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publié par antoine le 25/04/04
Printemps de Bourges 2004 - 24/04/2004
Printemps de Bourges, 2004 — Bourges

j’attends toujours son appel

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le samedi s’annonçait sous les meilleurs auspices. lever aux aurores (au moins 10 heures), pour être présentables et filer rencontrer les lillois de gomm vus la veille. chouette rencontre, vraiment. et puis (ne le cachons pas), on attendait aussi beaucoup du samedi parce que, depuis la veille et le moment où l’on était passés faire valider notre accréditation à l’accueil presse, on savait qu’on allait pouvoir rencontrer deux des artistes du label constellation qui se produisaient le soir même. on avait d’ailleurs eu du mal à y croire, quand, pour l’une des premières fois on avait vu apparaître "tête à tête pour une demi-heure" sur cette satanée fiche pleine jusqu’alors de "conférence de presse" et autres "interviews groupées". rendez-vous donc pour le début de l’après-midi, à l’endroit même où se produisent nos favoris. on arrive, tout inquiet, en se demandant bien ce qui va pouvoir ressortir d’une telle rencontre, quand un vigile nous explique que "les groupes sont en retard". très bien, mais on va quand même les voir, hein ? "tout dépendra de l’heure à laquelle ils arriveront". je file mon numéro de portable à l’une des responsables du théâtre jacques coeur, qui devait me rappeler dès l’arrivée des groupes, pour que je rapplique. j’attends toujours son appel. sacrément dégoutés, on se dit que finalement, constellation, on connait ce qu’ils font, que ca va encore encore être des expériences intrigantes, mais qu’on a plutôt envie de se remuer les fesses sur franz ferdinand plutôt que de passer la fin d’après-midi dans un théâtre dégarni à écouter de l’electronica et autres musiques tout droit sorties du cabinet d’un dentiste.

invitation

là, on apprend qu’« en raison de la présence d’un ministre » (sic), à savoir renaud donnedieu de vabres, dans la salle, « seuls les journalistes ayant en plus de leur accréditation une invitation pourront rentrer dans la salle ». invitations que nous n’avons bien évidemment pas. ounch. surréaliste. on ne sait pas trop comment cette histoire s’est terminée, puisque dégoutés que nous étions, on s’est décidés finalement à retrouver (avec un goût bizarre d’amertume dans la bouche) les jeunes pousses de chez constellation. et c’est franchement tant mieux, parce que là on s’est prit une claque.

requiem pour un renard

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comme on l’avait un peu craint, polmo polpo commence par deux titres plutôt expérimentaux : sandro perri et ses samples de flûte et autres ustensiles, c’est un peu limité quand même. mais déjà, on sent que ce n’est pas vers l’electronica la plus pure que va s’orienter le set. et l’on avait raison : les trois derniers titres sont bien davantages orientés "pop-rock" (avec toutes les guillements de circonstance) : c’est avec un vrai groupe de rock tout entier que sandro joue : guitare, basse, batterie, tous étant épaulés par la violoniste de hangedup. et, aussi étonnant que ça puisse paraître, on pense bien davantage à belle&sebastian par exemple sur l’une de ses chansons, "requiem for a fox". peut-être à cause des paroles murmurées, mais également à cause de la douceur des arrangements. on ne s’attendait vraiment pas à cela, on n’a pas été déçus.

chaire de poule

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vient ensuite le tour d’elizabeth anka vajagic, munie de sa voix et d’une guitare, accompagnée, là encore par la violoniste de hangedup ainsi que par un autre guitariste. la musique ne surprend pas vraiment. le guitariste l’accompagnant crée, avec ses glissendos de tournevis une atmosphère plutôt inquiétante, quant à elizabeth anka vajagic, sa guitare est dans la plus pure lignée de celles des godspeed&co, rien de révolutionnaire donc de ce côté. la voix est, elle, par contre difficilement descriptible. elle vient du corps, du plus profond de la demoiselle, et pourtant, elle peut également décoller dans des aigus renversants. une voix pour chanter le thème de paris, texas. une voix qui s’incruste tant et si bien que pendant le changement de scène suivant, vous en avez encore la chaire de poule.

hypnotique

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enfin, vient le tour de hangedup, soit un duo batterie-violon. entrée en scène très décontractée, puisque la violoniste se rend compte que son violon (ou son alto ? ou n’a toujours pas réussi à identifier...) n’est pas relié comme il lui plairait à toutes ses pédales d’effets, et autres sampleurs. elle prend tout son temps avant de lâcher les premières bribes de musique. là, on pense au meilleur de tiersen, quand son violon est mis en valeur par la batterie du married monk christian quermalet. on ferme les yeux, et on s’envole. de temps à autres, la violoniste créée un sample, pour mieux encore dédoubler les boucles à l’infini. chaque morceau vous prend très bas, n’oublie personne en route, et petit à petit, décolle, pour nous lâcher tout là haut dans l’espace. rien à dire, c’est tout simplement hypnotique. les parties les plus mélodieuses et harmoniques sont mises en avant au milieu des morceaux, mais elles ne prennent vraiment sens que parce qu’elles sont précédées par des moments plus lents de quasi(?)improvisation, plus décalés au début de chacun des titres.

errance

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autant le dire tout de suite, difficile de se remettre de plus de deux heures de sets aussi impressionnants. on a vraiment aucune envie de subir sanseverino avant le concert de bashung sous notre (hum) chapiteau préféré, alors, pour quelques minutes, on va s’asseoir dans la grande salle de la maison de la culture, sans connaître quoi que ce soit de l’artiste programmé. on aura donc écouté deux titres d’un dénommé fred, qui ne nous aura pas vraiment fait forte impression. seule chose que l’on retiendra ? les moments où il parle, dans ses chansons, nous ont fait penser à la voix d’un certain bertrand cantat, sur les titres au flot de paroles hallucinant de 666.667 club. voilà.

plaisir gâché

bashung est un grand monsieur. tout le monde le sait. c’est aussi un formidable créateur d’ambiances légères ou énervées, simples ou sophistiquées, et toujours raffinées. ca aussi tout le monde le sait. alors, messieurs-les-sonorisateurs-du-grand-chapiteau-du-printemps-de-bourges, pourquoi nous avoir gâché le plaisir d’un tel moment ? bashung est accompagné par un nombre de musiciens impressionnant, tout y est représenté ou presque. mais pourtant, étonnamment, nous n’aurons l’impression de n’avoir entendu qu’un seul et unique instrument derrière la voix : la basse (ou la contrebasse à l’occasion). on ne réussira même pas à terminer le concert, et quand on fuit, dégoutés, à près de 200 ou 300 mètres des enceintes du chapiteau, on constate que les tables de la terrasse de l’espace pro tremblent. difficile à avaler un coup comme ca.

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publié par le 25/04/04