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publié par Renaud de Foville le 09/05/00
calexico
- hot rail
 hot rail

effet de buzz

le nouveau calexico est une bombe, c’est ainsi que labels nous avait présenté hot rail. genre je te file sous le manteau la promo, mais vous n’en parlez pas tout de suite sur cargo... effet de buzz, quand tu nous tiens. donc évidemment on se demande se qui les pousse à en faire autant, c’est pas le genre de la maison qui régulièrement nous file des disques sans essayer de nous influencer - nous sommes de toutes façons totalement incorruptibles à cargo ! sauf que là, il faut bien avouer : c’est une bombe, une petite merveille. un disque généreux et subtil. à l’image de john convertino et joey burns, que l’on rêve au passage de voir jouer dans un film... ils ont des vrais gueules d’acteurs ces deux là ! car le cinéma est partout dans hot rail, il est comme chez lui. tous les cinémas, tous les genres sont là. on se demande, d’ailleurs, pourquoi tarentino ne s’est pas jeté depuis longtemps sur les compositions des calexico. l’instrumental "el picador", morceau génial avec ses trompettes mexicaines, à l’air tout droit sorti d’une bande orignal d’un film de tarentino.

western spaghetti

mais si l’on se retrouve souvent au milieu d’un western spaghetti ou d’un film de mafia en plein cœur de la sicile du parrain (muleta), l’amour des calexico pour le cinéma est partout sur hot rail : "ballad of cable hogue", single, en anglais et en français, de l’album est aussi le titre d’un film - loin d’être le meilleur - de sam peckimpah. l’étrange "ritual road map" pourrait se retrouver sur n’importe quel soundtrack hollywoodienne de qualité. et bien sûr "mid town" et sa batterie infernale nous apprend clairement que convertino - je dis cela après confirmation auprès de l’intéressé durant l’interview que nous avons fait pour cargo - est un fan absolu de rusty james, aussi bien le chef d’œuvre de coppola que l’extraordinaire bande originale de steward coppoland.

mou du genou

mais hot rail ce n’est pas que ça. cet album est bien trop riche pour être résumé ou rangé dans une seule catégorie. s’amusant avec giant sand, créant op8 avec lisa germano - pas la peine de lui accoler un adjectif, on en trouve plus depuis longtemps pour dire à quel point on aime lisa germano sur ce cargo - ou jouant sur les morceaux que jean louis murat leur consacre les calexico savent tout faire, et avec talent. les 7’45 délirante de "fade" en sont un exemple implacable. morceau aux influences nettement jazzy, tout commence calmement, presque sereinement. mais rob mazurek à la trompette - cornet - en a décidé autrement et s’envole dans des tourmentes sans fin. superbe ! après cela on avait bien besoin de l’accordéon reposant de "untitled iii" - au passage le "untitled ii", un peu dans le même genre, est une pure merveille, simpliste au possible, totalement dépouillé et néanmoins chargé d’une émotion rare - ou de la très belle ballade "sonic wind" - un des rares morceaux chantés de cet album qui comme son prédécesseur est en grande majorité instrumental, qui nous donne envie d’aller, empreint de nostalgie, se balader sur une plage de normandie, au mois de septembre, en fin de journée... regarder la mer... ecouter les calexico... une certaine idée du bonheur ! bon et puisqu’il faut bien trouver quelque chose à dire de négatif - je sais pas qui à décrété ça ? - défoulons nous sur le seul morceau de l’album qui ne soit pas une entière réussite. "drenched", un peu mou du genou c’est vrai. mais on se dit que sur hot rail, "drenched" sort du lot, car il lui manque un petit quelque chose, peut être pas assez d’émotion, je ne sais pas trop, mais en même temps un morceau comme celui aurait sauvé pas mal d’album de la noyade cette année ! alors si vous n’avez pas envie de danser sur l’excellent "tres avisos" et le génial "el picador" en vous fracassant la tête à la tequila - avec un peu de sel et de citron bien sûr, si hot rail ne vous nettoie pas le cerveau pour la journée quand vous l’écoutez à fond le matin, si vous ne mourrez pas d’envie de lire l’interview que nous avons eu avec les calexico ou si vous ne courrez pas les voir en concert très bientôt... qu’est ce que vous voulez que je fasse pour vous !

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publié par le 09/05/00