elle nous avait promis « la nuit psychédélique ». elle a tenu parole. le 13 décembre, brisa roché a plongé une maroquinerie sold-out dans les abysses de ton nouveau disque, takes.
ultra-soignée
pari risqué mais gagné, la sublime américaine a entamé son set par une version de “high” puissante, nappée de réverb, de plages de liberté vocale, le tout dans un éblouissant contre-jour. parce que la scénographie est, comme tout avec brisa roché, ultra-soignée. des lumières chatoyantes et brumeuses, aux globes aux couleurs changeantes suspendus, en passant par les broches argentées épinglées sur les tenues entièrement blanches des musiciens... tout est étudié pour habiter l’espace, le rendre beau et chaleureux. autant d’adjectifs qui vont comme un gant à brisa roché, dont la scandaleuse beauté fait le mystère et la fragilité.
les morceaux d’enchaînent joyeusement et intensément. à chaque interstice, brisa roché rappelle à quel point ils « ont attendu » le moment de remonter sur scène, de retrouver le public. son irrépressible besoin de communiquer est à son tour communicatif et l’on entend des « brisa on t’aime » fuser à travers le public. c’est cet échange qui fait de chaque concert de brisa roché un moment de magie et de partage.
reverb
des dix-huit morceaux joués ce soir-là, on retiendra les réarrangements destinés à mettre en avant la présence des musiciens, dans une composition somme toute classique : guitare, basse, batterie et clavier. de fait, les ambiances et la cohésion de l’ensemble des musiciens sont mises en avant, cherchant à rééquilibrer la présence magnifique et hypnotisante de la belle brisa. et parfois, au risque de noyer certaines émotions de la voix dans les nappes de réverb. on repense à la délicieuse session acoustique que brisa nous avait offerte et on se dit que certains effets live font disparaître certaines nuances au profit d’une interprétation plus spectaculaire.
free hugs
tout cela n’empêche pas de ressortir du concert avec un sourire indéfectible et une envie de s’inscrire aux clubs de free hugs du monde entier. merci à brisa pour autant de générosité.
Je veux bien la croire capable du meilleur sur scène, mais sa prestation au Café de la danse exactement un an auparavant (décembre 2006, donc avant l’enregistrement de Takes) ressemblait plutôt à une répèt’, si l’on excepte une reprise canon de Devo (« Girl U want ») qui lui allait comme un gant.