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publié par Renaud de Foville le 10/10/00
bertrand burgalat
- the sssound of mmmusic
the sssound of mmmusic

profession de foi

le easy listening est une profession de foi. aussi bien pour ceux qui écoutent que pour ceux qui la font, c’est un univers avec ses codes et ses rites... une touche de kitsch, sans quoi rien n’existe, beaucoup d’humour - et bertand burgalat, qui a quand même fait chanter la merveilleuse valérie lemercier, n’en manque pas, preuve à l’écoute du titre aussi charmant qu’hilarant qu’est "ma rencontre" - la participation de katerine y est pour beaucoup et avec plus de réussite que sur "l’observatoire", tout cela enrobé dans un écrin délicat - parfois un peu guimauve pourront dire certains - de cordes et de synthés très influencées par la musique de films... nous avions été emballé, à cargo, par le single - cf chronique - qui précédait la sortie de cet album, avec quand même la question de savoir si ce charme désuet et cet humour tenaient la distance le temps d’un album, et si nous nous pouvions tenir sur 15 chansons. mais burgalat ne fait pas que vivre dans un mobilier années 70, avec des chemises aux cols éclatants, il est un vrai producteur et un compositeur qui mérite le détour.

charme désuet ultra branché

ce n’est pas juste le caprice d’un patron de label ultra branché - tricatel - qui s’amuse à faire chanter houellebecq - qui a écrit les paroles de "gris métal", et qui nous fait un petit caprice. cet album il le prépare depuis longtemps, chaque chanson, ou presque, y a sa place et on se surprend plus d’une fois à se demander si l’étiquette easy listening que l’on colle souvent aux productions tricatel et que bertrand burgalat revendique n’est pas ici erronée. si on peut coller cette étiquette sur une grande partie de son travail et de sa production, on n’est plus ici dans le même domaine... car dès la cinquième chanson de the sssound of mmmusic, "île de béton", on glisse tout en douceur vers une musique résolument plus électronique, même si quelques arrangements et quelques sonorités sont toujours présentes, comme une véritable et tenace carte de visite tricatel. mais c’est sûr que ceux qui ne connaissent de burgalat que son travail avec valérie lemercier par exemple, pourront être assez surpris de la teneur de cet album.

amicalement vôtre

"attention amiante" est un des morceaux les plus poussés dans les expériences électroniques, et en opposition totale avec le morceau suivant, "chaque jour", petite ballade sympathique qui nous montre les limites de la voix de burgalat, qui peut assez facilement dérouter ou agacer. et bertrand nous ballade ainsi tout au long de cet album dans son univers aussi 70’s - "nonza" pourrait très bien illustrer une séquence de amicalement vôtre - que visuel, aussi contemporain que poétique et humoristique. "ok skorpios" pourrait se retrouver sans aucun problème sur l’excellente bande son de the virgin suicides de air, groupe assez proche de l’univers tricatel et burgalat. cinéma, 70’s et poésie... tout est là !

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publié par le 10/10/00
Informations

Sortie : 2000
Label : tricatel / source