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publié par gab le 12/10/12
Boy
- Mutual friends
Mutual friends

C’est bien connu, les hommes du cargo savent laisser s’exprimer leur part de féminité. Aussi lorsqu’on découvre un groupe de filles qui se fait appeler Boy, passé le quart de seconde où on se dit « tiens des fans de U2 » (avant de réaliser qu’elles n’étaient a priori même pas nées à l’époque), on ne peut s’empêcher de sentir des affinités émerger. Copines ! Enfin des filles qui assument leur part de masculinité ! Les premiers doutes apparaissent cependant lorsqu’on tombe sur la pochette et ne font que se confirmer aux premières écoutes. En résumé, on s’est bien fait avoir puisque Boy, certes, mais pop féminine surtout. Tant pis, ou plutôt tant mieux, encore une occasion pour nous autres mâles cargotiens de laisser affleurer notre sensibilité exacerbée.

chemin

Et encore s’il n’y avait que les mâles officiels du cargo. Or on constate rapidement que leurs héritiers ne sont pas en reste. T., 4 ans, vient jeter un œil alors que le clip du single "Little numbers" défile à l’écran et laisse échapper un « oooh, elles sont belles ». Puis, alors que le père se félicite intérieurement du bon goût esthétique de sa progéniture, « et elles chantent bien » (tiens oui, c’est vrai). Ces compliments venant d’un petit garçon chaud comme la braise qui pas plus tard que le week-end dernier tentait d’embrasser la petite A., 4 ans, sur la bouche à son anniversaire devant ses parents horrifiés, c’est gage de qualité. Mais je m’égare, on parlait de part de féminité et il en faut pour faire son chemin dans Mutual friends, le premier album de Boy. En effet, nos demoiselles sont parties sur une musique très pop, légèrement sucrée (mais pas trop, très bon dosage) et plutôt variée. A cela s’ajoute de belles voix bien mises en valeur, fiston a entièrement raison. Après il faut bien sûr s’accommoder des sujets de discussions tendance girlie sur les sorties en boite, les serveuses et les gros lourdauds qui tentent de faire main basse sur la marchandise dès que monsieur a le dos tourné. Pour nous autres pères de famille, c’est relativement exotique (il ne nous viendrait bien sûr jamais à l’idée de tenter quoique ce soit avec la babysitteuse) et on ne peut que compatir.

revendications

Passé ces premières considérations d’usage et malgré toute la mauvaise foi qui nous anime, on a rapidement la surprise d’accrocher bien plus que prévu à cet album à la légèreté trompeuse. On est bien entendu tombé en arrêt d’emblée sur le single "Little numbers" ou comment se faire woho-wohoter en beauté. Ne cherchez même pas à résister, c’est imparable. Non, c’est sur le reste qui au départ nous a laissé un peu sceptique qu’on pouvait définitivement mieux faire. C’est léger bien sur mais drôlement bien mis en place. Que ce soit dans les moments plus intimes ("This is the beginning", "Waltz for Pony") ou dans les revendications pop ("Oh boy", "Waitress"), le ton juste est systématiquement de mise. Sans compter que l’automne 2012 a décidément besoin de gaité pour nous permettre d’accueillir la fin du monde dans des conditions optimales. Bref, le bon disque au bon moment, n’en demandons pas plus. Sans compter que par là-dessus, se greffent nos petits coups de cœurs personnels qui viennent faire de bonnes petites vagues autour de l’impact "Little numbers". "Waitress" tout d’abord qui n’a peut-être pas les paroles du siècle mais illustre à merveille la légèreté bienfaisante susmentionnée. "Army" ensuite qui sait user et abuser de son refrain charmeur (part de féminité nous voici) tandis qu’un "Skin" un poil plus sombre nous voit adhérer plutôt deux fois qu’une à son débit revigorant.

bulles

On pourrait continuer ainsi à faire le malin pendant encore longtemps, le résultat ne changerait plus guère maintenant. D’une désinvolture désarmante, les filles de Boy font des bulles de chewing-gum en devanture de leur échoppe tandis qu’elles s’imposent en douce dans notre play-list quotidienne. Imparable disait-on ?

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publié par le 12/10/12