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publié par gab le 02/04/12
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- Last summer - Les concerts du 7ème ciel
Last summer - Les concerts du 7ème ciel

« It’s time to leave » chante In Gowan Ring sur le morceau d’ouverture de cet album des plus intrigants. Et tout est dit, les concerts du 7ème ciel ne rouvriront pas leurs portes cet été après quatre ans d’exceptionnels services. Une page se tourne et au Cargo cela nous touche particulièrement. D’une c’était un des plus beaux lieux de concerts de Paris, les groupes jouant en terrasse, dos au Sacré-Cœur illuminé ; De deux c’était aussi le plus convivial puisque, tiré au sort, le public restreint s’installait chez Simone et Diamanda (les chats propriétaires de l’appartement) dans un décor intime, chacun partageant ses nourritures terrestres en compagnie des artistes avant de passer sur le balcon pour les nourritures célestes ; De trois on a vu la genèse du 7ème Ciel de très près puisque cherchant un lieu où filmer une session cargo de The Sleeping Years en 2007, on s’est vu offrir ce décor sur un plateau par Damien à qui ça a visiblement donné des idées pour la suite (mais peut-être y pensait-il déjà), lui restait à convaincre ses chats de renouveler l’expérience chaque week-end estival pendant toutes ces années ; De quatre, pour tous les excellents concerts qu’on y a vu, allant de Dave Olliffe & Frédéric D.Oberland à This is the kit en passant par Les fragments de la nuit, et tous ceux qu’on regrette fortement d’avoir manqué (aaah voir Holden dans cette ambiance là …). D’ailleurs la boucle est bouclée, après la genèse on était aussi présent pour la clôture (sans le savoir) l’été dernier lors de l’unique concert de reformation des Catchers ! Moment d’émotion intense qui à lui seul justifie notre reconnaissance éternelle à ces deux chats parisiens.

convivialité

Et comme l’hospitalité n’est pas le seul point fort de Simone et Diamanda, les concerts du 7ème ciel tirent leur révérence en beauté en nous livrant Last summer, un album de toute beauté, aussi classieux que les fameuses affiches annonçant les concerts, en téléchargement gratuit sur 7ciel.net. Pour marquer le coup, les organisateurs ont proposé aux artistes ayant participé à l’aventure de faire des reprises les uns des autres. Excellente idée, toute à fait à l’image de l’ambiance de partage et de convivialité du lieu. Mais comme toujours pour ce genre d’entreprise, même si sur le papier c’est alléchant, on ne peut s’empêcher d’y aller un petit peu à reculons. Quoi de plus casse-gueule en effet que de réunir sur le même disque 22 artistes, chacun amenant son univers et ses particularités. Ce genre de projet ne manque en général pas de tomber dans les écueils du genre, déstabilisé par la trop grande hétérogénéité d’ambiance, il se solde souvent par une petite écoute et puis aux oubliettes. Mais le 7ème ciel a plus d’un tour dans son sac et réussit, on en est les premiers surpris, l’exploit de nous appâter et de nous accrocher durablement sur trois morceaux à peine. In Gowan Ring d’abord nous cueille à froid reprenant Mark Fry ... et c’est superbe, de la mélancolie non larmoyante à l’état pur. Klima ensuite nous cajole sur du Piano Magic et on se remet tranquillement de la première estocade, parfait. Mais voila la ballade irlandaise idéale circulant à 2 à l’heure sur les sentiers de campagne (We were hunters reprenant And also the trees) qui nous arrête net et finit le travail. C’est trop tard, on ira désormais au bout … et on reviendra.

homogénéité

Vous l’aurez compris, un soin tout particulier a été apporté à l’ambiance générale et à l’enchaînement des morceaux, du grand art assurément et on passe un excellent moment avec tous ces invités. Il serait trop long de s’attarder sur chacun des morceaux mais on peut noter tout de même, en plus des chansons déjà citées, nos petits coups de cœurs pour Agathe reprenant Michael Wookey, le surprenant Transbeauce reprenant Klima et Richard Lewis très à l’aise dans l’univers de Julien Ribot. Et si, pour être tout à fait honnête, beaucoup de noms nous sont inconnus (ou seulement vaguement évocateurs) des deux côtés de la reprise, la liste est encore plus restreinte si on s’attarde sur les morceaux que l’on connait réellement. C’est d’autant plus frustrant que les chansons en question sont les deux morceaux les moins réussis du disque (la reprise de "The lockkeeper’s cottage" et de "Madrid", les excellents morceaux de The Sleeping Years et Holden). Malgré ce passage à vide en milieu de disque, le reste tient étonnamment bien la route dans un style globalement épuré, ceci expliquant peut-être l’homogénéité de l’ensemble. On retrouve avec plaisir nos chouchous de The Sleeping years et This is the kit (& famille avec la présence de Whalebone Polly et Rozi Plain). On retrouve bien sur l’incontournable groupe du moment Frànçois & the Atlas Mountains (des deux cotés de la reprise) mais aussi des vieux noms qu’on croyait disparus depuis longtemps comme Jérôme Minière ou Pete Astor. Il y en a pour tous les âges et pour toutes les croyances, de quoi rendre heureux le plus grincheux des mortels.

activité

« I’ve left behind the winter sun, my other life has just begun » chante toujours In Gowan Ring à notre nième écoute de "Taking wing", il est donc l’heure de fermer boutique pour les concerts du 7ème Ciel sachant que l’activité disques du 7ème Ciel (l’autre versant de la montagne sur lequel vous pouvez donc télécharger cet album) semble rester ouverte au chaland. De notre côté la chasse aux mystérieux inconnus découverts sur ce disque ne fait que commencer. A suivre sur le cargo

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publié par le 02/04/12