accueil > articles > lives > broadcast + six by

publié par aureza le 25/04/00
broadcast + six by seven - Boule noire, Paris - 21/04/2000
Boule noire, Paris

racleur de gorge

a ne pas en douter il existe bien deux 6x7, ce qui complique un peu l’opération. l’un sur disque avec ligne de basse tendue comme un fil conducteur sur lequel repose tous les morceaux, plus posé, plus mélodieux et l’autre sur scène terriblement électrique, surprenant. surprenant d’abord parce qu’habitués aux clichés pop on s’imagine des blondinets tirés à quatre épingles, modeux à souhait, rasés de près, homogènes. et sur la petite scène de la boule noire s’impose à nous un grand gaillard, brun, tatoué, racleur de gorge, entouré d’un bassiste hébété et d’un guitariste aussi petit, jeune et fou. leur apparence contredit déjà l’approche habituelle et brouille les pistes. ligne de basse omniprésente, guitares saturées, volume au maximum. six by seven déploie de l’énergie sur scène sans pour autant établir un vrai contact avec le public. mais la première partie pour une fois n’est pas synonyme de moindre effort.

faussement vaporeuse

arrive broadcast et avec lui son public, jeunes hommes à la pointe de l’esthétique branchée avec chevelure étudiée et vêtements étriqués, jolies femmes à l’abri sous leurs robes clichés. la salle n’est plus la même, plus dense et plus faussement vaporeuse. le groupe arrive donc, plus à l’image de ce que l’on peut attendre d’une formation anglaise, à ceci près que signés sous le label warp et avec un précédent vrai/faux album on s’attend à une bonne surprise. images projetées en toile de fond, insectes grouillants, terre au loin, décomptes égrainés, rondes de molécules, objets flottant.... la voix de la chanteuse pourtant charmeuse ne surgit qu’à peine, par à-coup et les mélopées plongent dans des pensées, prolongent les instants, planant.

champignons nucléaires

les morceaux s’enchaînent. la salle s’agite encore un peu plus à l’écoute du tubesque "come on let’s go". je découvre l’album en live, (par la suite la différence entre disque et live - son plus dur, voix moins présente - saute aux oreilles et une fois n’est pas coutume ma préférence va à la scène), malgré le sas imperméable qui nous sépare du groupe, l’aspect lancinant que certains diront répétitif aide à l’imprégnation. le dernier morceau se fait feu d’artifice, explosion du son, rencontres électriques de bruits et de lumières, abus (dangereux ?) d’effets stroboscopiques, champignons nucléaires projetés sur le mur derrière. aucune alternative possible, saturation du son, de la lumière, à ne plus savoir si les sens en sont anesthésiés ou au contraire.

Partager :

publié par le 25/04/00