Jeunes impétueux
Souvent de jeunes gens impétueux et un peu timides m’arrêtent dans la rue. La voix peu sûre, impressionnés qu’ils sont, ils demandent d’où vient Le Cargo... Jamais avare d’un bon jeu de mots, je leur réponds non sans humour « du port de la Havane, petit... ». Passé le franc éclat de rire qui nous secoue, je reprends mon sérieux pour leur raconter la formidable histoire de Le Cargo...
Bon maintenant faut bien assumer... Le début 2005 démarre sur les chapeaux de roues ! Evidemment on ne pouvait pas passer à coté de l’incontournable top de l’année, petit jeu sans conséquence et on se devait aussi de mettre enfin en ligne un dossier a peu près digne de ce nom sur la soirée du 5e anniversaire de Le Cargo ! Et comme le Cargo ne serait pas le rafiot sans des délais que seule la métaphysique quantique pourrait expliquer, on se retrouve à mettre en ligne notre bilan de la soirée du 5e anniversaire, quelques jours avant notre surprise qui fêtera, on l’espère dignement, le 6e... anniversaire.
Au tout début.
Mais bon, chaque chose en son temps - expression qui fait bien rire dans nos cales. Je m’étais promis qu’un jour il fallait mettre en ligne l’article qui est au départ de toute cette aventure. Revenons quelques années en arrière...
1997. U2 sort l’album Pop... suit le Pop Mart tour. Tournée totalement folle, tournée de tous les excès, encore plus mégalo et déjantée que le Zooropa tour de 1993. Pour celui ou celle qui serait déjà tombé sur une chronique de U2 sur le rafiot, ce n’est pas un mystère que je suis un inconditionnel du groupe depuis quelques années... 1986 quand même ! 1997, donc. Cela faisait déjà un bout de temps que l’envie d’écrire sur u2 me démangeait... Pour faire vite je tombe sur un fanzine consacré au groupe : Desire (et non "Désiré" comme s’évertuait à l’appeler un de mes amis !). Contact est pris. Ils sont au moins aussi allumés que moi. On se rencontre, sympathise avec certains... Quelques mois après et des dizaines d’histoires qui rendraient Dallas proche de Walt Disney et J.R le double de l’abbé Pierre, nous sommes plusieurs à quitter le fanzine pour créer ABEL (Adam, Bono, Larry, Edge)... A l’excitation des premiers numéros succèdent les querelles stériles et l’incroyable manque d’humour et d’ouverture du fan de base. Impossible ou presque de consacrer quelques pages à d’autres groupes que u2 et surtout... impossible d’être véritablement critique. Alors quand avec Alex on se ramène avec 4 pages d’un article intitulé « Pour en finir avec le Pop Mart... » c’est la guerre ouverte. Réécriture et engueulades n’y changeront rien. Toute cette aventure est trop chronophage et surtout bien trop stérile... Nouveau départ. Entre temps Alex qui était allé voir Eels en concert à Alençon avait réussi à coincer E pour une interview quasi exclusive (je vous épargne le fait que sur la pelouse devant la salle de concert se prélassait au soleil Lisa Germano qu’Alex n’a pas osé aborder... !!!).
Le webmaster de Eels
Que faire de tout cela... Après avoir connu la complexité d’un fanzine papier et l’investissement financier que cela demande, nous avons décidé tout simplement de faire un petit tour sur Internet pour voir si un site sur Eels ne serait pas intéressé par notre interview... A notre grand étonnement, un seul site en français. Prise de contact. Le webmaster est déchaîné. L’interview en ligne, quelques échanges de mails et l’idée de faire un site plus large, tout simplement consacré aux groupes que l’on aime. Un fanzine, un webzine à trois, pour trois et sans contraintes. Le rêve après avoir connu la dictature éditoriale des fans de U2 de pouvoir faire ce que l’on veut, comme on veut et quand on veut (vous voyez que rien n’a changé sur le rafiot, on pourrait même dire que tout cela s’est accentué.).
