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publié par Mathilde Vohy le 17/07/19
Solidays 2019 - jour 1

Nous y étions ! Cette année, notre week-end de la fête de la musique était destiné aux Solidays. Pour la première fois de l’histoire du Cargo !, nous couvrions en effet le célèbre festival parisien. Du succès des têtes d’affiches sur les grandes scènes à nos découvertes sur les petites, nous vous racontons tout !

Solidays 2019 - jour 1 — Solidays, 2019 — Hippodrome de Longchamp, Paris

Vendredi 21 juin

Tous les ans, les Solidays se tiennent le troisième week-end de juin. Cette année, le calendrier a carrément fait en sorte que l’ouverture du festival se fasse le jour de la fête de la musique. Quoi de mieux que de se rendre dans un lieu où sont programmés plus de 100 artistes sur 3 jours pour célébrer la musique ?

Nous sommes vendredi après-midi, il fait beau, le soleil brille et l’odeur des soirs d’été se fait ressentir. L’après-midi de travail écourtée, nous filons vite vers Porte Maillot où nous attendent les navettes RATP qui permettent de rejoindre l’hippodrome de Longchamp. Dans la queue, on sirotte les premières bières pour se rafraîchir et se chauffer doucement. Les plus aguerris fredonnent déjà les airs de Lomepal, programmé le soir même, tandis que les moins informés osent le traditionnel "ya qui ce soir déjà ?". L’attente se fait longue mais n’atteint pas la béatitude des couronnes de fleurs et des paillettes sur les pommettes. Nous finissons finalement par nous faufiler dans une navette déjà bien remplie et nous atteignons, un petit quart d’heure plus tard, les abords de l’hippodrome. Nous avons la chance d’être accrédités et de ne pas avoir à nous confronter à la longue queue qui attend les spectateurs avant de rejoindre l’enceinte du festival. 20h pétantes, les Cowboys Fringants branchent leurs guitares, les Solidays peuvent commencer.

Les Cowboys Fringants

© Alex Pixelle

Les Québécois ne sont pas tous les jours en France, leur passage aux Solidays était donc un des concerts de la soirée à ne pas rater. La dernière fois qu’ils avaient foulé le sol français, c’était lors de leur double concert à l’Olympia, en avril 2018.

Sur la grande scène des Solidays, les Cowboys Fringants sont à leur habitude : remplis de simplicité et d’honnêteté. Pas vraiment de décor ni de costume de scène si ce n’est une chemise et une cravate noires pour Karl Tremblay, chanteur et leader de la bande. Les Cowboys sont sans déguisement ni artifice, dans la plus brute de leur identité, et c’est pour ça que nous les apprécions.

Entre les chansons humoristiques sur les amours ratés et les hivers au Québec arrivent notamment « Manifestation » et « En Berne ». Ces deux titres engagés sonnent différemment quand on se souvient que nous sommes dans un festival militant.

La fosse n’est pas complète mais les spectateurs présents semblent être de fin connaisseurs du groupe. La preuve, dès les premières notes de chaque chanson, les voix des festivaliers viennent s’associer à celles du groupe. Dès l’arrivée des tubes, tels que « Bye Bye Lou », les Cowboys n’ont même plus besoin de chanter les refrains tant les voix des festivaliers résonnent à l’unisson. Sur leurs autres grands succès, les Québécois répètent les mises en scène habituelles. Pas question d’en faire moins parce qu’il s’agit d’un festival. Des spectateurs sont d’abord invités sur scène pour chanter « Marine Marchande ». Sur la dernière chanson et leur plus gros carton, « Les Étoiles Filantes », les festivaliers connaissent les traditions et sortent leurs briquets pour imiter les étoiles dont parle la chanson avant de lancer leurs avions en papier minutieusement préparés au préalable.

Bref, un très beau set, poétique, engagé et humain.

Un petit tour du propriétaire

© Solidays

Après cette dose de chanson française on prend le temps de souffler un peu. Pas de coups de coeur dans les artistes démarrant à 21h, nous en profitons donc pour nous imprégner des lieux et faire un petit tour du propriétaire.

Nous décidons de laisser passer la foule pressée de rejoindre « Ninho » sur la scène Bagatelle et nous arrêtons prendre une bière sous l’un des chapiteaux du festival. Nous la sirotons en découvrant l’exposition de ZEP, dessinateur notamment connu pour l’oeuvre « Titeuf ».

Ses planches conçues pour le festival évoquent les thèmes de la contraception et des infections sexuellement transmissibles avec beaucoup de tact et d’humour. Direction ensuite les allées principales du festival où gruge en permanence une foule immense. Et pour cause, il y a mille et une raison d’avancer au pas : food trucks de nourriture en tout genre (mention spéciale pour les délicieux hot-dogs vegan de Hot Vog !), stands de dépistage gratuit, bars, espaces de détente, merch… Ce petit tour entre les scènes est également l’occasion d’apprécier l’effort réalisé sur les décors et l’appropriation du lieu. L’Hippodrome de Longchamp a été redessiné en un espace coloré, fleuri et lumineux.

