ou Ladytron, the witching hour

Et on soigne le mal par le mal, encore plus de chansons tristes où l’on se retrouve, d’autres vers qui deviennent ce qu’on a vécu, appelés à devenir des souvenirs aussi intenses que la réalité.
Tout ça m’est venu le jour où j’ai réalisé que je vivais exactement une histoire que j’avais dessinée et alors je me suis demandé si l’inverse fonctionnait, si écrire des histoires heureuses aurait une force analogique sur le réel. Sauf que je ne sais pas écrire des histoires heureuses donc je me pose toujours cette question : et si le remède n’était pas en fait la cause de tous nos maux ?
Oui je sais que je cite Homer Simpson, mais quand même... Et si ces chansons-absinthe étaient la cause et non la conséquence. Si on avait le pouvoir de refuser le chemin qu’on ne connait que déjà trop bien. Et si l’on enfermait soigneusement dans un coin de son coeur nos chansons tristes préférées, qu’on les gardait pour plus tard, pour se sentir toujours en vie. et si l’on donnait la clé à un poisson-chirurgien amnésique nommé Dory.
Et puis alors on se mettrait un disque de Ladytron, on se laisserait envahir par la rythmique ultra simple mais terriblement efficace de high rise, ce larsen qui enfle dont on ne sait pas bien s’il s’agit d’une guitare ou d’un synthé, la basse entêtante et la voix noyée de reverb qui dit surement quelque chose mais en fait on s’en fout (pour l’instant), on laisse les sensations se faire marteler jusqu’à être complètement anesthésiées de rythmes binaires bêtes et méchants, de filtres qui grondent et toujours cette voix sexy mais quelque part un peu glaciale qui colle parfaitement à l’image d’Helen, l’une des deux chanteuse de Ladytron.
Et si ca ne suffit pas, on continue avec Destroy Everything You Touch, la boite à rythme qui pillone bass drum - snare jusqu’à l’oubli, le rythme le plus simple qui soit, les séquences typiquement Dance, des lignes de chant limpides, reprises à l’infini et si possible jusqu’à la trance
Et puis c’est la descente, The International Date Line, là encore on part sur un beat tout simple, une petite ligne de basse, c’est calme alors on écoute les paroles et c’est complètement flippé, le sang coule sur les murs et puis y a une petite mélodie de guitare dont le tremolo vient vous fendre le coeur. Let’s end it here. The international dateline ou une ligne imaginaire qui définit le moment où l’on change de jour. Let’s end it here. Ah non, on n’est qu’à la piste 3, oublions les paroles et concentrons nous sur Helen, ces jolies petites bottes noires qu’elle a en concert.
Et puis ouf voilà amtv, quelque chose d’un peu plus léger, encore que... les paroles le sont pas tellement mais les lignes de chant rendent ça plutôt rigolo. Et ca continue dans le même esprit pendant tout l’album, avec un ou deux morceaux dont on aurait pu se passer mais l’essentiel est assuré à vrai dire dès les 3 premiers titres et ce Witching Hour que j’avais trouvé juste bon au début est en train de devenir un des mes disques préférés.
Bon demain on monte en puissance et je vous parle du good feeling de Travis, de la profondeur difficile à saisir d’un refrain tel que ’nananana nana nana’, de la beauté assez sublime de ces paroles : ’cause your head is a brickwall and you heart is a football and your eyes broken windows, when you cry it’s a good day to die’.
Comment ça non ?
Ah bah si c’est comme ça je vous dirai pas si ça soulage du poids du monde d’inverser la poule et l’oeuf.
Ladytron c’est magnifique