Le webmaster du site de Eels, Terant, propose de créer un nouveau site et de s’occuper de toute la partie technique. Marie, phéribôte, nous rejoint pour quelque temps et trouve le nom du site ainsi que le logo devenu maintenant mondialement célèbre ... excusez moi je m’emballe là... Nous sommes tous d’accord pour tout d’abord accumuler le maximum de matériel avant de mettre en ligne. Bonne idée, mais pas facile d’être crédible au près des maisons de disques ou des tourneurs. Déjà le fait d’être sur internet et électron libre nous fait fermer pas mal de portes mais en plus quand on leur dit que rien n’est prêt... Heureusement la Route du Rock nous soutient, tout comme Labels qui est le premier label à nous aider. Bon nous en échange, pro jusqu’au bout des ongles on rate l’enregistrement de notre première interview... La Cargo’s touch était déjà en place...
International & néo-libéral
Après quelques mois de travail acharné, épuisé mais heur... (excusez moi... on me dit... pardon... oui... ha, vous croyez... Bon on me dit que je ne suis pas du tout crédible...). Donc après quelques mois de chroniques, de photos et d’interviews nous décidons de tout faire parvenir à notre virtuel webmaster... qui refuse de nous donner une adresse postale prétextant que la poste est trop lente, perd le courrier et met parfois plusieurs mois pour un courrier. Hou là. Un dangereux néo-libéral tendance ultra madeliniste (un homme politique de l’époque) qui est évidemment pour la privatisation de notre bonne vieille poste... Notre sang ne fait qu’un tour. Alors camarade on ne veut pas faire travailler la poste ! Réponse de notre futur captain : « tu sais pour Ouagadougou, le courrier c’est jamais sur... ». Ouf, l’international résonne dans nos cœurs... et sera de mise sur le Cargo : le bénin, le Burkina Faso, Madagascar, Londres, Detroit, Amiens, Paris, Rennes, le Canada....
Depuis ses débuts pas mal de choses sont arrivées sur le Cargo. Il y a eu beaucoup de passages. L’équipe à toujours été à géométrie très variable, comme les mises à jour ! Aujourd’hui l’équipe n’a jamais été aussi imposante - dans tous les sens du terme bien sûr. Chroniqueurs, photographes, secrétaires, correcteurs, cuisiniers, maquilleurs... A se demander pourquoi Endémol ne cherche pas à nous racheter. Quand en Juin 2004 la guinguette pirate nous propose d’organiser une soirée pour fêter nos 5 ans, nous avons peine à y croire. Evidemment nous avions souvent pensé, rêvé ou plutôt fantasmé d’organiser une soirée, un mini festival... Connaissant l’incroyable bordel qui règne sur notre vieux navire tout cela restait délire de soirées plus ou moins alcoolisées. Mais avec la proposition de la guinguette et de Marie-Sophie en particulier, on touchait au concret. Bon ! reste la programmation. Pj Harvey est réservée par la RATP, U2 n’a pas compris le but humanitaire de notre démarche et Florent... 4 mails, 4 messages, 4 oui. En quelques jours les groupes que l’on a contacté répondent tous présents et sont prêts à venir faire la fête avec nous contre un billet de train ou un ticket de métro...
909...
Scrape, Exsonvaldes, Experience et Oslo Telescopic : quatre groupes que l’on aime, que l’on défend et qui ont plusieurs points communs dont le plus important est LA GENEROSITE ! Cette générosité a tout simplement été le plus beau cadeau de cette soirée du 9 septembre dont on se souviendra longtemps.
Pour tous ceux qui y étaient et les encore plus nombreux qui n’y étaient pas vous pouvez avoir une petite séance de rattrapage avec un morceau de chaque groupe en vidéo.
Petit cadeau supplémentaire audio : Jetez vous la dessus et régalez vous avec un final totalement fou entre Experience et Oslo Telescopic qui se sont battus autour du mythique morceau de P.I.L, This is not a lovesong...
Evidemment on pourrait faire une longue liste de remerciements, les groupes, la guinguette et tellement d’autres... Une évidence. On préfère juste vous dire à tous : à bientôt. La route continue... avec vous j’espère.