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publié par Sfar le 18/08/07
Celle qui vivait entourée de chimères

C’est vraiment par hasard que je me suis trouvée fin juillet à l’Exposition Messagers du Centre Pompidou retraçant les 30 dernières années de l’oeuvre de Annette Messager.

Annette Messager qui m’était jusqu’à présent totalement inconnue est une artiste contemporaine majeure, qui reçut même le Lion d’Or lors de la Biennale de Venise en 2005 pour une oeuvre magique et fantastique : Casino.

Rarement une exposition m’a fait un tel effet, on reste scotché par toutes ces oeuvres qui nous transportent dans un univers à la fois pervers, glauque et enfantin. Il s’agit du genre d’exposition qu’on croise rarement et dont on se dit il faut l’avoir vue, qu’il faut que les autres la voient ! Ah si j’étais enseignante en région parisienne mes élèves n’y couperaient pas. Et comme je suis Maman , lors d’un passage familial dans la capitale début août, mes filles de 6 1/2 et 8 ans y ont eu droit pour leur plus grand plaisir. Je conseille d’ailleurs à tout parent de se rendre dans une exposition d’art contemporain d’abord seul et d’y retourner ensuite en famille (ou si on n’a pas de famille on emprunte de jeunes enfants à des amis, des voisins ou autres ..) , je le fais régulièrement et c’est passionnant de redécouvrir ou découvrir les oeuvres sous un autre angle, plein de naiveté avec une approche souvent plus juste que nos visions d’adultes complètement parasitées.

Annette Messager a dans les moindres détails réfléchi cette exposition, depuis l’oeuvre présente déjà dans le hall du centre Pompidou, sur la disposition de ses différentes réalisations au sein de l’exposition jusque dans l’élaboration du "laisser passer" (se transformant malicieusement en "laisser pisser" selon l’exposition du pass).

Ce fut pour moi un tel émerveillement entre les corps empaillés surmontés de têtes de peluches, les montages de pantins désarticulés animés, les structures qui se gonflent et se dégonflent et surtout le tableau Casino devant lequel on reste assis une bonne dizaine de minutes à observer les effets de gonflement d’une énorme toile de parachute rouge sang semblable à une vague. Elle s’illumine par endroit découvrant d’autres formes enfouies qui elles aussi se jouent des effets de l’air. On se croirait en pleine application d’un cours de Mécanique des Fluides niveau Licence. On essaie de comprendre comment Annette Messager a pu programmer de tels effets par ordinateur et de façon plus poétique on s’amuse à trouver un sens à chaque instant de ce tableau magique. En fin de tableau des formes noires inquiétantes sortent du plafond pour descendre jusque sur cette mer sanglante. Tout ceci est tellement passionnant que même les enfants les plus impatients restent calmes 5 minutes durant.

Copyright NY Times magazine

J’aurais eu envie d’écrire de très belles choses sur cette exposition, j’ai lu des articles tellement élogieux sur le Monde, Télérama, les Inrocks, sur de nombreux blogs ....

Mais je ne sais pas faire tout cela, alors voilà j’en parle juste un peu , il vous reste encore un mois pour voir tout cela.

Sur la fin de l’exposition Annette Messager évoque la femme, sa place dans notre société, de la vision qu’on a d’elle. L’exposition s’achève sur une broderie encadrée qui dit :

"Je pense donc je suce."

A méditer...

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