Oh My God ! They are back !

Quand on est adolescent on aime bien jouer à se faire peur : alors on regarde des films gore. A mon époque, celui qui terrorisait les jeunes filles s’appelait Freddy ; il avait de fort jolies griffes quand il sortait dans la nuit. Généralement, il y avait une bande de jeunes insouciants, s’amusant gaiement et puis, soudain, on entendait un bruit et il y avait toujours une dinde pour dire "Oh mais ça alors, qu’est-ce donc ? Je file voir ce qui se passe !". Et nous on savait qu’elle s’apprêtait à faire une énorme bêtise, que c’est déchiquetée en mille morceaux qu’elle réapparaîtrait dans la scène suivante et on hurlait devant le poste de télé des "Mais non !!! Triple idiote n’y va pas !!!"

Ces sentiments de peur au ventre, de palpitations intenses, de frissons d’effroi, je les ai de nouveau ressentis quand j’ai lu qu’un groupe de poids venait tout juste de sortir un nouvel EP ! Ce groupe c’est celui des sœurs Deal, qui agissent plutôt en col Claudine qu’armées de lames acérées au bout des doigts ! Qu’on se le dise les Breeders sont de retour ! Et on peut décemment trembler après l’épisode raté de Mountain Battles tout juste sorti en 2008. Elles avaient réussi à nous prouver que tout homme avait ses failles et que Tout Albini qu’il est, Steve n’avait pas été très inspiré dans la production censée marquer un retour tonitruant de nos « last splasheuses » tant regrettées.

Fatal To Fate est un Ep proposé en autoproduit (Do It Yourself). Son écoute est plutôt une agréable surprise, les 4 morceaux se découvrent avec plaisir et touchent des registres assez divers dans ce que savent faire Kim, Kelley et leurs comparses. “Fate To Fatal” débute admirablement l’EP prouvant que, malgré tout, les Breeders ont gardé leur âme de rockeuses, on revient au son des débuts 90’s et c’est un grand soulagement. Le deuxième titre, “The Last Time,” est interprété par Mark Lanegan, il est nettement plus doux et sans être transcendant tient bien la route. “Chance Are” est une reprise mollassonne de Bob Marley. Là on aurait pu s’attendre au pire (on vous fera grâce de la calamiteuse chanson hispanique de l’année dernière qui restera gravée dans la mémoire comme pire souvenir de concert pour les festivaliers de la Route Du Rock 2008). Ici, on s’en sort sans trop de dégâts, ce n’est pas le morceau qu’on aimera se repasser en boucle mais il s’écoute gentillement. Pour finir les Breeders nous offrent un très bon morceau quasiment instrumental, “Pinnacle Hollow”, ici encore on navigue plus dans la quiétude que la folie rockeuse pure mais le plaisir de l’écoute est bien au rendez-vous.

The Breeders sont de retour et pour une fois on peut dire qu’il s’agit là d’une sacrée bonne nouvelle.

Ne sont-elles pas adorables les mamies Deal en train de fabriquer leurs petits vinyles ?