Lomepal

© Anne-Sophie Frémy

L’estomac rempli et les yeux ébahis, il est l’heure de retourner aux affaires et de rejoindre de nouveau la grande scène, où le tant attendu Lomepal commence dans un gros quart d’heure. La pelouse face à la scène Paris est déjà bien remplie et on imagine que les retardataires devront regarder le concert de derrière la régie. Quelques minutes d’attente puis le rappeur débarque sur scène déjà plein d’énergie. Le public est assez jeune, connaît évidemment les paroles par coeur et reprend toutes les chansons à tue-tête sans la moindre erreur. On se sentirait presque gênés de ne connaître que les refrains… Antoine Valentinelli alterne entre ses incontournables : « Evidemment », « Trop Beau », « Yeux Disent » et les titres de son album Jeannine, sorti en décembre 2018.

Après 45 minutes de concert, Lomepal nous a réservé une belle surprise. En effet, sur la chanson « La Vérité », Orelsan débarque sur scène et vient nous chanter sa partie du feat. Alors que la foule s’est définitivement embrasée et qu’il fait une chaleur extrême, le set se finit, non sans symbolique, par le titre « 1000° ». Nous avons espoir que Roméo Elvis, co-auteur de cette chanson fasse lui aussi son apparition mais Lomepal chantera seul face à son public ce dernier titre.

The Blaze

© David Poulain

Ni une ni deux, on respire un peu d’air frais et on prend la direction de la deuxième scène principale : Bagatelle. Après cette heure de rap et d’hiphop français, place à l’électro. C’est ça la magie des festivals, pouvoir changer de style musical plus facilement qu’en concerts le reste de l’année.

Les Français de The Blaze ont déjà commencé leur set. Le groupe, créé en 2016, a rapidement su se faire une place dans l’électro. La preuve, 3 ans après « Virile », leur premier clip, Guillaume et Jonathan Alric ont face à eux une dizaine de milliers de spectateurs. Ce qui fait la force de ces cousins, c’est leur talent tant graphique que musical. Ils se sont en effet faits connaître avec des clips de haut niveau et comptent bien nous les montrer ce soir. La scéno est impressionnante. Les deux DJs se tiennent face à face et sont entourés de deux grands écrans sur lesquels sont diffusés de puissantes images. Le duo nous transporte pendant une heure dans un univers parallèle où basses rythmées, refrains survoltés, notes électroniques et images feutrées se confondent.

Macklemore

© Jake Magraw

Le marathon continue ! Pas vraiment le temps de reprendre nos esprits, la dernière tête d’affiche de la soirée nous attend sur la scène Paris : Macklemore. Côté foule on est, à vue d’oeil, sur le même niveau que Lomepal. Pourtant, le personnage n’est pas vraiment le même. Si le rappeur français n’en est qu’aux premières années de son ultra popularité, Macklemore, lui, est déjà revendiqué superstar depuis bien longtemps. Le public est d’ailleurs bien plus intergénérationnel. Tous disent avoir écouté Macklemore au lycée mais certains semblent avoir quitté le lycée il y a plus longtemps que d’autres.

Toujours est-il que dès que le set de « Ben » Hammond Haggerty commence et toutes les chansons nous paraissent familières. D’abord « Good Old Days », « Willy Wonka » ou « Dowtown » puis, évidemment, les mythiques « Thrift Shop », « And We Danced » et « Can’t Hold Us ». Le set est parfaitement maîtrisé et peaufiné, on sent que Macklemore n’en est pas à son coup d’essai. Le chanteur a vu les choses en grand : costume différent pour chaque chanson, danseurs, écrans géants, un show à l’américaine somme toute. Le seul écart que se permet le natif de Washington, c’est un joli discours avant son tube « Same Love ». Sans tomber dans le cliché de l’artiste moralisateur, Macklemore fait un parallèle intéressant entre le thème de sa chanson, la lutte contre l’homophobie et le leitmotiv des Solidays 2019 : l’accès aux traitements pour tous.

Une nuit sans fin

© La Marche

Alors que nous avons enchaîné 3 concerts éprouvants, nous nous accordons un peu de répit afin de tenir jusqu’à la fermeture du site, aux alentours de 4h. Notre nuit est notamment rythmée par une partie du show cuivré de la fanfare allemande de Meute puis par celui de Vladimir Chauchemar lors duquel Orelsan fait une seconde apparition. Nous virevoltons entre Dôme, Dominos et Cesar Circus, les petites scènes qui ont la particularité de toutes être sous un chapiteau. Nous prenons même plaisir à nous arrêter chanter “Ramener la coupe à la maison” avec l’équipe de la soirée parisienne La Chronologique avant d’être rattrapés par les odeurs de thé à la menthe d’un super stand ambulant. Bref, un jour 1 de festival digne de ce nom.

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publié par le 17/07/19