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publié par Mickaël Adamadorassy le 17/09/03
depuis qu'otar est parti - Julie Bertucelli
Julie Bertucelli

c’est l’histoire de 3 femmes, à 3 âges différents qui vivent dans la russie d’après le communisme mais qui ont toujours vécu l’influence de la france, où réside maintenant otar qui est pour elles, un fils, un frère ou un oncle. elles vivent donc dans l’attente de ces lettres et des coups de fil et quand un jour il décède sur un chantier, la mère et la fille vont tout faire pour cacher à leur grand mère que son fils chéri est mort.

good bye otar

le film repose sur le même genre de mensonge que good bye lenin et y trouve les mêmes justifications : une vieille femme malade qu’on pense incapable d’affronter la vérité, les similitudes sont nombreuses, surtout que dans les 2 cas c’est l’après communisme de gens du peuple qu’on nous présente. cependant good bye lenin choisit une approche beaucoup plus positive, le mensonge devient prétexte aux expériences télévisuelles de 2 faussaires en herbe et bien que le fait de travestir la réalité dénote d’une déception par rapport à ce que la capitalisme a apporté, le film ne manque ni d’humour ni d’espoir. bien sûr, on en retrouve aussi dans "depuis qu’otar est parti" mais on sent beaucoup plus la tragédie en toile de fond, les non-dits, les aspirations secrètes dans cette petite famille uniquement composée de femmes.

3 femmes

le mensonge sur otar est lui beaucoup plus lourd à porter que dans good bye lenin et les relations familiales beaucoup plus conflictuelles. en fait, ce mensonge n’est pas forcément le coeur du film qui à mon sens présente plutôt 3 portraits de femmes et des relations filiales qu’elle entretiennent : en particulier la grand mère, voûtée, qu’on voit peiner à chaque pas dans le film mais qui rayonne. la petite fille, elle, a grandi au milieu de 2 femmes et de leurs rêves et peinent un peu à voir les siens s’affirmer . la mère est un peu en retrait par rapport aux 2 autres, peut être parce que c’est elle qui doit faire face aux réalités de tous les jours et que ses aspirations à elle en deviennent beaucoup plus terre à terre, mais malgré cela, malgré les soucis d’argent, elle arrive à accepter les rêves de sa mère et de sa filles. doté d’une bonne réalisation et illuminé littéralement par ces personnages, ce film est plutôt réussi malgré un léger manque de rythme.

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publié par le 17/09/03