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publié par Mickaël Adamadorassy le 07/08/06
Celui qui annonçait la fin

ou Venus au Festival Intétendances à Paris Plage, le 29/07/2006

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"My eyes scan your faces And you immerse yourself Into my fear and deeply I know you’ll drive me crazy" (Venus, kallenovsky)
Si vous cherchez les tops 2003 du cargo, vous verrez qu’il n’y a qu’une seule chanson dans mon top morceaux et elle s’appelle Kallenovsky. Si vous allez sur mon vieux blog, vous verrez au moins trois fois la même phrase tirée de Happiness, la piste d’ouverture de Vertigone. Et le plus beau compliment qu’on ait pu me faire sur la musique de staircase c’est de lui reconnaître une filiation avec Venus. Il y des albums-phoenix qui vous accompagnent à chaque fois que vous vous sentez détruits, écrasés, et puis que finalement vous renaissez. Comme le Electroshock blues de Eels qui passe de la douleur infinie d’Elizabeth on the bathroom floor ("My name’s Elizabeth, my life is shit and piss") à l’optimisme fragile mais revigorant de PS You Rock My World ("I was at a funeral the day I realized I wanted to spend my life with you"). Et donc Vertigone de Venus.

La musique du Venus d’alors c’était un bijou finement ciselé de lignes vocales parfois un peu brisées de mélancolie parfois emportées, tendues, déclamatoires pour se porter à l’unisson de la musique, de la tension dramatique quand les violons s’envolent, quand le piano vire baroque. La musique de Venus c’était une perle à la forme un peu irrégulière, dans un écrin de piano électrique, d’orgues et autres instruments plus étranges, dont la fameuse scie musicale de Pal. A. Jenkins de Black Heart Procession.

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Un bijou que j’aurais mal vu se découvrir dans le contexte d’un Paris Plage, mais depuis il y a eu The Red Room, dernier album en date, qui a electrifié Venus. Fini les guitares acoustiques, Marc Huyghens joue essentiellement désormais sur une très jolie Telecaster noire, et si elle n’est pas assez agressive (et une telecaster c’est pas specialement réputé pour le velours), c’est avec un couteau qu’il attaque ces notes. Pierre Jacqmin quand il lâche sa contrebasse pour une basse Explorer n’en finit pas d’aligner les poses, le plus souvent la bouche grand ouverte tellement il a l’air de prendre son pied. Et ca le fait parce que le monsieur est très classe dans son costume rouge.
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Tout comme Christian au violon et la guitare qui lui a opté pour une sorte de redingote. Un festival en plein air en bord de scène c’est généralement pas terrible pour avoir un bon son. Mais il sortait de l’ampli de Christian une son de distorsion absolument énorme, rien à avoir une distorsion de métalleux, quelque chose d’a la fois rugueux et crémeux, très roots, *le* son de The Red Room en fait mais en mieux car il peut prendre une ampleur qu’on ne retrouve pas sur disque à moins de se mettre le baffle contre l’oreille.
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Et donc malgré un temps d’adaptation au contexte assez long , on rentre à nouveau dans l’univers de Venus, on se laisse porter par la musique, guidé par un maitre de cérémonie qui s’est mis à la mesure du défi. On le retrouve un peu moins derrière la guitare mais du coup il occupe beaucoup plus la scène et quand la musique s’y prête se lâche vraiment, comme dans le final avec les cymbales (cf première photo). Alors avec en plus l’aide d’un public très chaud (en fait je dirais un public chaud et deux gros fans de Venus bouillants qui gueulaient plus que tout le monde), on a vite oublié qu’on était coincé sur un petit bout de quai de seine.
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On aura quand même un regret, malgré les deux rappels, malgré In the port of Amsterdam (qui n’est pas une chanson de Johnny comme ils nous le rappellent), malgré toute l’énergie déployée dans un contexte presque antithétique par rapport à l’univers du groupe. C’est que les morceaux de Vertigone n’aient toujours pas trouvé d’arrangements sans clavier capable de rendre toute leur beauté. Kallenovsky ce coup-ci part sur un arpège à la dream on (chanson culte du vieux aerosmith, quand ils faisaient encore de la bonne musique) mais on n’arrive au sublime que parce qu’on a dans la tête la version d’origine et qu’on rajoute ce qui manque...

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Derniers commentaires
vinciane - le 08/08/06 à 07:28
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flûte alors, si j’avais su j’aurais mis venus comme première série douresque... bon heu, rattrapage mercredi si tout va bien

micky - le 09/08/06 à 00:07

hébé ce fut rapide, chouette série comme d’hab, et puis sur les tiennes on voit bien le jeu au couteau moi ca fait plus un éclat de couleur :)
sinon musicalement tu en as pensé quoi ? Venus fait rarement l’unanimité...
ah oui et va falloir que tu reprennes un peu le flambeau pour le blog hein , moi j’vais être un peu moins disponible pour ça..

vinciane - le 09/08/06 à 07:25
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ouaip finalement j’ai eu quelques heures à la maison contrairement à ce qui était prévu. et puis venus est l’une de mes séries préférées de dour, alors j’étais impatiente de m’en occuper ! (le jour où je maîtriserai mieux lightroom le traitement sera moins dégueu mais bon...)

je suis arrivée à la fin du concert, j’ai dû entendre 2 ou 3 titres que j’ai beaucoup aimés (tout est une question d’échelle en festival.... quand tu passes ta journée à entendre du métal type 80s, forcément quand tu entends venus ça te lave les oreilles et ça fait du bien !) mais hier quand je me suis mis vertigone sur tes conseils avisés pendant que je traitais les photos je n’y ai pas trouvé la magie dont tu parles dans cette note et j’avais sans cesse l’impression d’entendre le timbre de brian molko, ça m’a perturbée... pas que je n’aie pas aimé mais juste sans plus... je réessaierai (ce n’est pas pour rien non plus que j’avais ça sur mon DD sans bien le connaître... je ne me souviens même plus de la première fois où j’avais écouté ce disque)

et sinon, moins dispo pour les concerts ou juste pour le blog ?
septembre va être compliqué et très chargé pour moi mais j’essaierai, de toute façon.

micky - le 09/08/06 à 10:13

j’ai pas vu la ressemblance de timbre avec molko, étrange...
après la magie c’est aussi une histoire de vécu et de moment...

moins dispo pour tout, mon mode de vie décalé commence à devenir problématique conjugué à une grosse fatigue du moment alors je vais essayer de me recaler avec le rythme normal le temps que ça se résorbe. d’où moins de blog vu que quand je m’y mets ca me prend toujours 2h...

gudule_mdm - le 16/01/07 à 21:19
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Tout à fait d’accord. Venus mérite amplement la deuxième place dans le classement !