrick Watson.

PATCHWORK

Le troisième album de la bête, Soft Airplane, sorti fin 2008, nous est vendu par Sub Pop comme du Neil Young « à son plus plaintif », ce qui, non, n’est pas fait pour faire fuir la jeune génération - enfin ça a failli quand même -, mais se révèle hautement réducteur. Si les deux premiers albums étaient passablement plus joyeux, nous n’avons pas ici pour autant affaire à un folkeux dépressif monomaniaque. L’album est émaillé de poussées rock, de délires électro cheap, ou même de tentatives punk.

BAD TRIP

Les compositions se révèlent labyrinthiques et complexes, les morceaux surprennent, offrant des pistes d’exploration toutes différentes. Le caractère très home made, terré dans sa cave, n’a pas empêché Chad de vouloir partir à la découverte de champs musicaux plus verts. D’ailleurs, la rêverie semble être le moteur narratif principal du natif de Calgary, qui nous plonge sans préambule dans ses hallucinations psychotropiques traversées de rois nains volants, de monstres géants, de dinosaures-collines... Le rêve n’est pas beau à voir, mais il nous prend aux tripes. Ces plongées dans l’horreur sont allégées de moments plus légers, comme les bidouilles électro de TNTM Mask et les choeurs pastoraux fleet foxiens du magnifique City Of Electric Light.

Le sommet de l’album, c’est pourtant “Molten Light”, dont le clip sous forme de dessins animés sortis des rêves étranges déjà évoqués nous rappelle par instants le “Paranoid Android” de Radiohead en encore plus barré, impression renforcée par la voix aigüe, bouleversante et ici plaintive du chanteur.

Reste à foncer sur le myspace du bonhomme, s’émerveiller du clip de “Molten Light” - interdit aux plus jeunes donc non affichable ici - et ne pas oublier ses différents passages à travers la France, notamment le 2 juin au Café de la Danse !

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publié par le 18/04/09
Derniers commentaires
Arny - le 21/04/09 à 19:06
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Damed ! suis bluffé ! c’est le troisième article de ta prose que je lis et c’est toujours un plaisir. Je connaissais Emily Jane White mais pas les deux autres et déjà je ne puis plus m’en passer. ENCORE ENCORE ENCORE ENCORE ENCORE ENCORE.

Arno

lili bell - le 23/04/09 à 18:57
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Arno Salaud !
tu m’avais dit que tu étais amoureux de Sufjan pour toujours ! c’est qui ce chaad de rien du tout ?! je suis très déçue :-( et pourquoi pas Gregory and the hawk tant qu’on y est ?

Un admirateur - le 25/04/09 à 20:54
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Un bien bel article, rondement mené.

hono - le 01/05/09 à 17:34
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Ou comment s’extasier devant n’importe quel gadget folk, pour faire la belle.

Informations

Sortie : 2008
Label : Sub Pop

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