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publié par arnaud le 06/09/05
Eurockéennes 2005 - 02/07/2005
Eurockéennes, 2005 — Presqu'ile du Malsaucy, Belfort

cake

Aujourd’hui c’est au son de “The Distance”, le tube des californiens de Cake, que nous sommes accueillis sur le site, flashback improbable sur le milieu des années 90, d’un groupe en perte de vitesse. Passage obligé à l’espace presse pour s’informer et consulter les plannings des photographes. On soulignera la disponibilité de l’équipe du Festival toujours prête à répondre à nos questions, et puis aussi que la chance nous a souri en terme de photo puisque nous avons eu accès au devant de scène pour TOUS les artistes que nous souhaitions couvrir, en dépit de la réputation tatillonne de certains d’entre eux.

the national

Seul bémol côté espace pro : les concerts ne s’arrêtent pas pendant qu’on y passe ! Et du coup nous manquons une bonne partie du concert de The National. Sur l’écran qui diffuse la prestation des Américains dans la tente presse, on distingue en plus de Bryce Dessner à la guitare, un autre membre de la formation néo-classique Clogs, l’Australien Padma Newsome, violoniste de renom.

mastodon / bonnie prince billy

Les dernières notes du Chapiteau parviendront jusqu’à nos oreilles sur le trajet en direction de la Plage, où nous préférerons guetter les Américains de Mastodon plutôt que de nous rendre à la Loggia pour voir Bonnie Prince Billy. En effet le naufrage de CocoRosie la veille sur cette même scène est encore dans tous les esprits et nous craignons que Will Oldham et le folk soporifique de son dernier album ne soit pas du meilleur aloi sur un public festivalier. Nous voilà donc sur La Plage, où le son ne s’est pas arrangé depuis les concerts de la veille. Le groupe d’Atlanta déverse les décibels sur un public acquis à sa cause et qui en redemande. Leur metal lourd a cependant du mal à maintenir l’attention sur la longueur et souffre de la médiocre qualité du son en façade.

eths

Sur le chemin du retour vers le Chapiteau on commence à constater les dégâts causés au site par les festivaliers : détritus à qui mieux mieux, végétation saccagée (et vas-y que je slamme dans un buisson pour rire...), clôtures maculées d’urine, et le sentiment par moments d’avoir affaire à un troupeau de moutons plus qu’à des êtres humains... (mais on va dire que c’est le misanthrope qui parle là... !) Bref, on s’oriente vers le concert suivant, la sensation metal « djeuns » made in France du moment : les Marseillais de Eths. Public de gamins, habillés en noir mais pas trop (faut pas non plus être pris pour un goth hein !) qui va prendre sa claque en slammant tout au long de la prestation. Sur scène on retiendra surtout l’impressionnante Candice, petit bout de femme, arborant fièrement un tshirt noir Mötorhead, qui éructe de manière guttural, tantôt le pied appuyé sur un retour, tantôt pliée en deux, le regard perdu au milieu de ses mèches de cheveux. A elle seule elle justifie qu’on s’attarde un moment devant le groupe, car du côté des compos la formule est souvent la même de bout en bout. On retiendra le très efficace “Samantha” qui dans sa construction évoque Korn, période Life Is Peachy, qui mettra une bonne partie du public à genoux... Quelques jeunes filles quitteront même la salle, prises de vertiges...

ghinzu

L’un des gros noms de la journée était sans doute les Belges de Ghinzu et devant l’afflux de personnes transhumant en direction de la Grande Scène, nous commencions à nous demander si ce concert allait être à la hauteur. Sur leur dernier album, Blow paru l’an dernier, le groupe a fait preuve d’originalité et d’efficacité, mais en frôlant parfois la correctionnelle en ayant la fâcheuse tendance à la surenchère. Un rock aux encoignures boursouflées... voilà de quoi effrayer ! Et l’introduction sur le « Thème de l’Empire » de Star Wars n’a rien de rassurant ! Le show commence avec “Do You Read Me” et nos craintes persistent : le son est énorme et semble disproportionné... La suite sera des plus ennuyeuses... Ghinzu mise sur ses morceaux les plus accrocheurs, se donne à fond pour son public mais ne parviendra jamais à nous émouvoir. Voilà le genre de performances qui passent sans même laisser un quelconque souvenir. On a se trouve là face à un groupe d’arena rock grandiloquent, style auquel Radiohead a su échapper, mais pas Muse par exemple... Souhaitons à ces Belges un avenir aussi heureux que les Oxonniens. C’est un peu dépités que nous allons continuer notre parcours pour ce qui s’annonce comme une journée creuse...

