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publié par arnaud le 16/03/06
Nadja
- Truth Becomes Death
Truth Becomes Death

SURPRISE

Alien8 n’en finit pas de nous surprendre ! Après avoir fait la part belle à l’avant-garde experimentale montréalaise, laissé libre court au folk noir de Scott Chernoff (Molasses), à la synth pop engagée des Lesbians On Ecstasy, au rock déglingué et décalé des Georges Leningrad ou hébergé la pop dansante de Kiss Me Deadly, voilà que le label accueille un album de metal ! Mais à la lecture du curriculum d’Aidan Baker, tête pensante du projet répondant au doux nom de Nadja, on ne peut que constater la forte cohérence de la structure québécoise puisque le monsieur s’est livré à pas mal d’expériences sur la scène drone de la région. Rejoint récemment par la bassiste Leah Buckareff, Truth Becomes Death constitue la première sortie officielle et pressée du duo : et pour un coup d’essai, il s’agit là d’un coup de maître.

BROUILLARDS

La mise en bouche est fameuse, avec un Bug/Golem depassant les 20 minutes et évoquant de suite Godflesh pour la rythmique samplée, et Sunn o))) pour les infrabasses étirées qu’émettent les guitares. On pourra aussi citer les post-rockeurs de Paik pour cette même passion des brouillards de distorsions qui semblent transformer les guitares en magma en fusion, bouillie sonore incandescente. Baker se permet aussi des parties chantées, dans plusieurs registres, tantôt d’une voix douce mais noyée dans les filtres, tantôt avec un chant plus guttural mais complètement submergé par la saturation. Les claviers lumineux qui contrastent avec la lourdeur des autres instruments, et les larsens multiples, prennent la même importance que chez Jesu, autre incarnation de Justin K. Broadrick. C’est d’ailleurs une évidence sur le second morceau, Memory Leak, avec cette batterie qui rappelle I’m So Tired Of Me sur l’album éponyme paru cette année. Dans le chant en revanche, on est plus proche des mugissements entendus sur le dernier Sunn o))) que de la voix, plus légère, de l’ex-Godflesh.

INCENDIE

Baker parsème ses compositions d’éléments sonores perturbateurs : murmures, larsens, vagues de parasites. Il s’autorise aussi une incursion ambient sur la fin du second titre avant de repartir de plus belle pour un Breakpoint final, tout aussi surprenant, puisqu’une fois apaisées, les guitares semblent disparaître pour laisser place à un enchevêtrement complexe de pistes mixées à l’envers, de souffles amplifiés, sur lesquels une voix calme achève d’éteindre l’incendie ravageur provoqué par la déferlante sonore qu’est Truth Becomes Death. Un cataclysme plus que recommandé !

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publié par le 16/03/06
Derniers commentaires
fewz - le 30/03/06 à 01:19
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ENORME ALBUM !!!!

Informations

Sortie : 2005
Label : Alien8