vieilleries dénichées
après un tube en puissance comme "since i left you", on craint un peu l’after qui déchante, l’ambiance un peut trop vite retombée. aussi, on est fixé en moins de trois minutes sur l’album. ça ne s’arrêtera pas avant la fin des 18 excellents morceaux (comprendre les 17 autres tubes). un mix album des plus réussis, à ranger aux côtés de la série on the floor at the boutique avec cependant un avantage notable, les avalanches ont l’art de rendre inédites les vieilleries dénichées. leur démarche s’éloigne du pillage conventionnel (que l’on s’appelle beck ou thievery corporation) pour épouser une veritable logique musicale. car il est facile de sampler mais cela mène plus au patchwork qu’au concept.
album concept
ainsi sous les apparences festives d’un fatboy slim mixant à la boutique, le savoir faire n’éclipse pas l’idée de la resucée. chez the avalanches au contraire, tout s’enchaîne parfaitement, l’album montre une cohérence digne d’un album concept. les morceaux ne se focalisent pas sur une boucle minimaliste, un sample abusif mais on sent les musiciens qui débordent d’une structure originelle. since i left you est donc un véritable ouvrage d’artisans surdoués qui font d’un génial morceau de xx minutes, 18 parcelles par pure convention pour ne point choquer un public habitué à des pop songs de 3 minutes. (d’où le malheureux échec du dernier saint etienne). en se détachant du tracklist il est très délicat de comprendre comment on est passé de "radio" à "flight tonight". arrivé à "different’s feeling" on ne saurait pas plus dire à quel moment on a pu entendre le saïan supa crew.
choix arbitraires
parce qu’en fait si on devait construire le modèle de l’album idéal, since i left you serait la base rêvée. un album sans références nécéssaires, sans étiquette fixe possible, où le tracklist n’est que superflu, où l’on se contrefiche de qui fait quoi, de qui sont les avalanches... il ne subsiste que cette longue plage à plus ou moins 18 mouvements où s’entremêlent les sonorités les plus exotiques, chaleureuses que l’on pourrait souhaiter. un album qui s’écoute en été comme en hiver, pour de longs cycles saisonniers encore et argument ultime qui n’a pas besoin de morceau(x)-phare ("frontier psychiatrist" et "since i left you" étant des choix purement arbitraires) pour imposer sa possession. à ne plus délaisser.