Sous le chapiteau nous ne parvenons qu’à apercevoir Nosfell et Ez3kiel : belles lumières et atmosphères planantes. Les deux univers semblent se marier à merveille même si par moments la voix de Nosfell, aux inflexions Buckleyennes, en fait un peu trop.

tom vek

Sur La Plage on observe le nouveau phénomène anglais, Tom Vek, dont le premier album, WeHaveSound, vient tout juste d’arriver dans les bacs. Le gamin a dû beaucoup écouter Beck : mêmes inflexions dans la voix, même façon de teinter sa pop aux accents folk de basses groovy. Mais le Londonien n’a pas encore la présence scénique, ni le talent d’écriture, et encore moins le grain de folie du Californien. Nous regardons sans trop rentrer dans le truc... pour nous esquiver en milieu de set, direction la Loggia pour le grand comeback du Festival...

kas product

Les Nancéens de Kas Product, pionniers de la new wave synthétique française, revenaient sur scène après presque 20 ans d’absence, profitant de la réédition de leurs deux premiers albums sur le label local DSA. Derrière ses machines, Spatz restera caché tout le long de la performance, laissant le public se concentrer sur l’insaisissable Mona Soyoc. D’abord derrière un voile blanc sur lequel elle bombera un graffiti, puis ensuite lancée à plein régime micro à la main ou jouant de la guitare, l’américano-argentine, passée inaperçue depuis sa collaboration avec Arnaud Rebotini au sein de Zend Avesta il y a 5 ans, impressionne de par sa présence et l’énergie qu’elle dégage. Sa voix puissante évoque par moments Shirley Bassey et constitue l’élément fort de la musique de Kas Product. Bien sûr nous ne somme pas dupes, le son des synthés est terriblement daté et il s’agit là de surfer sur la vague nostalgique de la new wave, mais néanmoins le concert a de la gueule et met le public d’accord.

garbage

Retour vers la Grande Scène au son du tube “Queer”, vieux de 10 ans (après Cake en début de journée, nouveau coup de vieux !), avec Shirley et ses boys, curieuse tête d’affiche de cette deuxième journée belfortaine. Nous regardons la prestation de Garbage d’un œil distrait mais force est de constater que l’on aurait pu s’attendre à pire de leur part après deux derniers albums plutôt mitigés. Dans sa tenue hyper sexy, l’Ecossaise occupe à elle seule la scène et il est évident que sans elle le groupe n’existe pas. Toujours est-il que “I Think I’m Paranoid”, “Stupid Girl” et surtout l’extraordinaire “Vow” ne laissent personne de marbre. Même si les plus sceptiques remarqueront l’absence de retours sur scène et le son très lisse du concert et s’empresseront de colporter la rumeur selon laquelle le groupe aurait recours à des bandes playbacks pour les instruments... Pas de preuve... Oh bien sûr le concert ne restera peut-être pas dans les annales mais fut très supportable ! Un bon moyen de patienter avant le concert de la nuit pour nous... comme la veille avec Electrelane, rendez-vous sur la Plage à 3h00...

dälek

Lumières sombres et fumée pour accueillir les trois Américains de Dälek (prononcez Dialect) qui pendant 45 minutes vont plonger la foule dans une ambiance de chaos. A notre grande surprise aucun instrument sur scène : les guitares épaisses et confuses qui tapissent l’horizon sonore du groupe proviennent en fait des machines d’Oktopus, que viennent chahuter les scratches de Still aux platines. Massif, à l’avant de la scène, casquette vissée sur le crâne, Dälek, balance sa prose, assassine à coups de mots (Culture For Dollars), tout en évitant de gesticuler dans tous les sens : ici le hip-hop est une expérience sonore intense plus qu’une culture d’apparat. Le groupe est signé sur le label de Mike Patton (ex-Faith No More) Ipecac qui brille par son ouverture d’esprit et son soutien aux artistes novateurs. Le son sur la scène semble plus convenable que précédemment et c’est dans cette ambiance noire au possible que nous nous laissons dériver vers la sortie.

Demain sera plus conséquent avec pas mal de « gros » noms... on espère juste tenir le coup.

(suite et fin la semaine prochaine - n’oubliez pas de jeter un oeil aux photos du Cargo ICI )

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publié par le 06/09/05