Battles est un groupe de rock expérimental américain souvent classé dans le "math rock". Depuis leur premier album sorti en 2007, et malgré un changement de formation, ce groupe a toujours été très qualitatif dans sa production avec des titres qu’il faut au moins écouter une fois dans sa vie tel que "Atlas" ou "The Yabba". Mais voilà, en octobre 2019 sort Juice B Crypts. Un nouvel album plus déconstruit, encore plus expérimental, jusqu’à parfois rendre l’écoute difficile. Une nouvelle formation aussi : du quatuor originel il ne reste plus que John Stanier (batterie) et Ian Williams (clavier/guitare). Mais Battles reste Battles et ravit nos oreilles avec des superbes morceaux tel que "Fort Greene Park". Avec ce ressenti mitigé sur Juice B Crypts, on était curieux d’aller à ce concert. De découvrir si les nouveaux morceaux à l’écoute difficile sur disque seraient sublimés sur scène ou s’ils nous gâcheraient un peu le plaisir des retrouvailles. Comment ce duo allait jouer les anciens morceaux ? Comment allaient ils occuper l’espace ?
Première déception dans ce Trabendo plein rempli, Ian Willams n’a plus ses deux claviers de chaque côté, face tournée vers le public, mais un seul. Beaucoup moins impressionnant visuellement. Le groupe commence avec Fort Greene Park et le reste s’enchaîne bien, Stainer touche métaphoriquement et littéralement le ciel avec sa cymbale qu’il place si haute. Mais à côté de lui, Williams bulle, il mâchouille et fait des bulles avec son chewing-gum. Certes c’est marrant au début mais ça fait aussi un peu je m’en foutisme. Dommage, mais ça n’entame pas sa prestation technique. Qu’importe The Yabba arrive, un petit plaisir d’entendre de nouveau ce morceau en live. Le concert se relance mais me reperd vers la fin où je souffre du même symptôme qu’à l’écoute du dernier album, je commence à avoir du mal à supporter certains passages. Je rentre moins dans le concert malgré le fabuleux Atlas joué vers la fin. Ce morceau a même perdu un peu de sa superbe, souffrant peut-être un peu de n’être plus que deux. Justement n’être plus que deux, en live je me demande si Battles ne perd pas cette formidable dynamique rythmique qu’ils avaient su garder depuis leur création, cette intensité folle avec tous ses instruments qu’on se prenait en pleine face. Mais restons honnête, j’ai apprécié ce concert, ce groupe reste dingue techniquement et Stainer est un batteur emblématique, on pinaille.
