C’est peu dire que fort de ses deux albums sortis en 2019, U.F.O.F. et Two Hand, puis récemment du foisonnant double album Dragon New Warm Mountain I Believe in You, les américains de Big Thief étaient très attendus en ces deux soirs de juin. Attente prolongée car ces deux dates initialement programmées en février avaient dû être reportées pour les raisons que l’on sait.

Chance pour nous, Buck Meek qui avait raté la première date parisienne pour cause de soucis de transport, est bien présent ce soir. Son impressionnant set de pédales occupe un espace non négligeable de la gauche de la scène. À l’opposé, sur la droite se trouve celle vers qui tous les yeux se tournent, Adrianne Lenker, leadeuse charismatique du groupe de Brooklyn. Ce n’est pas par hasard si elle ne se place pas au centre, on sent chez elle la volonté de faire partie d’un ensemble, de ne pas écraser ses compagnons par son aura naturelle. Au centre donc mais au second plan, la section rythmique formée de Max Oleartchik et James Krivchenia. (tous s’étant rencontrés au prestigieux Berklee College of Music).

Une quinzaine de titres dans la setlist faisant la part belle au dernier album, sans oublier quelques pépites des précédents opus comme « Terminal Paradise » pour ouvrir le bal, « Not » ou encore encore « Contact » pour clore le show, précédant les deux rappels eux aussi tirés des albums post Covid : « Mary » et « Cattails ». Un set alternant morceaux calmes bercés par l’envoutante voix d’Adrienne et envolées post-punk qui auront pu surprendre les fans de la première heure. Et même si la prestation ne fut pas exempte de petits couacs, l’incontestable talent allié au magnétisme inné de sa leadeuse emportera la mise et ravira un public chauffé à blanc, qui en redemandera encore même une fois la lumière revenue dans la salle.