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publié par alex le 27/03/01
Les Femmes s'en Mêlent 2001 - 22/03/2001
Les Femmes s'en Mêlent, 2001 — Le Café de la Danse, Paris

kathryn williams

superbe affiche ce soir pour cette étape parisienne du festival les femmes s’en mêlent, avec dans l’ordre kathryn williams, auteur d’une kyrielle de magnifiques chansons ces derniers mois et inconnue en france, drugstore, le groupe de l’attachante brésilienne isobel monteiro, et enfin les new-yorkais elysian fields de la mystérieuse jennifer charles. on attendait donc beaucoup de cette soirée réunissant trois groupes tous plus excellents les uns que les autres. kathryn williams ouvre le bal accompagnée de quatre musiciens : une jeune violoncelliste, un guitariste, un batteur et un contrebassiste. on retrouve instantanément la magie et la délicatesse de l’album little black numbers (cf chronique). la simplicité et la gentillesse de kathryn williams, et surtout la beauté de ses chansons, lui assurent un succès certain auprès du public parisien qui la découvre ce soir.

"soul to feet", "fell down fast", "flicker", "tell the truth as if it were lies", "we dug a hole" sont plus belles les unes que les autres. la voix et les mélodies de cette anglaise sont d’une pureté désarmantes. le public est conquis. nous avons droit à une ou deux chansons interprétées en live pour la première fois, ce qui est assez audacieux pour un premier concert à paris, comme le fait remarquer kathryn williams. la symbiose entre la chanteuse-guitariste et son groupe est totale. on se demande lequel est le plus timide de la bande, ils semblent tous pouvoir être prétendants au titre. espérons que kathryn williams pourra bientôt sortir ses albums en france et que ce concert à paris n’est que le premier d’une longue liste.

drugstore

drugstore prend le relais, et si trois des cinq membres du groupe ont la même nationalité que kathryn williams et ses acolytes, on ne risque pas de les confondre. isobel monteiro arrive seule sur scène pour l’habituel morceau d’ouverture, "saturday sunset", du premier album. la demoiselle n’a pas changé. c’est toujours un grand plaisir de la voir sur scène avec sa guitare ou sa basse… et sa bouteille de vin bien sûr.

comme d’habitude, drugstore surprend, cette fois-ci en ne jouant pratiquement que des chansons datant des débuts du groupe : "superglider", la meilleure chanson de drugstore selon isobel monteiro, "accelerate", ma chanson préférée de drugstore, interprétée avec beaucoup de passion, "solitary party groover", dans une version plus rock que jamais, et "livia", une magnifique ballade reléguée à l’époque en face b d’un single. drugstore, en près de 45 minutes, ne jouera qu’une chanson de son nouvel album (cf chronique), une ballade, "little girl". les deux guitaristes du groupe sont coiffés d’un chapeau de cow-boy ce soir, le groupe a fait des efforts pour paris et a l’air d’être très content d’être là.

isobel monteiro est toujours aussi gentiment givrée : elle passe des éclats de rires aux larmes en l’espace de quelques secondes, comme au cours de cette superbe version de "song for pessoa", elle descend toujours aussi rapidement sa bouteille de rouge, et elle raconte n’importe quoi bien sûr. le groupe reprend "black star" de radiohead - une chanson du deuxième album pour tous ceux qui ignoraient encore le groupe à cette époque - à notre grande surprise car la brésilienne avait déclaré au mcm café en 98 qu’ils la jouaient pour la dernière fois. on ne s’en plaindra pas car la reprise est aussi belle que l’original, isobel monteiro et daron robinson chantant en chœur.

elysian fields

isobel monteiro était arrivée la première, elle repartira la dernière, le groupe l’ayant laissé terminer seule "solitary party groover", alors qu’elle est à nouveau en transe, s’acharnant sur sa basse. drugstore est toujours aussi extraordinaire sur scène, on vous souhaite de les voir un jour, par exemple au cours de la tournée française qui semble se dessiner pour bientôt. après les montagnes russes d’émotion de drugstore, on s’attendait à se faire sérieusement refroidir par elysian fields. mais la musique du groupe dégage finalement beaucoup de chaleur. ses mélodies vénéneuses vous enveloppent et vous aspirent inexorablement. il faut quand-même quelques minutes pour que le courant passe pleinement entre le public et jennifer charles, mais cela fait partie du jeu. rien à voir avec le concert qu’ils ont donné en première partie de eels à l’olympia en 97, où la relation entre le public et cette très énigmatique demoiselle fut pour le moins houleuse.

jennifer charles se sent à l’aise ce soir, et se livre entièrement. le groupe jouera une heure, et aurait bien aimé jouer plus, mais il y a, hélas, un couvre-feu au café de la danse, comme à l’elysée montmartre. les grands moments du concert furent les deux chansons les plus rock du nouvel album, "bend your mind" et "hearts are open grave", portées par la voix envoûtante de jennifer charles, "black acres", une ballade d’une grande classe et "queen of the meadow", bien sûr, chantée par le guitariste. cette ballade très inspirée dégage vraiment quelque chose de particulier, c’est une de ces chansons habitées, ce soir comme sur l’album du même nom (cf chronique).

et puis il y eu la cerise sur le gâteau, la surprise indispensable à tout grand concert, ce soir sous la forme de l’apparition du poète auvergnat, jean-louis murat, qui vint jouer avec elysian fields une chanson de mustango, "bang bang" à laquelle elysian fields avait justement participé. un pur moment de bonheur. trois excellents groupes, trois excellents concerts. trois femmes, trois caractères, trois grands talents. cette soirée du festival les femmes s’en mêlent aura tenu toutes ses promesses.

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publié par le 27/03/01