ou Fairguson au Kitch’up, le 26/05/2006

Parce qu’en fait c’est des bricolos les gars de Fairguson : la grosse caisse est ornée d’une jolie guirlande de noël qui s’éteint et s’allume en rythme. La folk de Thomas c’est le même trip, plein de ptites loupiottes de partout. C’est là que les lecteurs de bon goût du Cargo se disent "hééééé mais on dirait un clip de Grandaddy". (Now it’s on) Et bin lecteurs de bon goût vous seriez presque en train de me résumer le concert quelque part : parce que Fairguson a beaucoup écouté Grandaddy et ça s’entend dans les sonorités de synthé, dans la fascination pour la nature et les machines un peu rustiques, dans le côté folk apaisée.
Cependant ça ne tourne pas non plus à l’imitation sans âme car il y a un univers particulier, une personnalité très originale derrière Fairguson : malgré la sono pourrie qui fait tout saturer, la voix de Thomas ressort très bien, il navigue sans problèmes dans les aigus et à la limite du maniérisme, il réussit à poser une manière de chanter très particulière, qui prend autant à la bonne chanson française qu’à la mauvaise nouvelle chanson française, à commencer par le fameux name-dropping que celle-ci affectionne tant (vous savez cette manière de poser des références à la place des idées, de citer des noms un peu partout, qui ne veulent dire quelqe chose que pour quelques parisiens habitant le même arrondissement que le pseudo parolier). Car Fairguson se décline sans problème en français comme en anglais, mais en français, tics ou pas, ils ont quelque chose qui fait, que dans quelques années, les groupes les plus chébran pourraient s’en revendiquer, comme c’est le cas pour Gainsbourg par exemple.
Sur disque en tout cas c’est très très bien foutu (chro bientôt sur le cargo). Pour leur premier concert, on peut dire qu’ils ont quand même bien assuré, réussissant à retrouver le son du disque dans des conditions pas terribles, et figurez-vous que l’installation de fortune, les petites guirlandes dans la demi-pénombre, quand Fairguson nous raconte ses histoires de tracteur, eh bien tout d’un coup ca avait un petit quelque chose de magique, on oubliait qu’on était à Paris, qu’en bas un tas de touristes parlant des langues étrangères se bourraient la gueule, que dans la cuisine du kitch’up le patron sermonait ses employés sur l’esprit d’équipe, que la serveuse qui passe et repasse..
Et c’est déjà fini. Le temps pour Thomas de dire aux gens qu’il aime qu’ils les aiment (bah quoi ? le fait-on assez nous ? tiens d’ailleurs Maman je t’aime :) et la serveuse du Kitch’up je... non je déconne ). Il repart pour une chanson tout seul, puis deux, se trompe et inverse les couplets. Se trompe encore Et finalement il arrête. Mais non il cherche à battre le record du rappel le plus long du monde.
Et jouera donc la moitié du concert pendant le rappel. et on aura donc droit à presque tout Tractor Melodies. On en redemanderait presque mais il faut avouer que c’est quand même mieux quand il joue avec ses deux acolytes et qu’on retrouve des arrangements un peu plus riches. Mais bon pour un groupe qui en est à ses débuts en live, le pari est quand même largement réussi, on excuse sans problèmes les petits cafouillages. Et donc moi j’y retournerai !
Et vous aussi une fois que vous aurez écouté, sur myspace peut être ? Ou alors visitez leur site.
j’aime bcp "Goodbye my C 25", le reste moins mais ils ont de l’humour en tout cas (et le site est sympa)