ou Mono au Point Ephémère, le 13/07/2006
"Ah tiens ils ont oublié de mettre des micro..." (rires). Ceci est un blague de post-rockeur lecteur des inrocks et Nous sommes avant le concert de Mono et il faut chaud. Les vacances et autres possibilités de week end de 3 jours n’auront pas découragé les amateurs et alors qu’a l’extérieur on peut gouter le frais au bord du canal Saint Martin, le point éphémère se transforme vite en sauna géant alors qu’on attend Mono.
Et puis on attend encore Mono. Bon allez jetons un coup d’oeil sur scène, comme tout bon groupe de post-rock chaque musicien a un énorme
pedalbaord, à droite une
strat’ qui a vécu, posée sur une chaise, par terre une basse
explorer presque clean et surtout une
jazzmaster, bandante parce que c’est une jazzmaster quoi (oui je suis un peu amoureux fou de cette guitare), mais elle est surtout bien
rock’n’roll vu son état, les pains de partout qui ont arraché le vernis jusqu’à découvrir le bois de la belle, qui est est un peu crade quand même, et sa sangle est retenue par une quadruple épaisseur de gros scotch noir. Là on se dit qu’ils ont beau avoir des chaises, ça risque quand même de se remuer un peu.
Tant mieux parce qu’on attend toujours Mono et on serait presque déjà trempés avant que ça commence. Une tentative de nous axphyxier par les projections de fumer plus tard, ils sont là, les deux guitaristes assis de chaque côté de la scène, la bassiste en talons et petite robe noire au milieu et le batteur... bin à la batterie derrière.

Je vous ferai pas l’affront de vous décrire un concert de post-rock, ca serait chiant et plein de mots usés. Vous savez surement ce que c’est le post-rock. Sur le papier une formule simple mais pour qu’elle soit convaincante en live, il faut aller au delà d’une manière ou d’une autre. Mono a donc donné une bonne prestation de post-rock mais sans vraiment aller au delà, sauf dans certaines montées où les guitares gardent parfois assez de lucidité pour créer la rupture, rajoute le petit riff qui fait monter la sauce. Niveau attitude scénique, rien à redire, même sur leurs chaises ils arrêtent pas de bouger et en fait les guitaristes seront pas assis une bonne partie du concert. Enfin "pas assis" c’est debout mais ça comprend aussi "sautiller", "à genoux par terre", "allongé par terre", "la guitare dans l’ampli", "accroupi pour une séance de tripotage de pédales". On pourra donc pas leur reprocher d’être statique, je dirais même qu’il y a toujours un truc qui se passe, ne serait-ce qu’avec la bassiste, dont je n’ai pas vu le visage souvent,comme pour les autres, vu qu’ils préfèrent leurs cheveux devant le visage façon la bonne femme dans
the ring.
Par contre ça révolutionnera rien du tout, on ne criera pas au génie, simplement ils connaissent parfaitement leur affaire et ça donne un bon show. Les deux voir trois guitares savent jouer de concert et quand ca pète, on se laisse volontiers emporter avec. Même s’ils sont plutôt handicapés par un batteur qui quand il n’est pas approximatif, n’est simplement pas assez bon, assez carré, assez puissant pour transformer ça dans le genre de machine de tueur que donne une section rythmique impeccable (prenez
RATM, avec dix fois moins de distorsion et de décibels, ils dégagent autrement plus de puissance). La bassiste est plutôt... agréable mais pareil son jeu n’offre pas l’assise nécessaire pour faire décoller les crescendos comme ils pourraient.
Et donc après un peu plus d’une heure de concert, où on aura transpiré autant que les musiciens et leurs guitares maintenant serpentées de petites rivières de sueur sèche, Mono quitte la scène et ne reviendra pas faire de rappel. et je dois dire que ca ne m’attriste pas spécialement, j’ai passé un bon moment, ce qui en soit bien vu mon intérêt modéré pour le post, mais bon je voyais pas vraiment de raison de les rappeler, et puis de prolonger notre calvaire partagé dans cette fournaise.Une conclusion ? les salles parisiennes devraient fortement songer à investir dans la climatisation, j’veux bien que la chaleur ca fasse vendre de la bière mais si ca continue on viendra tous en short et en débardeur.
rock’n’roll.
waouh ! Le post-rock c’est chiant à écouter mais ça fait faire de chouettes photos, la première et la dernière sont splendides !