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publié par pheribôte le 08/10/99
blur + ooberman - Palais de la mutualité, paris - 15/09/1999
Palais de la mutualité, paris

pub à cancer

blur, une pub à cancer ? ... graham coxon, une cigarette ; damon albarn, 2 ; l’imperturbable play-boy alex james, 7 ; voilà un homme qui peut jouer de la basse voire de la contrebasse, s’enfumer et poser en même temps. ce n’est pas sans un minimum de doutes que l’on se rend à un concert de blur, groupe légendairement en retard aux conférences de presse (voir encore la route du rock 1999) et qui ne brille plus depuis longtemps pour la subtilité de ses réponses d’interview... seulement, il n’en reste pas moins qu’ils sont excellents musiciens, qu’ils ont donné à la pop anglaise des années 90 parmi ses plus belles lettres de noblesse et qu’on ne peut qu’admirer le tournant musical qu’ils ont pris, assumé et réussi depuis leur cinquième album (blur de son nom). la première constatation que l’on puisse faire en arrivant à la mutualité, c’est que le public du groupe a vieilli avec lui, malgré une concentration résistante de minettes dans les premiers rangs de la salle. c’est ensuite sans faire de foin que les 4 musiciens s’attèlent à leurs instruments respectifs.

réjouissant

damon albarn, pour qui l’heure de la réconciliation semble avoir sonné, arbore une panoplie coupe immonde-pattes cradosses et tee-shirt informe très liam g. (mais sans le sponsor adidas). le public est impatient, le groupe attaque avec les trois premiers morceaux de son dernier album : "tender" puis "bugman" et le single actuel "coffee & tv" ; titre cointerprété également en live par un graham coxon désormais quasi charismatique. dans la mesure du possible bien entendu... audience et chanteur se répondent ensuite sur "end of a century", damon saute et ressaute de plus belle comme à son habitude jusqu’à en tomber par terre sur "advert". il se montre également plus instrumentiste qu’à son habitude : guitare sèche, harmonica et maracas géants à l’appui sur plusieurs titres. il arrose le public avec condescendance une fois, deux, puis trois, puis dix tout au long du concert, et quand on sait comment le palais de la mutualité est mal aéré, on se doit de souligner que ce n’est pas un petit geste. sans omettre que pour tout ça il a accepté de faire une croix sur le match chelsea-milan a.c.. les blur ont donc su restés gentils avec leur public fidèle ? réjouissant.

osmose créée

jusqu’au premier rappel, la moitié de 13 est écoulée. quelques morceaux plus anciens arrivent alors : "beetlebum" pour lequel graham s’enferme sur place avec sa chère guitare et un très beau et très réussi "country sad ballad man", à la batterie claquée et aux cordes ultra tendues. "it’s a happy song" nous dit-on. " a french song now... is there somebody here who could sing it ? but really." malgré de nombreuses manifestations, personne ne monte sur scène et c’est alors toute la fosse qui chante les paroles françaises de "to the end", damon, souriant s’agenouille pour finir la chanson. cette osmose créée, le deuxième rappel comporte des titres plus vieux encore dont les deux grands succès de 1994. "girls and boys" soulève le public jusque dans les derniers rangs du balcon. toujours vivace, il a droit à un "parklife" expédié à toute allure. graham dont on sait qu’il est le principal initiateur du retournement musical de blur vomit quelques mots dans le micro en riant jaune, damon et alex rigolent en douce eux aussi et font les pitres en investissant une plus ou moins grande partie de la scène. enfin, après une ultime redistribution d’eau, le groupe nous quitte avec "song 2". avec une set-list variée, traversant les six albums du groupe, blur a conquis l’ensemble du public de la mutualité, même les plus sceptiques... avec ses hauts et ses bas, ce n’est pas le "meilleur groupe live du monde" (dixit monsieur albarn), mais il demeure un vrai groupe de musiciens qui a plutôt bien vieilli et c’est déjà beaucoup.

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publié par le 08/10/99