centaine

découvert avant l’été 2003 lors d’un concert promo au café de la danse (on voit quand labels a envie de mettre le paquet, comme on dit, sur un nouveau poulain) l’impression que cali nous avait faite était assez mitigée. en écoutant l’album quelques semaines après, à la rentrée 2003, rien n’a vraiment changé. la voix de cali ne passe toujours pas et se retrouve vite confrontée à ses propres limites. manquant de charme et de personnalité elle réussit que très rarement à nous charmer. sur scène cette impression était renforcée par un manque de charisme certain du personnage, qui bien qu’ayant l’air très sympathique, manque quand même de présence. bon, me direz-vous, il n’est pas le seul et son expérience de la scène (plusieurs centaines de concerts selon la biographie officielle !) permet quand même au monsieur de se tirer d’affaire. mais si l’on fait tout ses reproches à cali c’est parce que quelque chose nous retient, nous charme et fait que l’on peut écouter régulièrement son album avec un plaisir certain.

politesse

les mélodies chez cali ne sont pas loin d’être imparables. douces ou emportées, rythmés ou berceuses le talent est là. les arrangements collent parfaitement aux mélodies que nous proposent les 13 morceaux de l’amour parfait et tout l’album se déroule avec une évidence redoutable. comme dit un peu plus haut la voix ne charme pas, les paroles sont parfois un peu justes, un peu faciles (rien à voir avec les textes de murat ou de bashung mais bon peut être doit-on comparer ce qui est comparable), parfois même un peu ridicules, mais malgré tout cela chaque morceau nous emporte, l’album passe et s’impose tout en discrétion, avec une politesse infinie. sans vous renverser, sans vous scotcher sur place comme on l’attend de chaque album que l’on découvre, mais chose qui n’arrive que très rarement, l’amour parfait de cali nous apporte une collection de rythmes et de mélodies inspirés et souvent entraînants baignés d’un humour et d’une dérision aussi bien vus que bienvenus - "le grand jour" est sûrement l’un des meilleurs morceaux de l’album, grâce à l’un des textes les plus réussis.

acerbe

les influences sont diverses, variées, riches et assez nombreuses pour ne pas étouffer la personnalité de cali qui se permet même certaines idées gonflées et réussies comme les cuivres sur "j’ai besoin d’amour". l’amour parfait est un début prometteur, un album qui permet de se dire que l’on peut attendre beaucoup de bruno caliciuri. un premier album qui laisse entrevoir un vrai talent de musicien, un mec gonflé et qui peut se le permettre. si l’on ne peut pas faire grand chose pour la voix, on se dit que si cali radicalise un peu son écriture, s’il perd un peu ce style tranche de vie, ancré dans la réalité pour se pencher sur des textes plus crus, plus acerbes - moins vendeurs viendront me dire les pontes de chez labels, qui viennent souvent me dire pleins de choses passionnantes - nous serons preneurs de cali et de ses jolies mélodies.