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publié par gab le 27/02/14
Bernard Lenoir
- L'inrockuptible 2
L'inrockuptible 2

Et c’est reparti pour un tour. On n’a visiblement pas été les seuls à succomber à la nostalgie du volume 1 et on imagine bien la frustration pour Bernard Lenoir de devoir résumer 20 ans d’émission sur France Inter en seulement 38 morceaux. Voici donc le volume 2 (en mode double album à nouveau) de Bernard Lenoir, l’inrockuptible, histoire d’en remettre une couche ou d’enfoncer le clou, tout dépend d’où vous en êtes dans vos travaux de rénovation d’entrée en quarantaine.

plaisir

Le plaisir, voila ce qui ressort à nouveau de cette compilation. Le plaisir de retomber sur des morceaux qu’on n’a pas entendu depuis 20 ans, ceux qu’on adorait (typiquement "Kill your television" de Ned’s atomic dustbin) mais aussi ceux qu’on avait oublié (et qui font leur bel effet comme "**** and run" de Liz Fair). Le plaisir de (re)découvrir des groupes au nom évocateur (Papas fritas, Sebadoh ou Felt) ou non (The Chameleons). Le plaisir de retrouver aussi ces groupes qui ont marqué leur époque et qu’on avait un peu laissé de côté. Pulp bien sûr mais aussi, avec d’excellents choix de morceaux, Sparklehorse ("Homecoming queen"), Elysian Fields ("Black acres"), Eels ou encore Nick Cave & PJ Harvey. Le plaisir toujours de voir d’un autre œil ceux qu’on connaissait comme ça en passant mais qui le temps d’un morceau passent dans une autre dimension, Calexico et son "Fortune teller" ou encore Morrisey (qu’on avait jusqu’ici toujours trouvé bien inférieur à The Smiths) et le superbe "Why don’t you find out for yourself". Le plaisir enfin de voir en bonne place nos groupes référents, ceux vers lesquels on se tourne toujours régulièrement pour des retours aux sources bienvenus. Il s’agit là du gros de la troupe, on n’est guère surpris, les Lady & Bird, Elliott Smith, Divine Comedy, Go-Betweens, Pale Saints, Little Rabbits, Charlatans, Boo Radleys, Lemonheads, Catchers, Sonic Youth, Joseph ArthurKristin Hersh (ou comment transformer une chronique en name-dropping géant, on frôle l’absurdité totale). Nos propres incontournables main dans la main comme aux plus beaux jours de nos soirées radiophoniques d’antan, que demander de plus ?

vrac

Allez, puisque la franchise semble être florissante et qu’on ne voit pas pourquoi on échapperait au volume 31, quelques propositions en vrac et dans le désordre, histoire de voir ce qui manque au programme. Un petit Inspiral Carpets qui pulse bien ("Generations"), Jude ("Prophet") pour subjuguer l’auditoire, Belly ("Slow dog" ou "Gepetto") parce que pas de Lenoir sans Belly, Diabologum ("A découvrir absolument") pour le quota de français (mais pas que, on est bien d’accord), Elastica ("Stutter") pour relancer la dynamique en court mais intense, The house of love ("Shine on") parce que pas de Lenoir sans House of Love, Sleeper ("Alice in vain") pour notre revival personnel de 2013, Unbelievable Truth ("Same mistakes") puisque c’est assez incroyable que le groupe n’ait pas trouvé son chemin sur les deux premières compilations ou encore Miossec ("Crachons veux-tu bien") pour à peu près la même raison. Quand on voit la quantité de groupes indispensables déjà présents sur ces compilations et celles à venir, tous ces groupes venus jusqu’à nous grâce à un seul homme (ou presque), ça laisse songeur. C’est à se demander comment font les jeunes générations sans Bernard Lenoir. Ah oui, elles ont internet c’est vrai (et donc le cargo !2). Elles auront aussi désormais les compiles colorées de Bernard Lenoir, le passage à la postérité étant assuré !

 

1 pour les volumes 4 à 6, histoire de changer un peu, on propose des morceaux issus des regrettées Black Sessions, please ...

2 on peut toujours rêver

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publié par le 27/02/14