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publié par Mickaël Adamadorassy le 26/10/06
Celui avec des chansons tristes
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Si comme moi lecteur tu es quelque part révolté que tes tumultes intérieurs, tes états à fendre l’âme ne soit que le fruit d’interactions chimiques alors viens avec moi, au diable l’homme-machine de Descartes, brûlons Katerine et tous ces groupes "happy", cramons leurs sourires factices de poupées barbies, il est 1h34, l’heure où le goth qui sommeille en moi s’éveille et rève sa chevelure façon Robert Smith. Non nous ne serons plus jamais purs et nous alimenterons notre spleen dans une frénésie de chansons tristes.

Mais au fait me demande Johann, c’est quoi ta chanson triste préférée ? pour moi la réponse est facile, j’ai depuis longtemps ma liste de chansons pour mourir, une petite liste de chansons arrache-coeurs qui me liquéfient instantanément les yeux. Je vous parlerais peut être de la liste un jour mais en tout cas, la première place indisputée revient à The Cradle Chain de Soul Asylum.

La transition avec Therapy ? est facile, là encore c’est un groupe qui date du grunge et dont le single Runaway Train hante encore la bande FM. Comme beaucoup d’autres, la vague grunge ne leur aura au final pas apporté grand chose, le groupe punk réputé pour son énergie live signe un album singulièrement plat avec Butch "Nevermind" Vig aux manettes. Il n’y a rien pour sauver le désastre en dehors du single Misery, ballade tristounette savamment électrifiée (mais aérée, merci Butch) qui passe plutôt bien l’épreuve du temps. Après évidemment le groupe tombe aux oubliettes et sort dans l’indifférence générale Candy From A Stranger, qui est en fait le seul album de Soul Asylum que j’aime mais qui est tellement atypique du groupe que la plupart de leurs fans eux ne l’aiment pas du tout.

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Il faut dire que du punk avec concession on passe carrément au slow rock, limite terroir ricain quand la guitare slide se balade nonchalament entres le piano et les guitares sèches dans un magnifique Blood Into Wine, toutes les chansons sont écrites sur des tempos assez lents, sont arrangées à l’extrème et construisent un univers doux-amer propice à la rêverie mélancolique. La production ce n’est même plus le too much de Butch, c’est très très (trop) propre malgré des quitares souvent quadruplées en plus des choeurs et autres claviers. Mais pourtant c’est parfait dans l’optique que le groupe s’est fixée, un vrai écrin pour la voix toujours poignante (plaintive dirons les mauvaises langues) de Dave Pirner, pas un son mal choisi, même les guitares crades sont élégantes, presque un disque de référence pour vous apprendre à mixer.

Bon j’imagine que si je ne vivais pas ce que je vivais à ce moment là, ce disque ne m’aurait surement pas touché autant, et c’est surement le propre des chansons tristes que vous allez citer tout à l’heure : elles se rapportent à notre vécu personnel.

Mais je pense honnêtement que The Cradle Chain est quelque chose d’un peu plus universel, que la tristesse, la douleur qui en transpire ne sont pas que celles que j’y ai mises, d’ailleurs Pirner dit lui-même en interview que ça a été la chanson la plus difficile à enregistrer de l’album et ca s’entend. On peut pas tricher sur quelque chose comme ça. Tout le monde peut geindre et prendre des poses tristes sur scène, mais quand 3 notes de guitare suffisent à créer une telle mélancolie, quand 3 mélodies se superposent pour porter à l’exponentielle cette mélancolie, c’en est presque trop et du coup on en refuse presque ce qu’on a créé, on essaie de désamorcer en glissant quelques non-sens dans les paroles mais même le solo déjanté à la wah complètement improbable qui se glisse au milieu ne peut briser la chape de plomb de ce qui est un peu mon monument de tristesse personnel.

Mais le mieux c’est d’en juger avec un mp3 qui restera là quelques jours : soul asylum - the cradle chain.

Bon à votre tour maintenant (si possible avec du son :)

Ps : pour ceux qui se poseraient la question Soul Asylum existe toujours malgré le décès assez récent du bassiste d’un cancer Karl Mueller et on finit par sortir en juillet dans une indifférence quasi-générale un nouvel album qui s’appelle Silver Linings. Et comme tout le monde ils sont sur Myspace, allez faites-vous du bien et allez réécouter runaway train

