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publié par Mickaël Adamadorassy le 07/03/05
48ème parallèle -- Glaz'art, Paris - 18/05/2004
48ème parallèle — Glaz'art, Paris

48ème parallèle c’est une compilation rock regroupant de jeunes groupes français et canadiens. la sortie du disque s’est accompagnée de deux concerts donnant l’occasion de voir ces mêmes groupes sur la scène du glazart à paris. celui de ce soir avait une valeur toute particulière autant pour exsonvaldes, venu défendre leur album fraîchement sorti que pour les misadventures of dont c’était malheureusement le dernier concert.

exsonvaldes

moins d’une semaine après la sortie de leur album time we spent together, exsonvaldes commence son set alors que la salle n’est pas franchement très remplie. en fait, j’ai eu l’impression qu’il y avait plus de gens occupés à filmer et à photographier que de spectateurs lambda. le groupe a choisi de commencer en configuration mi-acoustique : simon, le chanteur a de nouveau sorti sa folk et semble un peu plus à l’aise avec que lors de leur première tentative acoustique. si le rock mélancolique des exsonvaldes s’accommode très bien façon unplugged, je dois dire que je les préfère quand même en électrique et la deuxième moitié du set, où la telecaster de simon reprit ces droits, fut donc un peu moins carré, plus abrupte mais aussi plus tendue et plus intense.

[melk]

les grenoblois de [melk] débarquent sur scène après un changement de plateau assez long, du à des problèmes techniques et peut être à l’obstination de la machine à fumée à recouvrir le rack où se trouve le matos d’un nuage opaque pendant que l’un des membres du groupe essaie de régler le problème... ils sont 5 sur scène : une chanteuse, un batteur (qui à la particularité de jouer sans toms), un bassiste qui groove bien et 2 gratteux qui passent de temps en temps aux machines (de même que le batteur et la chanteuse). niveau machines justement, ils ont ramené du monde : mini korg pour les basses qui grondent, orgue vintage et synthé bien dance, assortis de samples, boites à rythme et autres arpégiateurs. ca donne des sons qu’on a forcément entendu quelque part, des territoires déjà explorés par radiohead, massive attack etc... mais c’est très bien exécuté et le groupe a une bonne présence scénique. seul reproche : un peu à la manière d’omr, le chant manque un peu de personnalité, se contente de se poser sur le reste. en plus, la plupart du temps, c’était assez incompréhensible, à un point que j’étais incapable de dire dans quelle langue c’était. a mon avis, un groupe qui a un bon potentiel, s’il gagne en personnalité et s’il réalise qu’en live c’est quand la musique est organique qu’ils ont le plus l’adhésion du public, parce que bon écouter des bandes et une boite à rythmes, je trouve ça assez peu excitant à la longue.

issue sixteen

le quartet sera le seul groupe canadien de la soirée, de l’emo-core dans la forme avec une intention plus punk pour le côté rentre dedans, la structure simple des morceaux. c’est encore un peu frais mais les deux frontmen en imposent presque physiquement et ils ont une une énergie communicative (à mon avis, le gratteux c’est pas au cacolac qu’il carbure, il était complètement allumé avant, pendant et après le concert).

the misadventures of(f)

c’était leur dernier concert du groupe qui se sépare après trois ans d’activité et un excellent album chroniqué ici-même. malheureusement il est déjà tard et le public qui n’était déjà pas très nombreux diminue encore plus pendant que le technicien essaie veinement de réparer un retour basse qui crachote. ... et ce n’est là que le début de leurs ennuis : au début du premier morceau, le mac qui joue une partie des sons plante et le batteur qui a l’air complètement à la masse aura beaucoup de mal à reprendre le fil. ensuite c’est l’ampli guitare qui fait des siennes et finalement le clavier qui manque de faire un malaise sur la scène où il fait apparemment très chaud. mais malgré tout ça, je trouve qu’ils ne s’en sont pas trop mal sortis, surtout dans des conditions aussi difficiles : il y a eu deux nouveaux morceaux dont un en partie chanté en français avec comme d’habitude la recherche dans les sonorités : la basse jouée au bottleneck, les accords de guitare réalisés en tapant sur le corps de celle-ci plutôt qu’en grattant les cordes, l’utilisation d’un ebow (un petit appareil permettant de faire durer les notes à l’infini). on ne pourra pas dire non plus qu’ils auront choisi la facilité : on aura en effet droit à twelve points, un long trip de huit minutes, une voix samplée et destructurée sur fond de rhodes mélancolique avec le guitariste accroupi devant ses nombreuses pédales qui distille des sons triturés (mais pas toujours audibles). le concert s’achève avec "seething", un poème récité par diego le batteur, qui partait le lendemain pour le brésil, il s’excuse pour les quelques pains qui ont parsemé la prestation de ce soir et l’ambiance du morceau s’accorde très bien avec son air plutôt déprimé : alternance entre les passages très épurés avec juste la voix parlée sur fond de piano très simple et des passages de cordes soutenus par la batterie. le guitariste qui s’est cassé au début du morceau, ne revient qu’à la fin, un long crescendo où on a enfin l’impression que le groupe a retrouvé toute sa cohésion et termine donc ce concert, cette dernière mésaventure dans un final intense, un mur du son qui fait la part belle à la guitare et à la batterie.

bilan de la soirée : musicalement c’était très bien, dommage quand même qu’il y ait eu si peu de monde (surtout qu’il y avait un cd offert). une initiative aussi intéressante aurait mérité un meilleur accueil, peut être que le fait de jouer en plein milieu de la semaine en aura découragé certains. j’espère en tout cas que ce compte-rendu vous donnera envie d’aller découvrir les autres groupes de la compil qui occuperont la scène du glaz’art le 25 mai :)

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publié par le 07/03/05