Vendredi 24 juin
Premier jour de Solidays 2022. ce n’est pas sans une certaine excitation que nous prenons le chemin de l’hippodrome de Longchamp. Peu importe les averses d’orage du début d’après-midi, peu importe la queue pour prendre la navette à Porte Maillot, qu’il est bon de fouler à nouveau ce coin familier du bois de Boulogne où nous n’étions pas venus depuis juin 2019. La configuration du site n’a pas changé, scènes et installations diverses sont similaires à ce que nous connaissions, le soleil est là, déjà les premières notes nous parviennent.
Feu ! Chatterton
Feu ! Chatterton a l’honneur d’ouvrir le bal des "grandes" scènes et c’est devant "Bagatelle" que se masse déjà une confortable audience à 19h. Il faut dire que les parisiens poursuivent leur ascension et leur dernier album Palais d’argile a été salué par la critique. Entrée en matière avec « Compagnons » et déjà Arthur Teboul tombe la veste et dévoile une chemise verte qui finira pleine de sueur, le charismatique chanteur ne ménageant pas son énergie tout au long du set. Suivrons entre autres « Ecran total » et le sublime « Cristaux liquides », portés par 4 musiciens survoltés. Arthur juché sur le crash fera reprendre « Monde Nouveau » avant de finir par un slam sur « La Malinche ». Une excellente entrée en matière.
47Ter
Direction l’autre grande scène de Solidays, la scène "Paris" déjà noire de monde pour découvrir le phénomène le 47Ter, 3 jeunes franciliens qui font souffler un vent de fraîcheur sur le rap français. Pas impressionnés d’être autant mis en avant, ils assurent un show déjà bien rodé.
November Ultra
Un petit tour au Domino pour aller écouter quelques notes d’une autre parisienne. On est ravi d’entendre ses superbes « Soft and Tender » et « le manège », même si le bruit ambiant inhérent à tout grand festival ne rend pas forcément justice aux morceaux intimistes.
Polo & Pan
Retour à Bagatelle. Ani Kuni et Magic, le tandem de DJ parisiens est venu apporter des couleurs funs et flashy à la soirée, que ce soit par leur tenues ou les visuels qui s’affichent en fond de scène Et cela colle parfaitement à leur musique, doux mélange de saveurs exotiques, productions disco et mélodies 70’s. Effet « Feel Good » garanti auquel le public goute avec gourmandise.
Orelsan
Il est temps de tenter de se frayer un chemin dans la déjà très dense assistance qui se masse devant la scène Paris. Quoi de plus normal, il est clair qu’Orelsan est la tête d’affiche de ce premier soir. À la fois évènement et anniversaire car le caennais s’était produit pour la dernière fois à Solidays il y a tout juste 10 ans.
Son et visuel angoissants, c’est avec « Civilisation », titre éponyme de son 4e album, que débute le show. Orelsan, short et sweat à capuche, s’avance lentement, visage fermé, presque figé. Pas pour longtemps, il enchaine sur le déjà tubesque « Du Propre ». Le public connait les paroles par cœur et saute à l’unisson avec son auteur.
Suivent une alternance de sons plutôt calmes comme « La pluie » (le public à la place de Stromae, Orelsan en profite pour ôter le sweat) ou « La quête » ; et des sons plus énervés, comme un très percutant « L’odeur de l’essence » parfaitement mis en scène par un visuel bluffant à base de flammes d’hydrocarbures.
Certains se souviennent du live de Trust à Bercy où Bernie Bonvoisin piquait la foule en déclarant qu’"à Marseille ils gueulaient 10 fois plus fort". Orelsan reprend le même stratagème en nous comparant avec Nîmes où il était le weekend dernier. Puis il nous rattrape par les sentiments, "Vous avez vu le doc de mon frère ? Ouais, on était des losers pendant 5 ou 6 épisodes, ça vous dit de recréer l’ambiance canap, bières et jeux vidéos ?". Toute la crew se retrouve au milieu de la scène pour un assez incroyable medley Jukebox des vieux sons « Sous influence / Changement / Jimmy Punchline / Courez courez / Soirée ratée / Si seul / Si facile / À l’heure où je me couche / Bloqué / Dans ma ville, on traîne / Christophe / Bonne meuf / Rêves bizarres »
Après le single « Jour meilleur », on finit ce riche set par « Ensemble », « La Terre est ronde » et l’imparable « Basique ». Rappel avec un bis du Du propre qui permet de présenter les pointures qui accompagnent le chanteur sur scène. Le batteur Manu, Eddy Purple à la basse, clavier et guitare, le pianiste et arrangeur Phazz, le fidèle producteur Ablaye, et, last but not least, le maitre du beat et du son Skread.
Pongo
Difficile de s’extirper de la foule qui quitte la scène "Paris". À quelques pas sous le chapiteau "Caesar Circus", on retrouve avec grand plaisir une artiste que l’on suit depuis quelques temps déjà et que l’on apprécie beaucoup : l’angolaise Pongo. On sait que son kuduro et sa vitalité communicative sur scène nous permettra de maintenir l’énergie insufflée par le concert d’Orelsan. Si peu la connaissent dans le public, tous sont vite emportés dans son tourbillon survitaminé, reprenant en chœur Chora ou encore Wegue Wegue.
Justice DJ Set
Minuit et demi, toujours autant de monde sur les pelouses de l’hippodrome. Il est temps de retourner du coté de Bagatelle pour l’évènement des sessions "Nuit" de cette édition de Solidays. Et pour cause, il s’agit de Justice, pas en groupe comme nous avons l’habitude, en formule DJ Set. Podium au centre de l’immense scène, croix blanche géante en fond, Gaspard Augé et Xavier de Rosnay en contre-jour, dont on n’entendra pas la voix, superbe light-show et mix impeccable où l’on reconnaitra de nombreux tubes du duo.
Crédit photo titre : © Marylène Eytier