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publié par tairanteuh le 16/07/01
beta band
- hot shots 2
hot shots 2

bande original de film

selon les récents propos de david byrne dans les inrocks : « le psychédélisme, c’est tout ce qui a un aspect très libre et très ouvert, où tout peut arriver... ». alors oui les beta band sont psychédéliques, pas de question là dessus. après trois eps encensés par la critique, ils ont pris la liberté de publier un album expérimental, totalement décalé par rapport à la scène britannique, qui brassait les genres sans jamais oublier l’identité beta band. cette ouverture totale se retrouve encore avec hot shots 2 où ils invitent un producteur de r’n’b ou un rappeur pour "won", ahurissant morceau caché... imprévisibles ils le sont plus que jamais : impossible de préssentir un refrain, une mélodie, une structure ou une fin aux différentes merveilles dont regorge cet album au nom barré. alors que la fnac liste encore l’album comme la bande originale du film du même nom, le beta band brouille encore les pistes. après un single providentiel, "to you alone", très minimaliste et où ils jetaient les guitares et l’attirail typique, ils reviennent avec "broke", titre expérimental qui s’inscrit dans la même veine que le "get your freak on" de missy elliott. la production r’n’b n’est certes pas étrangère à ce phénomène (beta band / timbaland ça aurait fait mal). psychédéliques au point de choisir "broke", titre inaccessible comme promotion.

brouille marketing

déjà la brouille marketing autour de "squares" aurait du nous mettre la puce à l’oreille. i monster sample un morceau de pop 60’ pour insuffler à quelques bidouillages électro légers l’aspect tube. et c’est beta band qui s’en sort grandit car il y a derrière, une vraie passion pour ce morceau. on constate d’ailleurs une flagrante analogie entre la voix du tube 60’ et celle de steve mason. si en plus, le tout est passé à la sauce beta band, inutile de résister. l’imprévisible c’est aussi la schyzophrénie chronique de ce groupe... des fous à lier. des morceaux anodins s’emballent et finissent après refrain chavireur dans une envolée de guitare comme ce "human being" cousin d’un "dog’s got bone" du premier ep. la production apporte un renouveau en gonflant le rythme et les basses. les morceaux jouissent d’une profondeur pleinement exploitée, et ce n’est pas le monstrueux (dans le sens bénin du terme) "dragon" qui démentira cette remarque.

pépinière de san francisco

le comble c’est qu’on aimerait dire que le premier album était une farce mais il reste inédit et génial et il est impossible de ne pas voir certains de ces nouveaux morceaux comme des suites logiques à certaines seynettes antérieures : "quiet" use des même techniques vocales, ces chants qui s’élèvent et se perdent dans leur échos d’une manière systématiquement surprenante. la surprise c’est aussi chaque fin de morceau qui laisse libre cours à l’imagination musicale en partant dans divers sens... alors bien sûr je dois en dire un peu trop et ça gachera le plaisir éprouvé (et c’est inévitable) à l’écoute de cet objet. parce qu’un album inédit, expérimental, osé, ingénieux, surprenant et surtout réussi on en voit pas beaucoup en une année. pour une fois qu’un groupe ne se complait pas uniquement dans l’électro pour dérouter et qu’il démontre une culture musicale aussi vaste que variée (on citerait bien outkast, missy elliott, la pépinière de san francisco aussi bien que les kinks ou kevin ayers) on se dit que l’affiche beta band / avalanches à la route du rock aurait été l’évènement 2001. il vous reste qu’à vous le procurer et faire tourner ces deux groupes essentiels.

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publié par le 16/07/01