Ah bin ils nous l’avaient dit que c’était pas un lieu comme les autres le 1bis, perdu juste à côté du métro à Ivry mais perdu quand même si on a le malheur de louper le message écrit à la main sur la porte qui explique comment trouver la salle de concert, enfin je dirais plutôt l’ancienne grange de concert pour être précis comme l’exige l’usage journalistique (c’est pas parce que c’est un blog que c’est pas du sérieux, surtout en ces temps où la presse est coupable de tout, d’ailleurs j’y reviens plus tard)
Revenons donc à notre grange perdue mais retrouvée à Ivry, c’est pas très grand, plus qu’un bar mais moins grand qu’une petite salle de concer genre le café de la danse et même la maroquinerie. Des amplis guitare, une batterie, trois gros retours, oui il y a une scène au fond de la grange. Et vu le bruit de fond, y a aussi une sono. Et au milieu de tout ça les Fragments de la nuit.
C’est le moment who’s who de cet article, parce que sûrement que vous demandez ce que c’est (sont) les fragments de la nuit. Peut être que vous vous rappelez de ma chronique de Goo Goo Blown(le bonhomme) ? (on abrègera par GGB(lb) ), d’une fille qui avait les cheveux bleus ?. Bin les Fragments de la nuit ce sont les composition de la fille aux cheveux bleus aka Ombeline Chardes et de Michel Villar, qui officient pour le récital de ce soir respectivement au violon et au piano. Accompagnés par une autre GGB(lb) au violon, un autre violoniste et un violoncelliste.
Si la formation sur scène est plutôt classique, le public lui l’est un peu moins : la communication du 1bis est plutôt juste : on retrouve effectivement ce mélange de gens du quartier et de public indé etc., le tout dans une ambiance très sympathique, induite par la nature de l’endroit, le côté kermesse qui se prend pas trop au sérieux. Et c’est tèrs familial donc plein de gamins tout pressés de s’installer devant la scène, mais assez vite lassés.
Pourtant les fragments de la nuit même s’ils pratiquent une musique plutôt pointue et qu’on les imagine plus aisément dans le calme d’un conservatoire ou donnant des concerts devant un happy few silencieux comme une tombe, sont plutôt souriants et prennent le temps de parler un peu de la musique entre les pièces jouées. Mais la sentence tombe vers le milieu de concert avec un des plus turbulents qui se fend d’un "mais je m’ennuie" retentissant.
Cela aurait pu en perturber plus d’un, mais les musiciens ne sont plus tout à fait dans le même monde quand ils jouent, rien ne semble pouvoir les perturber et puis l’endroit fait que ca se résume à un petit passage drôlatique, que le fait de venir jouer cette musique là dans cet endroit et de voir un public aussi hétéroclite y assister rend le moment un peu spécial
Et surtout la musique réussit à captiver, même pour qui n’est familier ni du classique, ni du contemporain, il est question de sensations, de pouvoir d’évocation et au final on regrette juste que ce soit trop court et un peu décousu. Mais on peut prolonger, peut être sur leur myspace déjà et pourquoi pas avec leur dernier disque ?