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publié par vinciane le 08/03/07
celle qui se cherchait des excuses

damien rice est un cas d’école. de la mienne du moins. le genre d’artiste dont certains morceaux provoquent la pâmoison, d’autres l’ennui le plus profond. le genre d’artiste vers lequel on revient inlassablement mais qui lasse au bout de trois morceaux. mais aussi le genre d’artiste qu’il démange de voir en live, de sentir pour de vrai.

alors c’était décidé, il fallait aller constater. grand rex le 19 mars complet trois mois avant et de toute façon trop classieux pour ce qu’on imagine des performances scéniques mâles et étourdissantes de l’irlandais (merci allmusic.com j’ai appris un truc aujourd’hui), le calendrier de la tournée donnait une date à hambourg un lundi de mars et airfrance des billets vraiment donnés pour la même date. (enfin, de là à imaginer qu’on prend l’avion rien que pour damien rice....). allons donc.

Avec O et 9, ses deux albums au titre presque simplement graphique, damien rice a de quoi faire tourner les têtes.... ou plutôt mettre la tête à l’envers. tantôt renversée par un somptueux volcano (sur O), tantôt ébourriffée d’effroi, retrouvant le consensus mou des tubes bien dégoulinants faits pour nrj avec les laborieux grey room et the animals were gone (sur 9) ou amie (sur O). c’est que l’irlandais flirte toujours entre le sensible et la sensiblerie... sur la corde, le radiophoné accidental babies (sur 9) balance entre une émotion d’une sincérité quasi palpable dans la voix et une ligne de chant associée à des paroles frisant la mièvrerie la plus prépubère. derrière la cascade de morceaux à minettes (sleep, don’t weep, cheers darling, the blowers daughter...), un amas de guitares bien péchu, me my yoke and I, trahissant la vraie nature de rockeur qui sommeille au fond de l’irlandais à coeur d’artichaut. à lui seul le morceau mérite l’écoute de l’album (à souligner l’heureuse initiative de warner, qui l’a mis en écoute intégrale ici).

ce qui fait particulièrement envie de voir damien rice sur scène, c’est justement cette certitude que le ptit gars est un performeur, pas un de ces minets à cacher leurs approximations derrière l’attirail des studios. il se dégage des albums de rice une saveur brute. de celui qui ne s’en laisse pas compter, qui refuse les artifices et la netteté impeccable des moulinettes du mixage. et l’on imagine qu’il n’en fait qu’à sa tête en public, exacerbant les frustrations propres du studio, donnant sans retenue ce que l’espace confiné et si vide ôte à ses versions trop encadrées d’un staff soucieux d’en faire un produit de masse. on attend aussi impatiemment les duos sur scène avec lisa hannigan, qui figurent parmi les plus beaux titres du monsieur. 9 crimes ouvre d’ailleurs galamment l’album 9 par la superbe voix de la demoiselle.

alors on attend, sagement, entre curiosité et excitation mêlées d’un je-ne-sais-quoi d’excuses presque d’avoir cédé aux bluettes en espérant l’exultation cathartique d’un songwriter entier.

écouter l’album 9 de damien rice

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Derniers commentaires
Frall - le 08/03/07 à 13:52
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vivement lundi ^^ (j’aime bien servir d’excuse :P)

Yom - le 18/03/07 à 22:02
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Et finalement, ça a donné quoi le concert, hein ??

vinciane - le 20/03/07 à 08:59
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ça a donné une première partie d’environ une heure presque lassante parce que millimétrée, genre on fait les gros tubes dans tel ordre, zéro communication, zéro cheveu qui dépasse, même si on sentait une réelle énergie et un réel plaisir à jouer...
et une deuxième partie complètement lâchée, tout à l’envi, avec vraiment du brut, de l’échange, un peu de n’importe quoi et un vrai bon moment.
donc très bien en résumé.

Yom - le 20/03/07 à 12:28
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Ok ! Cool, merci :)