Une inattendue mise en bouche
En attendant la sortie de l’album The Crying prévu pour le 21 janvier 2009, Antony and The Jonhsons nous propose ce Ep de 5 titres : another world.
Étonnant que je puisse parler de ce groupe, encore plus étonnant que j’écoute Antony Hegarty. Il y a quelques années, je m’en souviens parfaitement, un ami n’avait que le nom de ce groupe à la bouche, « C’est tellement beau, et c’est si doux, les morceaux sont magnifiques et cette voix, mais quelle voix !! » pour lui faire plaisir j’avais jeté une oreille, porté une écoute plus que distraite sur les quelques morceaux qu’on avait bien voulu me faire partager. Et mon opinion avait été ainsi faite : il faut être sacrément ramolli du bulbe pour avoir envie d’écouter ce qu’il y a de plus cotonneux, un schamallow musical, de la guimauve pour jeunes filles sages. N’étant absolument pas séduite par ce personnage surprenant ni par cette voix trop belle, trop pure, manquant de rugosités... j’étais restée avec en tête l’idée que Antony and the johnsons continuerait sa route musicale très, très, très loin de moi.
Mais parfois, insidieusement, certaines personnes se retrouvent à recroiser notre univers et une écoute plus attentive et une disposition particulière font que les rejets d’antan prennent alors un goût de « revenez-y ».
What have I lost ? And what is to come ?
Antony Hegarty l’a constaté : le monde change tellement vite .... Another world est là pour marquer ces moments de l’existence où l’on renaît. Les morceaux de ce EP parlent à la fois du présent mais s’ouvrent aussi sur l’avenir. Cette ambivalence est ce qu’il y a de plus surprenant voire déroutant à l’écoute de ces quelques morceaux de Another world. Des titres comme “Another world” ou encore “Hope Mountain” portent à la fois une nostalgie intense et pourtant on y décèle toujours une volonté, cette force qui permet d’avancer pour trouver son autre monde.
Bien évidemment, il faut aussi parler de cette voix, que certains connaissent depuis longtemps et que d’autres apprécient depuis toujours. La grande force de ce Ep est d’avoir réussi à ne pas noyer la voix de Antony Hegarty sous des flots de musiques ou d’effets inutiles. On a parfois cette impression agréable qu’Antony est juste là... face à nous... ne chante que pour nous tant sa voix est claire, posée, belle évidemment et dont les effets sont à la fois mesurés et maîtrisés à la perfection. Que ce soit sur des passages d’une douceur extrême (“Sing For Me”) ou sur des titres parfois plus groovy (“Shake That Devil”) le plaisir du chant et de l’écoute sont un régal pour les oreilles même les moins indulgentes.
Est il besoin alors de préciser que le temps est compté jusqu’au mois de janvier ? En attendant l’album, savourons déjà le EP.
j’adore i am a bird now, il m’arrive de l’écouter encore, certains titres font partie de ces listes de lecture qu’on se concocte pour passer le temps.
avec another world, j’ai retrouvé la voix d’antony effectivement. mais pas grand chose d’autre. je ne sais pas pourquoi, les titres m’ont ennuyé. j’attends l’album tout de même.