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publié par gab le 30/01/09
belone quartet
- 1802
1802

ramifications

Alors que nos projecteurs se tournent de plus en plus vers une scène nantaise à l’activité foisonnante, arrêtons-nous quelques instants auprès du duo electro/rock-selon-les-moments, Belone quartet. Jusqu’à très récemment lorsqu’on évoquait Nantes, on pensait surtout French cowboy (voire par extension Katerine ou Dominique A.). Or depuis peu les choses bougent, on a vu arriver il n’y a pas si longtemps Mansfield.Tya avec un premier album remarqué (on s’attardera d’ailleurs bientôt plus longuement sur leur album à venir), on a récemment chroniqué l’album de The healthy boy et on découvre dans la foulée Belone quartet. Une grande activité dans des registres musicaux plutôt éloignés les uns des autres (rock, folk, electro) et, chose étonnante lorsqu’on se penche un peu plus près, on se rend compte qu’il existe des ramifications souterraines fortes entre tous ces groupes émergés/ents.

présence

Belone Quartet est donc un duo composé de Benjamin Nerot (membre unique de The healthy boy) et d’Antoine Bellanger (qui a enregistré les derniers albums de The healthy boy et de Mansfield.Tya). Un duo qui s’est vu renforcer dans le passé par la présence au chant de Julia Lanoë (Mansfield.Tya), notamment sur l’excellent premier album Swords and roses. Tout ce petit monde se suit visiblement de près depuis 4/5 ans déjà, que ce soit en tournée ou sur album, et, à voir la qualité des albums respectifs de ces groupes sortant à quelques semaines d’intervalle, on ne peut que constater l’intérêt sur la durée d’une saine émulation comme celle-ci. En ce qui concerne Belone quartet, la sortie du moment est en fait leur troisième album, 1802, et on vous mentirait si on vous disait qu’on avait accroché d’emblée à l’album dans son intégralité et sans sourciller. En même temps on est bien loin ici de nos pénates folk-rockeuses habituelles, un peu perdus certes mais, paradoxalement, c’est aussi ce qui a retenu notre attention. Quoi de mieux en effet que de se faire bousculer un peu musicalement de temps à autres. Et au final, à part un décrochage en milieu d’album ("All the beauties" et ses sonorités vraiment trop eighties, "The cure" peut-être trop tortueux), les autres morceaux font leur chemin et on y revient, on y revient.

peloton

Il faut dire que l’album commence fort ; "Even if the fields, the rivers and the places" et ses chants scandés, rejoints par une guitare accrocheuse en cours de morceau ; "Bad winter nights", la gravité de la voix ayant un impact aussi fort que chez The healthy boy ; "The sleeper" et ses dialogues guitare-chant, son refrain joueur et plus lumineux ; "The way I want to die" et ses triturations electro-jeu-vidéo, son chant entêtant. Maintenant, bien que les morceaux les plus accrocheurs aient été judicieusement placés en début de disque et une fois le délicat milieu d’album passé, notre bonheur se trouve plutôt en queue de peloton avec "O’ Anna", sa douceur, sa fin lancinante à plusieurs voix, et une clôture d’album atypique et enthousiasmante ("Time" et sa tonalité rock plus acérée ; "To her soul" aux antipodes avec ses arpèges de guitare classique). En résumé si le début du disque nous soutient bien dans nos pérégrinations métropolitaines, c’est plutôt la fin qui reste en tête pour le reste de la journée.

mélange

Mais quel enchaînement de circonstances a donc pu nous mener ainsi vers ce disque a priori non taillé pour nos oreilles ? On vous passe les détails personnels mais il se trouve qu’au moment de le recevoir, cela faisait tout juste deux semaines qu’on avait découvert Belone quartet et qu’on écoutait en boucle leur premier album, Swords and roses, sorti en 2005 et librement téléchargeable sur le site internet du groupe. Et si 1802 nous a demandé un surplus d’attention afin de l’apprivoiser, Swords and roses fut quant à lui adopté instantanément ou presque. En même temps on ne se refait pas, une tonalité légèrement plus pop, voix féminine et masculines imbriquées, une plus forte présence des guitares, plus de douceur et de mélodie dans le chant, il n’en faut guère plus pour nous séduire. Belone quartet a, en ce qui nous concerne, trouvé là le mélange parfait entre guitares et rythmes électros, avec en cerise sur le gâteau la voix rauque de Julia pour nous conquérir complètement. Une très belle porte d’entrée dans l’univers du groupe que l’on vous recommande chaudement avec le risque d’avoir ensuite un peu plus de mal à vous accommoder du parti pris plus radical des albums suivants. Un risque à prendre assurément.

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publié par le 30/01/09
Derniers commentaires
vinciane - le 05/02/09 à 16:11
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je relis cette chronique après avoir écouté et réécouté les deux albums (qu’elle m’avait incitée à découvrir, donc) et tu es vraiment pile dedans... !

autant on accroche de suite à swords and roses (diable, oui), autant on sourcille en écoutant 1802... et pourtant on y revient et revient... un côté dark et prenant, kitsch et pop... darkpop ça existe comme genre ?
j’ai pensé à migala et tindersticks pour l’inspiration vocale... on y retrouve aussi un peu black heart procession (darkpop leur irait bien aussi tiens), mais musicalement c’est quand même très étrange... et très différent du premier album. et évidemment, j’adore la présence de julia lanoë sur les deux.

chouette découverte en tous cas, merci gaaaab.

ps : wikipedia me dit : Dark Pop, also known as Fetish Pop or Electro-Goth. c’est bien ça, j’invente des concepts qui existent déjà pour exactement la même acception. c’est qye je dois être dans le juste !! le côté fetish-goth c’est ce que je ressentais pas mal en disant "kitsch"... ça fait penser à certaines choses de recoil aussi. (tiens wikipedia cite justement depeche mode comme dark pop, on y revient !!)

Informations

Sortie : kythibong