accueil > articles > lives > VA

publié par Renaud de Foville le 11/11/04
Festival des inrockuptibles 2010 - 10/11/2000
Festival des inrockuptibles, 2010 — La Cigale, Paris

ligne à suivre

il y a encore quelques années le festival des inrocks c’était trois soirs dans une seule salle, la cigale. pour chaque soir, trois groupes. modeste peut être, surtout quand on compare avec ce que c’est devenu, mais le journal avait une ligne à suivre et une réputation à défendre. il se devait de nous offrir le meilleur, de découvrir les futurs grands groupes ce qui nous a permis de voir des groupes devenus plus ou moins énormes, dans tous les sens du terme, et souvent dès leur premier album. bon ce n’est pas pour faire les vétérans ou le vieux grincheux, mais il y a encore cinq ans on aurait jamais eu un jj72. le festival des inrocks ne nous aurait jamais infligé une pareille torture... j’exagère à peine ! c’est vrai que l’on a eu le droit à quelques groupes plus ou moins intéressants pour cette édition 2000. mais très honnêtement pas de grande prise de risques de la part des programmateurs, plutôt des erreurs impardonnables comme ces fameux jj72. jeune trio irlandais, que le melody maker encensait l’année dernière - on aurait dû se méfier - et qui en dehors d’un single pas plus qu’écoutable devient très vite épuisant sur scène.

jj72 vs coldplay

tombant sans retenue dans tous les clichés de la rock pop, guitare électrique en avant et horrible batteur bûcheron pour couvrir le tout - n’est pas dave grohl qui veut - les jj72 nous ont très vite cassé les oreilles, tout en instaurant un ennui presque palpable. aucun intérêt ! evidemment le contraste avec coldplay est assez violent... je vous invite à lire la chronique d’alex, notre spécialiste es coldplay et pourquoi pas aller voir les différentes chroniques, interview et photos que nous avons pu consacrer à ce très jeune et prometteur groupe anglais. tout cela pour en venir à la tête d’affiche de la soirée : roni size. encore une bizarrerie de ce festival nouvelle façon. le lendemain dans la même salle cinq groupes, trois ce soir et pourtant ils n’ont pas eu beaucoup plus de temps - coldplay a du raccourcir son set de 15 minutes et roni size a enlevé 5 chansons de la set-list qu’il avait prévu. très franchement tout le monde se demandait ce qu’allait donner le choc des deux publics de cette soirée. une grande partie de la salle avait l’air d’être venue pour coldplay, et certaines personnes croisées dans la cigale ne savait absolument pas à quoi s’attendre avec le « mystérieux » roni size...

reprazent

pourtant quand le set des reprazent commence (c’est sous cette formation que size se présente ce soir) la cigale est archi comble, et dès l’ouverture du rideau et les premiers beats électroniques qui explosent dans les enceintes le public de la cigale réagit au quart de tour. la dernière fois que j’avais essayé de voir roni size c’était à la route du rock, cet été. il faut bien avouer qu’après quelques excès - oui, je me suis laissé entraîner ! - le mal de crâne avait eu raison de mes capacités physiques et que les souvenirs le lendemain restaient un peu flous. j’étais donc content de voir enfin roni size dans ces conditions. même si le son n’était pas très bon, tout était sur le même plan, c’est dommage, le dernier concert de sa tournée nous a mis des picotements dans les jambes, des bourdonnements dans les oreilles et le sourire au lèvre. on ouvre sur un tableau très kafkaïen : batterie à gauche, bassiste/contre-bassiste à droite, et deux estrades dominant la scène. sur chacune des scènes deux ordinateurs et leurs manipulateurs, cagoules retombant sur les yeux. impressionnant, comme la drum’n’bass qui sera déversée dans les enceintes pendant plus d’une heure. sans être complètement inoubliable la musique de size est parfaite pour aborder l’électronique. je ne vois pas qui peut résister aux rythmes endiablés - les reprazent ont un batteur hors pair - et à l’énergie communicative des deux tchatcheurs en diable qui nous ont mis le feu et nous ont fait regretter que le set ne fasse pas comme les finger... juste un p’tit peu plus long !

Partager :

publié par le 11/11/04