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publié par Emmanuelle Nemoz le 15/02/20
Bear's Towers - Château Rouge, Annemasse - 01/02/2020

Lorsque nous avions rencontré Bear’s Towers au festival Guitare en Scène l’été dernier, ils nous avaient parlé de leur prochain EP tout juste enregistré (voir notre article) ; nous les avons retrouvé il y a quelques semaines pour un entretien à l’approche de la sortie de Prism, dont un premier single, "Silent Birds", est disponible depuis ce 14 février, clip à l’appui (voir lien en bas de page).

Pour le groupe haut-savoyard créé en 2015 par 4 copains d’enfance, c’est un nouveau virage : après un premier album (Never Alone) très folk, un second (Kyma) plutôt rock, Prism assume complètement les sons electro qui avaient déjà fait leur apparition par petites touches sur quelques morceaux.

Si le bassiste de Bear’s Towers, Olivier K. Hudry, est de longue date amateur du genre, c’est la rencontre du groupe avec Jérémie Bénichou, de Diva Faune, qui est à l’origine du son électro de Prism, dont il est le réalisateur.

"Les goûts différents des membres donnent le son du groupe", explique Nathan Karraoui, le guitariste : "il y a souvent deux clans quand on écrit : folk-électro d’un côté (Aurélien Pinget, au chant et à la guitare folk, et Olivier) et folk-rock de l’autre (Nathan et son jumeau Tommy, le batteur), puis on trouve le juste milieu. Ensuite, Jérémie nous propose des trucs."

Comme l’explique Aurélien, "la petite étincelle qui fait que la chanson existe est toujours un initiative personnelle de l’un d’entre nous, qui présente un truc brut et on essaie de le tailler ensemble pour en faire un petit diamant". Ainsi, pour "Silent Birds" : "quand je leur ai proposé la chanson c’était une balade folk toute douce et très très calme, on a commencé à la jouer ensemble et d’un coup on a commencé à partir sur une version plus pêchue, plus rythmée, et bam, il s’est passé quelque chose, on s’est dit que c’était comme ça que ça devait être, finalement. Il ne faut pas trop se projeter quand on amène la première ébauche !".

"Silent Birds",a été choisi comme premier single car, pour Bear’s Towers, il fait bien la transition entre Kyma et Prism : "un esprit folk avec une transition vers l’électro et la pop, c’est un bon liant", analyse Aurélien.

Cette transition, on l’a également retrouvée sur scène pour la release party de Prism à Château Rouge, le pôle du spectacle vivant d’Annemasse (Haute-Savoie) qui avait déjà accueilli le groupe dans le cadre de son dispositif d’accompagnement musical et scénique "Sortie de Piste" : outre un jeu de scène plus travaillé et des éclairages très étudiés, Bear’s Towers a revisité les morceaux de ses précédents albums en ajoutant des arrangements électroniques, d’où une belle homogénéité avec les 4 chansons de Prism qui font leur apparition entre deux classiques du groupe.

On retrouve également sur ce nouvel EP le sens de la mélodie caractéristique du groupe avec, comme l’explique Aurélien, son parolier attitré, des textes plus ancrés dans la réalité que précédemment : "Silent Birds" est une réflexion sur "la difficulté qu’on a parfois à comprendre les émotions, les siennes et celles des autres", "Bells" évoque les enjeux de l’écologie, "If You Wanna Go" décrit "comment on en arrive à projeter toute une vie sur une seule personne et, quand elle part, il ne reste plus rien", et "Vertigo" traite de la jalousie et de "l’effet de vertige qu’on peut avoir quand on commence à croire qu’on voit l’être aimé partout et qu’on sent son odeur partout." [1]

Le tout est mis en valeur par l’interprétation à la fois puissante et très nuancée d’Aurélien, avec sa voix rauque et un peu cassée au timbre bien particulier, dont le mariage avec les sons electro fonctionne très bien.

Prism, dont la sortie est annoncée pour mi-mars, pourrait bien être le ticket d’entrée de Bear’s Towers pour jouer dans la cour nationale, et c’est tout ce qu’on leur souhaite.

Notes

[1] Toute ressemblance avec le film éponyme d’Hitchcock - Sueurs Froides en français - est, nous l’avons vérifié auprès d’Aurélien, purement fortuite !

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