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publié par Mickaël Adamadorassy le 07/06/19
Big Thief - Le Trabendo, Paris - 27/05/2019

Après un passage à la Maroquinerie en début d’année pour défendre son album solo, nous revoilà avec Adrianne Lenker, cette fois-ci avec son groupe Big Thief. Comme la dernière fois à l’Espace B, c’est complet et on est bien serrés devant la scène tout en longueur du Trabendo qui a été fleurie pour l’occasion : roses blanches sur les pieds de micro et bouquets ou corbeille de fleur devant la batterie.

Le groupe est disposé de manière originale, tout en longueur aussi : tout à droite le guitariste Buck Meek, dont parfois on ne sait pas trop ce qu’il joue exactement mais en tout cas il a la pêche et il sourit beaucoup (on est un poil méchant, en fait il joue plein de choses,en appui de la guitare d’Adrienne, ce n’est pas un guitariste "lead" classique, il est plus... "ambiant" ?, dans les petites touches qui embellissent) , au milieu le batteur barbu James Krivchenia qui jette parfois des regards entre l’halluciné et le psychopathe, tout en étant impeccable sur le tempo, inventif et toujours dans la bonne intention, ce qui est important chez Big Thief, où l’on peut passer de la folk fragile tout en douceur à une partie instrumentale rock explosive. Et enfin à côté du batteur, le bassiste Max Oleartchik le plus discret de la formation, j’avoue je n’ai pas grand chose à dire sur lui, ce qui en un sens est une bonne chose pour un bassiste ? et tout à droite, presque collée au mur bordant la scène, Adrianne-Ripley.

Enfin... Adrianne tout court, qui a rasé ces cheveux mi-longs et porte un petit marcel kaki dévoilant des bras plutôt musclés. Mais cette comparaison avec l’héroïne d’Alien n’est pas si saugrenue que ça : Ripley est un personnage à la fois sensible, capable d’empathie et de chaleur, vulnérable parfois et en même temps c’est une badass capable de dépasser ses peurs et tenir tête à la maman Alien.

Il y a cette même dualité chez Adrienne : souriante et en apparence décontractée la plupart du temps, impeccable dans le jeu de guitare comme le chant, elle est capable tout d’un coup parce qu’un détail ne s’est pas bien passé au début du morceau, de se faire toute une montagne dans sa tête et de finir par ne plus pouvoir le jouer et en même temps sur l’excellent "Contact" qui ouvre le dernier album U.F.O.F, en live le groupe passe d’un coup un "niveau", il y a quelque chose de plus solide, une détermination supplémentaire et quand on arrive au tournant du morceau, quand Adrianne se tourne pour monter son ampli à 11 et qu’elle hurle en même temps qu’elle balance son solo à la fois mélodique et noisy, c’est totalement badass, c’est envoyé comme un groupe de rock devant lequel des fans déchaînés pogoteraient, complètement ahuris, remués par la déflagration musicale qu’ils viennent de se prendre. Et le morceau d’après on repart sur une folk rock à fleur de peau qui met en valeur toute la beauté de la voix, toutes les émotions qui traversent le chant d’Adrianne.

Au niveau de la setlist, on alterne beaucoup de morceaux du dernier album U.F.O.F., qui est bien parti pour finir dans notre top 10 2019, mais malheureusement pas de "Jenni", l’autre titre très rock du disque et des titres du précédent disque Capacity, "Shark Smile", le très beau "Mary" où la beauté de la voix, l’émotion est à son comble. Pour finir le concert et faire plaisir aux fans qui sont nombreux à réclamer de vieilles chansons, Big Thief jouera "Masterpiece" et "Real Love", deux titres plutôt rythmés où tout le groupe peut se lâcher un peu et c’est une bonne façon d’achever un très bon concert, où l’on a vu un groupe qui s’est bien amélioré et qui commence à être envisageable sur de grandes scènes. Là-dessus ça ne dépend que d’Adrianne.

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