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publié par gab le 11/01/05
bishop
- it's full of stars
it's full of stars

chaland

alors que l’été s’annonce à nouveau chaud et pesant, on découvre aujourd’hui le remède miracle à cette future torpeur : bishop et ses morceaux frais, légers, entêtants. rien à faire désormais de l’énième rupture de stock en ventilateurs de notre supermarché habituel et surtout du ton méprisant du vendeur lorsqu’il nous délivre la nouvelle. c’est décidé, on se passera plutôt "shevil" ou "pale blue dream" en boucle, allongé, évitant tout mouvement inutile, baignant dans notre propre sueur et la moiteur d’une nuit sans brise. leur musique et cette voix rafraîchissante (un petit côté dave gahan de depeche mode période dream on sur le premier morceau d’ailleurs) nous feront vite oublier les gouttes qui perlent, roulent et trempent inexorablement les draps. et ça fait du bien par où ça passe car il y a fort longtemps qu’on n’avait pas eu entre les mains de la pop (on va appeler ça comme ça) aussi enthousiasmante. pourtant il ne s’agit là que d’une démo, it’s full of stars, autoproduite et téléchargeable, pochette incluse, sur le site minimaliste du groupe (http://bishop.band.free.fr). de là vient peut-être cette impression de fraîcheur qu’on apprécie tant chez les groupes qui se lancent et chez qui les imperfections inévitables (du son même jusqu’au mixage) accentuent d’autant le charme de l’ensemble et font fondre, malgré nous, nos barrières habituellement plutôt élevées et parfois même barbelées. une démo de sept titres, donc, bien ficelée avec un bon son et tout ce qu’il faut là où il faut pour accrocher le chaland, notamment, et ça joue beaucoup, un très bon choix d’enchaînement des morceaux.

contagieux

tout commence calmement avec "shevil" et "pale blue dream" qui, de leurs rythmiques électro, feront notre bonheur estival (mais je me répète !) ... puis vient le tubesque "haunted waltz" où on découvre une vraie dynamique de groupe, des guitares tortueuses et un chant qui nous montre de très jolis aigus (après de très beaux graves) et nous transporte complètement. et c’est une des forces de bishop de maîtriser plusieurs facettes au niveau du chant, du charme au mystère, du calme à la transe, toujours très bien senti, toujours dans le bon feeling. mais j’étais parti sur l’évolution des morceaux de cette démo et je m’égare ... en réalité, les chansons semblent fonctionner par deux pour les ambiances et affinités. on a d’abord de l’électro calme sur les deux premiers titres, puis un style un peu plus classique, mais extrêmement efficace, au niveau de l’orchestration sur les deux suivants, "haunted waltz" et "electric horseman". si ce premier est irrésistiblement pop, contagieux et promis à un bel avenir de classique, le deuxième s’infiltre plus insidieusement par tous nos pores pour nous envelopper et nous élever tranquillement jusqu’à ce beau final tout en retenue. vient ensuite l’extraterrestre "james bond song", ses deuxièmes voix éthérées et son tempo aussi lent qu’accrocheur. là on ne répond plus de rien, on se laisse porter sans réfléchir ... et ce n’est pas son pendant, l’aérien "iou", qui nous ramènera sur terre avec son piano tranquille et son chant délicat qui se dépose en nappes successives à nos oreilles tout en flottant là, juste sous le plafond.

chaloupé

sept titres, des morceaux en couple plus ou moins fidèles, le compte est bon, il reste forcément un titre quelque part, un inclassable qui en vaut deux, et ils nous l’ont gardé pour la fin, c’est encore meilleur. voici donc le sommet de l’album, "swap file (the first sale doctrine)". oh ce n’est pas le sommet commercialement parlant (comme semble le confirmer le titre), ce n’est justement pas un tube, loin de là. c’est un morceau de fin d’album comme tous les disques devraient en posséder un, un morceau qui donne le temps de prendre congé, de s’habituer à l’idée que la fin est proche sans nous laisser choir lamentablement. prenez quelques guitares noisy de la grande époque (début ’90, my bloody valentine, tout ça ...), ajoutez-y un petit rythme un peu chaloupé, un peu baggy (en assez lent), n’oubliez pas une voix désarmante, sure de son effet, proche d’un tim booth (james) en grande forme et retenue, saupoudrez de deuxièmes voix hypnotiques, faites revenir le tout pendant plus de neuf minutes (à la stone roses) pour la bonne bouche et vous avez au final une pièce maîtresse comme peu savent encore en faire. il faudrait aller lorgner du côté des premiers verve ("all in the mind" ou "gravity grave") pour avoir une idée plus juste de ce que ça peut donner à l’écoute, et c’est magique.

ventilateur

un nouveau groupe à suivre de près donc, des petits frenchies sans complexes et qui se font visiblement plaisir et à nous aussi par ricochet. et que demander de plus maintenant sinon un été gris et pluvieux (eh oui, toujours pas trouvé de ventilateur en attendant) ... on peut toujours rêver - le nez dans le ciel étoilé de bishop - mais on le sait déjà, l’été sera chaud et bon ...

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publié par le 11/01/05
Informations

Sortie : 2004
Label : autoproduction