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publié par gab le 09/11/18
Cat Power
- Wanderer
Wanderer

C’est une tradition qui s’installe petit à petit, décade après décade, ère après ère, d’assortir la parution d’un nouvel album de Cat Power d’une chronique qui sorte quelque peu de l’ordinaire. Car, oui, le chroniqueur a lui aussi parfois besoin de s’évader, de rompre la routine et de se laisser flotter. Et qui de mieux que Chan Marshall, notre muse à tous, pour guider notre esprit dans les strates périlleuses de nos flâneries aquatiques ?

On aurait certes pu (on aurait sûrement du) s’attarder longuement sur ce disque, Wanderer. Un disque où l’on retrouve un peu de tout ce qui fait qu’on aime Cat Power, jusque dans la fragilité de quelques maladroites notes de piano ("Nothing really matters"). Paradoxalement aussi, un disque sans véritable coup de cœur malgré une profonde connexion aux premiers morceaux ("In your face", "You get"). Un disque dans lequel on se sent bien tout simplement. Or, comme le dit si bien le fameux dicton bas-melunais, « la simplicité ne nourrit pas la vague ».

En lieu et place d’une chronique classico-rébarbachiante, vous aurez donc droit aujourd’hui à une broutille poético-expérimentale de notre cru ; et parlant de crue, on la dédie au passage à Sequana, la déesse de la Seine, en espérant que cela apaise son juste courroux cet hiver et maintienne nos cours d’eau franciliens à un niveau période glacière.
Un, deux, trois, c’est parti.

Je me souviens de Cat Power
Je me souviens
Tragique
Un film de Gus Van Sant
J’avais oublié mais je me souviens
Le temps étiré, la boucle bouclée
Une guitare désaccordée, des cheveux et une voix
Le son décalé
Les nuits de bas de page à l’avant et à l’arrière
Et le soleil qui s’y emploie
Je me souviens
Le spleen adolescent
Je raccroche, je raccroche
Les branches

Voila. Comme vous pouvez le constater, on est sur quelques notes boisées, nocturnes, fermes en bouche mais avec de petits retours mélancoliques en deuxième intention. On est indéniablement sur du premier jet, c’est malheureux mais c’est comme ça. Ça nous apprendra à chroniquer des disques en faisant autre chose. Mais tout n’est pas à jeter. Non seulement on vous replacera « les nuits de bas de page » à la première occasion mais franchement cette idée géniale de roadtrip signé Gus Van Sant avec comme seule et unique interprète Chan Marshall, du grand art, non ?

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publié par le 09/11/18
Informations

Sortie : 2018
Label : Domino Recording