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publié par Renaud de Foville le 11/12/00
Soirée mute - Trabendo, paris
Soirée mute — --Trabendo, paris

99 francs

moby, depeche mode, jon spencer ou nick cave pour les plus connus. mais aussi appliance, echoboy, add n to (x) ou goldfrapp pour ceux qui ont sortis leur album cette année. leurs points communs : tous sont signé chez mute et aucun d’entre eux ne nous a laissé indifférent. alors vous imaginez bien que quand tout ce beau monde est réuni au trabendo pour une soirée organisée par labels et mute on ne peut pas rater cela. autant vous le dire tout de suite, si quelques rumeurs nous étaient parvenus évoquant un possible moby ou quelques gloires fondateurs de ce label en passe de devenir légendaire, la seule surprise de la soirée fut les 5 titres de goldpfrapp pour ce qui est pour l’instant leur unique passage parisien. nous arrivons dans un trabendo presque vide, car malgré une affiche assez exceptionnelle - on pourrait se croire à la route du rock - et un prix presque dérisoire, 99 francs quand le moindre concert dans une salle de petite taille tape dans les 170 balles et plus - le public ne s’est pas fait violence pour remplir le trabendo. dommage ! car cela aurait pu éviter à appliance de jouer dans une salle presque vide et assise ! appliance qui a sorti il y a peu un 6 titres magnifiques et envoûtant - cf chronique -, et se permet de ne jouer aucun morceau connu de son répertoire et même pour ce soir de changer radicalement de style par rapport à leurs dernières productions. une basse lancinante et envoûtante, enrobant les sons des deux machines que le groupe triture à loisir. si appliance n’est pas des plus expressif sur scène, leur musique parle pour eux. on reste bluffé par la facilité avec laquelle il change de style sans perdre leur âme, sans perdre leur force et leur capacité à nous emmener dans leur univers. un set qui nous offre une nouvelle facette de ce groupe qui mérite d’être connu et que l’on suivra encore très longtemps, vous pouvez en être sûr.

pied ferme

echoboy, on l’attendait aussi de pied ferme. son second album - cf chronique - nous a fait oublier dès la première écoute les dernières réticences que l’on pouvait avoir à son égard quand on écoutait son premier cd. on savait que lui aussi, comme appliance, pouvait tout faire sur scène. avec un album résolument électronique, richard warren la tête pensante d’echoboy, nous disait qu’il pouvait se retrouver en set quasi acoustique sur scène ou seul derrière ses machines. ce soir le groupe est résolument rock. basse, guitares, batterie et quand même quelques machines - samplers, boucles et boite à rythme ravageuse. echoboy nous balance en pleine tête un set électro-rock de 50 minutes, faisant exploser dans les enceintes les meilleurs morceaux de ses deux albums. le son est puissant, les basses absolument énormes et le groupe, assez jeune, tient parfaitement la route. et même si le public reste peu réceptif et carrément plus que calme, cela ne gâche en rien le plaisir de warren, de son groupe et le nôtre. haut la main le concert de la soirée et l’envie de voir echoboy en concert-tête d’affiche très rapidement. la surprise de la soirée c’est la dernière découverte de l’écurie mute.

maniérée

les fameux goldfrapp qui ont mis dans leur poches une grande partie de la presse mondiale avec leur musique à mi-chemin entre les classiques génériques de james bond et les morceaux les plus connus d’ennio morricone - oui l’homme des bandes-originales de quelques belmondo des années 80. goldfrapp revient des transmusicales de rennes. ce soir ils ont joué un morceau de moins que pour les trans, pour un concert quasi identique. cela en pouvait-il être autrement tellement le groupe essaie de coller à leur album. après les prestations d’appliance et d’echoboy on est évidemment plus qu’exigeant. c’est vrai que la voix - un peu trafiquée avec ses trois micros - d’allison goldpfrapp est assez impressionnante et que leurs mélodies touchent souvent au plus juste. mais il manque quelque chose. déjà on sent la chanteuse du groupe un peu trop maniérée - elle s’arrête au début d’un morceau parce que sa voix... « vous comprenez... ma voix est un peu fatiguée... ». le problème c’est qu’elle avait fait la même chose à rennes et sur le même morceau... dommage. et puis c’est vrai qu’elle n’a pas l’air franchement sympathique, tout cela manque de chaleur, ce qui est assez contradictoire avec leur musique. et puis, non décidément même en cinq morceaux on est à la limite de s’ennuyer. pourquoi cette volonté de coller à l’album et aux versions du studio. a ce point c’est un peu barbant, surtout que cela oblige le groupe à gonfler leur son avec quelques samples qui ne sont pas toujours du meilleur effet. dommage ! mais pour être complètement honnête goldfrapp doit revenir le 6 mars au bataclan et nous serons quand même là pour vérifier une bonne fois pour toute ce que peut donner le groupe sur scène...

porno-clip

avant la tête d’affiche de la soirée, pendant que les roadies installent avec pas mal de difficultés le matériel des add n to (x), richard warren vient faire le dj. ils nous passent quelques disques que l’on devine de sa collection. et l’on se rend vite à l’évidence, non seulement il nous a sorti avec echoboy un des disques les plus intéressants de l’année, non seulement son concert fut le meilleur de la soirée, mais en plus il a des goûts à tomber par terre. ce type vous le mettez aux platines dans une soirée, dans un bar il met le feu comme jamais. que cela soit de la pop anglaise, de la techno pure et dure ou le meilleur des seventies, il n’y eut pas une seule faute de goût ! de quoi nous faire attendre les add n to (x) qui eux aussi retiennent notre attention avec leur album déjanté et bien sûr le porno-clip qui illustre leur single "plug me in"... les anglais d’add n to (x) je les avais vu en première partie d’un concert hallucinant de deus et l’impression fut assez mitigée. hélas le groupe n’a pas beaucoup changé sur scène.

de brique et de broque

toujours devant leur machine de brique et de broque, accompagné par un excellent batteur, toujours ce détachement typiquement anglais mal fringué, l’air j’menfoutiste mais je suis quand même résolument branché il y a trop de longueurs pendant le concert pour retenir notre attention. encore un groupe d’électronique qui bien que au dessus de la moyenne sur disque et souvent passionnant dans leur discours n’a pas encore réussi à trouver le secret d’un bon concert d’électronique - ce qui est au départ une vraie gageure il faut bien l’avouer... dommage car quand le groupe décolle et à enfin l’air de s’amuser le public commence à relever la tête et à se dire qu’il se passe quelque chose... ce qui est dû en partie à leur excellent et nerveux batteur qui finira par balancer sa batterie par terre... qui a dit que le rock était mort ?

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publié par le 11/12/00