ou Venus à la Maroquinerie, le 11 mai 2006
J’avoue qu’aux premières écoutes
the red room, le dernier
Venus, m’avait pas mal surpris. En fait, j’avais surtout remarqué la sortie des guitares électriques, leur son un peu rugueux, débordant d’overdrive bien roots (d’ailleurs si vous vous posez la question de la différence parfois subtile entre overdrive et distorsion vous savez maintenant quoi écouter). Mais en live, dès la première chanson, sur fond de rideau de velours rouge, le groupe a démontré d’emblée qu’il reste théâtral et emphatique. Que la déconstruction savante de la musique populaire qui est leur marque de fabrique est toujours présente. Et qu’elle n’a rien de paradoxal à s’accoquiner avec le rock le plus basique, le batteur qui plante des clous sur sa seule caisse claire, la guitare qui aligne ses riffs, la basse lourde... et le violon joué aux doigts, parce que Venus reste Venus, avec ses sonorités classiques, violon et contrebasse alternant avec guitares demi-caisse et basse Explorer ou Fender.
Et il n’y a pas que la musique qui donne dans le mélange classieux,
Marc Huyghens arbore chemise et jupe plissée, mais pour marteler la scène il a opté pour une paire de docs noires tandis que le bassiste est tout sourire dan son costume rouge sombre et n’en finit plus d’aligner les poses.
Christian Schreurs (violon et guitare) pourrait paraître un peu commun à côté sauf qu’il est immense et qu’en live on réalise mieux à quel point sa voix est proche de celle de Huyghens et se mélange bien avec celle-ci.
Le set fait la part belle à the red room, qui comme son côté très rock le laissait présager, passent très très bien l’épreuve du live. Quelques morceaux des précédents albums, un
royal sucker assez captivant,
Wanda Wultz et un
Beautiful Days débridé, l’occasion de dire que comparé au concert de l’Elysée montmartre pour le précédent album, Huyghens est survolté, arpente la scène, joue des cymbales, chante dans un mégaphone . Il parle pas mal avec le public et on a l’impression qu’il est plutôt content d’être là, même si le fait qu’il dise que Paris est le centre du monde pourrait être interprêté comme de l’ironie belge...
Pour finir, deux rappels avec en tout dernier morceau, une version complètement réarrangée de
Kallenovsky, mon morceau préféré de Vertigone et un de mes morceaux préférés tout court. Le texte reste inchangé et interprété avec beaucoup d’émotions qui transparaissent dans la voix, tandis qu’en l’absence des claviers, violon et contrebasse sous effets redessinent les lignes mélodiques ponctuées d’une guitare saturée qu’on attendait pas là mais qui semble vouloir dire même sur ce morceau très particulier que Venus n’est définitivement plus un groupe qui se cantonne aux instruments acoustiques comme c’était le cas à leurs débuts et au fond tant mieux, car ils n’y perdent rien mais gagne un vocabulaire supplémentaire qui leur va comme un gant (ou une jupe ?)
Merci d’avoir pris toutes ces photos... je m’en serais voulue de ne pas avoir eu de souvenir de ce concert pour le moins exaltant.