accueil > photos > concerts > Beach Bunny

publié par Mickaël Adamadorassy le 16/11/22
Beach Bunny - La Maroquinerie, Paris - 06/11/2022

Cela fait déjà quelques mois qu’on se passe leur titre "Weeds" deux ou trois fois d’affilée, avec à chaque écoute la même décharge de sérotonine, la même impression d’entendre le refrain parfait ; alors il fallait bien qu’on aille voir Beach Bunny en concert ce dimanche soir. On connaissait pas trop mal le reste du dernier album, Emotional Creature, son mélange bien dosé de mélodies très pop et de guitares saturées efficaces mais on avait aucune idée de l’histoire du groupe ni de sa popularité en France.

Et donc on se retrouve dans une Maroquinerie quasi-complète et très... jeune. et très fan et très féminine aussi. En lisant plus tard la bio du groupe sur Wikipédia on apprendra que le groupe a eu deux de ces titres qui sont devenus viraux sur Tik Tok, ce qui explique en partie l’âge du public, l’autre partie de l’explication est que Beach Bunny a commencé comme le projet solo de Lili Trifilio, une américaine de 25 ans, à qui on aurait donné facilement cinq à dix ans de moins donc très clairement c’est la même génération, la même culture que le public mais la musique elle s’inscrit dans ce courant indie-rock au féminin à la fois très contemporain, décomplexé du mélange des genres, et en même temps très inspiré par le grunge et le punk mélodique des 90’s (un courant où on pourrait mettre aussi Girl In Red ou Beadadoobee par exemple).

Sur scène, Beach Bunny c’est donc Lili accompagnée par Jon Alvarado à la batterie et Anthony Vaccaro à la basse euh... non tiens il est à la guitare et le line-up est donc complétée par une bassiste dont on n’a pas réussi à trouver le nom. On ne sait pas si le guitariste Matt Henkels qui joue sur l’album et avec le groupe il y a quelques mois encore est définitivement parti mais cela explique une remarque que l’on se fait vite : si le son live de ce soir est lourd comme il faut, si la Telecaster de Lili fait l’essentiel du job, la deuxième guitare nous a paru presque absente, difficile à distinguer alors que sur disque, il y a clairement la guitare rythmique de Lili et une guitare lead qui développe un jeu complémentaire, des mélodies en contrepoint de la voix. Anthony "tient la maison" mais comparé à la production bien léchée du disque il manque un petit quelque chose. Et le set repose donc d’autant plus sur les épaules de Lili, tout en simplicité et en sourire mais très pro et très solide : malgré le volume des guitares, on distingue très bien le chant, on retrouve le timbre attachant du disque, sa prononciation, son expressivité.

Alors même si ce n’est pas exactement ce qu’on s’imaginait, on se laisse happé par le concert , l’énergie du groupe, la bonne humeur et l’enthousiasme d’un public qui se donne à 200% mais pogote et danse sans violence, on pardonne même au gars qui chante à la fois faux et pas dans le rythme mais connait toutes les chansons par cœur. Dès le début, Le groupe donne un bon aperçu de ses deux albums avec "Dream Boy" puis "Oxygen" et de l’EP Prom Queen, le titre éponyme : on retrouve un mélange de titres très indie rock avec des quitares en son clair, beaucoup de place laissée au chant tandis que les titres du petit dernier se la jouent un peu plus mur du son avec beaucoup plus de guitares saturées. "Weeds" arrive peu après et est aussi réjouissante qu’on l’espérait en live, avec un crescendo final qui emporte tout. A ce moment-là on en aurait presque assez pour notre bohneur mais c’est loin d’être fini ; on en est au septième morceau d’une setlist qui en comporte une vingtaine et où l’énergie ne retombe presque jamais, tout n’est parfait, si le guitariste habituel est définitivement parti, il va falloir soit le remplacer soit qu’Anthony assume de se mettre un peu plus en avant. Mais comme c’est quand même Lili qui focalise l’attention et qu’elle maitrise déjà très bien l’exercice de "front women", on a donc vite oublié ces considérations et passé un très bon moment avec Beach Bunny et son public.

Partager :