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Derniers commentaires
artypop - le 26/10/06 à 07:12
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Runaway Train rhalala, j’écoutais en boucle plus jeune en cassette 2 titres. Si je n’avais à en choisir qu’une, pour ma part, je serais bien en peine. Mais je crois pouvoir réduire difficilement la liste à un top 3 : Neil Young / See The Sky About The Rain (là, je souffre de ne pas avoir dit : "Words (Between the lines of age)" et son solo de guitare parfait où chaque note semble arracher à une pierre tombale), Blur / Sing parce que c’était le dernier rappel d’un concert en 97 qui m’avait scotché sur place par sa force et ses nappes sonores et puis la reprise de Nature Boy par Big Star - moins pour les paroles que pour l’arrangement au piano seul qui glace par moment le sang (et là, je m’en veux de ne pas avoir dit : You and Your Sister de Chris Bell... pfiout, trop dur, la question).

artypop - le 26/10/06 à 07:13
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Oups, désolé pour l’italique sur toute la longueur, et c’est "See the Sky About To Rain", bien sûr...

micky - le 27/10/06 à 11:27

padprobleme, me suis permis de corriger l’italique :)
désolé pour le délai de publication du commentaire, j’avais pas vu qu’il était en attente

vinciane - le 27/10/06 à 17:09
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au jeu de votre chanson triste préférée il n’y a évidemment que des perdants. éplorés bien sûr.
un jour j’ai essayé de compiler toutes mes chansons tristes préférées dans un dossier, toutes ces chansons qui me rendent inévitablement apnéique. le résultat était une catastrophe. non seulement parce qu’il y a une sorte de hiérarchie qui s’impose mais aussi parce qu’elle est mouvante et absurde. c’est la recette parfaite pour tuer toutes vos chansons les plus tristes.

la chanson qui estomaque, qui met ko en deux notes et une syncope, c’est celle qui surgit dans un flot linéaire. c’est celle aussi qui couronne un état, un symptome spécifiques qui la rendent en retour unique.

alors je citerai parmi les indéclassables, les intemporelles et les impersonnelles aussi, parce qu’elles sont sûrement les chansons tristes préférées de milliers de gens :

exit music for a film de radiohead, *
lover, you should’ve come over de jeff buckley,
show de beth gibbons.*

et parmi les miennes, celles qui ne m’ont jamais été soufflées à l’oreille par d’autres :
temporary dive de ane brun* (fight song n’étant pas loin derrière),
bloodflow de calexico,
song from under the arches de gravenhurst,*
et la version acoustique de clay de porcelain

(* parmi mes plus grosses émotions de concert)

edit de 20h20 : je rajouterais quand même bien eyepennies de sparklehorse (feat. pj harvey)

edit de 21h58 : comment ai-je pu oublier another night in des tindersticks ? encore une qui a une étoile*

drou - le 28/10/06 à 10:52
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moi je mettrais "so slow" de sophia ... à ne jamais écouter dans des moments de détresse sous peine de chant rempli de larmes ...

"the diver" de gravenhurst, incontournable, inoubliable, toujours nécessaire

"a temporary dive" de ane brun aussi, oui

gab - le 31/10/06 à 10:40

hop, je suis plutôt très muy beaucoup d’accord avec Dame Vinciane (je vous refais pas l’explication donc), j’aurais bien mis "A temporary dive" et "Exit music for a film" aussi mais ça manquerait grandement d’originalité ... bref, repassons-nous Eleanor Rigby des Beatles et pleurons

Gab (quelle époque où il faut choisir les Beatles pour être original)

Dpc - le 02/11/06 à 17:10
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Pas dans l’indifférence générale, hein, j’ai sauté sur l’EP à sa sortie et je choperai l’album dès que j’aurai 5 minutes. C’est un groupe qui m’a marqué pendant longtemps, surtout les 3 albums dont tu traites dans ta note, et l’EP Insomniac Dreams sur lequel figuraient trois titres de leur MTV Unplugged, aussi.

MTV Unplugged dont je cherche un enregistrement pirate depuis maintenant 12 ans, d’ailleurs.

J’ai pu les voir en duo en acoustique dans un club de Chicago en 2001 et c’était terrib’. J’aurais donné cher pour voir la formation complète à la grande époque, tiens.

micky - le 03/11/06 à 00:18

waouh bin je suis content d’avoir trouvé quelqu’un à qui ce groupe évoque de bons moments :)
sinon moi aussi j’aurais bien aimé les voir en live, les bootlegs qui trainent donnent envie !

Dpc - le 03/11/06 à 08:55
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C’est vrai que c’est plutôt rare, les gens qui écoutent Soul Asylum ;)
Les bootlegs sont souvent puissants mais on en trouve peu, ça suce.
Sinon y’a un officiel qui traîne, Live From The Prom, sorti en 2004. Pas mal mais sans assez de titres de « ma » grande époque, ça frustre. Il a été enregistré un peu avant la sortie de Candy From A Stranger et les titres de l’album qui figurent dessus le sont dans des versions alternatives. Si tu l’as pas je peux te le filer, s’tuv’ ;)