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publié par Mickaël Adamadorassy le 27/09/06
Celui avec les ascenseurs

Des fois dans la vie on fait des petits compromis avec la mort.

Par exemple, la dernière fois pour moi c’était en janvier dernier après m’être tapé à pied les six étages des nouveaux locaux de ma boite, parce que le minuscule ascenseur coincé, enroulé des escaliers autour, son aspect centenaire ne m’inspirait guère confiance. Arrivé en haut dans un état de décomposition avancée, je me suis dit là tanpis s’il a l’air sur le point de lâcher dans la minute, hors de question que je monte ces escaliers tous les jours. Je savais que je prenais un risque supplémentaire à chaque fois que je montais dedans, mais contrebalancé avec mon état pathétique après les six étages, le compromis semblait honnête.

Et donc jusque là j’ai un vécu plutôt cool des ascenseurs. Et puis sur un intervalle de deux ou trois semaines, je me suis retrouvé coincé deux fois dans un ascenseur, et ce bien entendu au moment fatidique pour les parisiens, c’est-à-dire les minutes précédent le dernier métro. La première fois ca a duré une demi-heure (dans ma perception perso vu qu’apparemment c’était plutôt un quart d’heure terrien standard) mais sociologiquement c’est déjà intéressant de voir comment la situation se transforme direct, comment certains s’affolent plus vite que d’autres. En même temps quand l’autre en question a bossé pour une boite qui fabrique des ascenseurs ca aide. Et puis il vous explique les contrepoids etc.. qui font que ca tombera pas tout seul. Et puis finalement on force un peu sur les portes parce qu’on est coincé au rez de chaussée et pof on sort. relativement indemnes.

Et donc deux semaines plus tard, comme une mauvaise blague, la même chose, un ascenseur un peu plus grand mais on était plus nombreux aussi. Et là c’est plus d’une heure qu’on a attendu. Au départ, ambiance très cool, on prend ca à la rigolade, on sort les bières en trop que chacun devait ramener chez lui, ca discute gentiment. Et puis le temps passe, sans nouvelles, le système de communication utilise une sorte de modem à voix robotique pour appeler en cycle des numéros de dépannage, sauf qu’on comprend pas la moitié de ce que HAL raconte, idem quand il réussit enfin à nous avoir un interlocuteur humain. Et bon petit à petit les conversations sont plus tendues, on essaye des trucs, certains aiment pas trop, d’autres essaient de les rassurer en leur parlant de l’épaisseur des cables qui retiennent un ascenseur.

Au bout donc d’une heure et demi, le dépanneur est toujours pas arrivé et donc on appelle les pompiers, qui sont juste à côté par chance. Ils arrivent à 4, donne un coup de clé dans l’emplacement prévu pour, les portes s’ouvrent , on est encore coincé au 0, bloqué à 20 ou 30 cm au dessus du niveau du sol. On sort et quelques minutes après le dépanneur arrive, l’air désolé mais pas trop, manifestement habitué à se faire engueuler

Et puis il nous explique qu’ils sont 3 techniciens de nuit pour genre 60 000 ascenseurs en ile de france.

Alors franchement si ça vous arrive et que vous pouvez appeler l’extérieur, ca vaut même pas le coup d’appeler l’assistance du constructeur, en dehors du cas où quelqu’un serait malade, il n’y aucun délai garanti, tandis que les pompiers ils sont forcément pas loin et ils sont parfaitement formés pour ce genre de truc.

Si vous vous demandez si...

 je prends encore l’ascenseur au boulot ? 

bin oui, the lesser of two evils comme qui dirait ... bon mes trois cocktails d’hier soir ont arrêté de s’agiter dans mon ventre, un verre d’au et eau lit.

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Derniers commentaires
gab - le 27/09/06 à 12:45

hi hi hi ... le tout pour l’ascenseur du boulot c’est de se faire coincer en arrivant (du boulot en moins) plutôt qu’en partant (des heures sups).

sfar - le 27/09/06 à 13:29
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"Alors franchement si ça vous arrive et que vous pouvez appeler l’extérieur,"
ha ben c’est pas si évident, parce que chez moi le tel portable ne passe pas dans l’ascenceur (mais je pense que c’est souvent le cas, non ?) donc c’est assez galère.

Cette mésaventure m’est arrivée il y a 2 ans avec mes deux filles (5 ans et 3ans et demi à l’époque) .... alors là il faut assurer pour ne pas faire paniquer tout le monde quand les enfants font : "Maman pourquoi il bouge plus l’ascenceur ?"
On prend alors son air "je contrôle la situation" n°329 en disant d’une façon très calme et posée "Mais ceci est tout à fait normal, ne vous inquiétez pas l’ascenceur se repose, il repartira dans quelques minutes... "
Alors qu’en même temps on se dit intérieurement :
"Mais c’est quoi ce bordel ?!? Je ne veux pas mourir au milieu des lasagnes sugelées et des croquettes pour chat, je mérite une fin beaucoup plus digne que ça !!!!"

Heureusement un voisin fort comme Hulk (mais moins vert que lui) a réussi à entrouvrir la porte et nous nous sommes extirpées par le premier niveau.

gab - le 27/09/06 à 14:12

waaah, le pied d’avoir Hulk comme voisin

Saryon - le 28/09/06 à 14:08
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Sauf quand il s’énerve contre toi parce que t’as mis la musique trop fort ! : )

micky pas connecté - le 28/09/06 à 14:19
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sfar > je pensais aux vieux ascenseurs parisiens où tu as une cage en bois et juste une grille donc du réseau sinon dans un ascenseur moderne faut forcément appeler l’assistance, selon le délai et le problème je pense que tu peux demander qu’ils appellent les pompiers.

sfar - le 28/09/06 à 18:31
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ah oui exact